L'ancienne S8 était propulsée par un V10 atmosphérique. Sa remplaçante étrenne un tout nouveau V8 dopé par 2 turbocompresseurs twinscroll logés dans le creux du V. La boîte automatique Tiptronic à 6 rapports passe le relais à la 8 rapports très en vogue. Audi a recours au stop&start, au freinage régénérateur et, plus rare chez les allemandes de cette trempe, au découplage des cylindres à charge partielle. Un contrôle de bruit actif se charge d'éliminer les spectres sonores non harmonieux et les moindres bourdonnements parasites. Le dispositif antibruit utilise les enceintes acoustiques des 2 installations audio disponibles. Le résultat est bluffant au point de créer dans l'habitacle un niveau de silence rarement atteint autrement.
Laisser tourner une berline de près de 2 tonnes sur un circuit de vitesse prouve d'emblée la confiance du constructeur en son produit. Audi n'avait pas beaucoup de souci à se faire quant à l'endurance des freins en carbone céramique optionnels. Les autres commandes se sont avérées plus artificielles. C'est le cas de la boîte automatique, un peu lente à descendre ses intermédiaires lors des freinages tardifs dans les parties sinueuses du circuit. Utiliser les palettes au volant n'apporte rien. La S8 s'est montrée plus à son avantage sur les routes de crêtes d'un arrière-pays de moyenne montagne, où elle a pu faire étalage de son agilité en conduite rapide mais nettement plus coulée - rythmée par des différences de vitesse moins violentes - que sur circuit.
Dans sa version la plus performante, le vaisseau amiral d'Audi doit coller aux ambitions de son constructeur qui, pour prouver sa supériorité sur ses rivaux, consistent à en faire trop. La S8 y réussit sur toute la ligne, qui reste cependant très agréablement sobre.
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