Mercedes ne pourrait pas se regarder dans le miroir si elle ne proposait pas ce qui se fait de mieux en matière de voitures électriques. À l'ère de la puissance, cela signifie : la plus grande autonomie de toutes, et surtout faire mieux que ses anciens amis de Tesla (Mercedes était autrefois actionnaire du constructeur américain). Après l'EQC et l'EQA, voici maintenant l'EQS, ou Classe S électrique. Selon la méthode de mesure WLTP, nous parlons de 780 kilomètres d'autonomie, soit l'équivalent de ce que peut couvrir une S avec un moteur à essence.
La description "Classe S électrique" n'est d'ailleurs pas exacte à 100%, mais elle est utile pour situer le modèle. Elle possède sa propre carrosserie extrêmement profilée et introduit une nouvelle plateforme électrique, appelée EVA 2.0, et constitue ainsi le point de départ d'une importante poussée de croissance de la gamme électrique de Mercedes.
Nous testons la version de base provisoire, la 450+, qui ne porte qu'un moteur à l'arrière, contrairement à la 580 à transmission intégrale et à la 53 AMG (pas encore commercialisée). La batterie est cependant la même, et peut stocker 107,8 kWh dans ses cellules dans tous les cas.
Carrosserie et dimensions
La carrosserie est complètement différente de celle de la Classe S, avec des porte-à-faux plus courts et surtout extrêmement aérodynamique, avec une valeur Cx de 0,20, un record sur le marché automobile actuel. Ce dernier point explique également l'énorme autonomie de cette Mercedes EQS. L'empattement est le même que celui de la Classe S longue, mais la voiture elle-même est légèrement plus courte : 5,22 m.
La batterie intégrée dans le plancher de la voiture ajoute évidemment beaucoup de poids à la balance ; cette version de base pèse environ 2,5 tonnes.
Intérieur et coffre
La banquette arrière est le meilleur endroit où se trouver, avec plus d'espace pour les jambes qu'à l'avant. Vous êtes assis un peu plus bas, car le toit est bas, en raison de la ligne profilée.
À l'avant, il n'y a pratiquement aucun bouton physique ; tout se fait par le biais du compteur numérique et de l'écran tactile central, qui peut être commandé par la voix ou par des boutons sur le volant si on le souhaite. Vous pouvez choisir entre deux configurations, soit celle de la Classe S, avec un écran vertical au centre, soit une configuration à trois panneaux, où l'écran central est horizontal, flanqué à droite d'un autre écran tactile pour le passager. Dans ce cas, ils sont recouverts d'un seul morceau de verre, ce qui donne l'impression qu'ils forment un tout. La voiture garde également un œil sur le conducteur ; s'il regarde trop souvent l'écran du passager, celui-ci s'éteint automatiquement.
L'ensemble du système Mercedes-Benz User eXperience (MBUX) est alimenté par quatre processeurs, 24 Go de RAM et 46,4 Go de bande passante par seconde pour que tout fonctionne de manière transparente, ce qui est surprenant. Ajoutez à cela 350 capteurs et vous comprendrez qu'il y a pas mal de choses à découvrir lorsque vous pénétrez pour la première fois dans l'EQS.
Spécifications et performances
Cette 450+ (le nom indique qu'une autre 450 avec une batterie plus petite est en route) dispose d'un moteur électrique de 245 kW (333 ch) et 568 Nm entre les roues arrière, qui lui permet d'atteindre 100 km/h en 6,2 secondes. La vitesse maximale est de 210 km/h, et Mercedes affirme que même à une vitesse de croisière de 200 km/h, l'EQS a encore 300 km d'autonomie dans sa manche, grâce à sa carrosserie profilée. Ce n'est que sur le marché allemand, où les longs trajets domicile-travail sont courants, que cela est pertinent.
L'EQS 580 ajoute 140 kW supplémentaires à l'avant et est, en même temps, plus économe en carburant, car ce moteur supplémentaire peut également récupérer la puissance supplémentaire en décélération. Le 53 AMG a une puissance totale de 561 kW et près de 1 000 Nm.
Autonomie et charge
Lors de l'essai, nous avons été très impressionnés par la consommation d'énergie que l'ordinateur de bord nous a indiquée : généralement moins de 20 kWh/100 km, ce qui fait que la Mercedes EQS se comporte comme un VE de milieu de gamme. En pratique, cela signifie une autonomie de plus de 600 km, ce qui est plus que gérable pour une utilisation quotidienne. Pour les longs trajets, vous pouvez compter sur une capacité de charge maximale de 200 kW, ce qui vous permet en principe de passer de 10 à 80 % en une demi-heure.
Comme avec l'EQC, entre autres, vous pouvez laisser la voiture faire le travail de réflexion pour utiliser son énergie le plus efficacement possible. Vous pouvez le faire grâce au mode D Auto, qui tire des informations de la caméra ainsi que des capteurs et du système de navigation pour appliquer automatiquement la décélération appropriée à la situation du trafic. Et un tel contrôle de vitesse adaptatif prodigue, au final, une conduite plutôt agréable.
Comportement au volant
Il faut s'habituer à la pédale de frein, qui est abaissée de quelques centimètres pendant la régénération pour réduire la différence de hauteur avec la pédale d'accélération. À ce moment-là, la pédale de gauche nécessite une pression forte et donc difficile à doser pour générer une puissance de freinage supplémentaire lors de décélérations inattendues ou sportives.
Pour le reste, l'EQS est du genre à évoluer en douceur, les doigts dans le nez, pour se plier aux lois de la physique dès qu'on roule à plus de 80 % du potentiel de la voiture. Des aides sont toutefois présentes à bord, comme l'essieu arrière co-directeur, dont l'angle de braquage est de 4,5 degrés. Il est possible de passer à 10 degrés, mais il faut alors payer un supplément. Remarquable : ce supplément peut être activé sans fil et à distance, et est donc déjà installé sur chaque voiture en sortie d'usine.
Avec cette dernière option, vous ne pourrez jamais dire que vous conduisez une voiture de 5,2 mètres, ni en ville ni dans les virages en épingle à cheveux. Au début, il faut s'habituer au réglage de la direction, plutôt léger et en même temps vif, du moins jusqu'à ce que l'on s'habitue aux réactions du grand volant et que l'on apprenne à diriger la suspension avant volontaire avec les poignets. La suspension pneumatique de série ne laisse pas le poids de 2,5 tonnes de la voiture l'entraver, tandis que la machine électrique de 333 ch assure une accélération en douceur.
Prix belge Marque/Modèle/Version
À l'heure où nous rédigeons cet essai, aucun prix n'a encore été annoncé pour la Mercedes EQS 450+. Ce que nous savons, c'est qu'il sera, comme prévu, supérieur à 100.000 €.
Marque/Modèle/Version - verdict du Moniteur Automobile
Les ingénieurs ont tout fait pour créer la forme la plus aérodynamique possible, qui, associée à une gestion intelligente de l'énergie, permet de tirer le meilleur parti des batteries pour atteindre les chiffres impressionnants d'autonomie. Des chiffres qui ne s'écartent pas tant que ça de la pratique, ainsi qu'un silence de fonctionnement impressionnant, voilà où cette Mercedes EQS excelle. Cela s'accompagne d'un prix élevé, ce qui en fait une mangeuse de kilomètres pour l'Oberklasse.
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