Premier essai / Audi Q2 : le nain du grand écart

Concept

Nissan reste un des rares asiatiques à avoir conçu un SUV supercompact – le Juke – pour la faune urbaine. Depuis peu, il y a Mazda (CX-3) puis Suzuki, revenu avec un Vitara revu. Les pionniers du soft-roader de ville – Toyota (Rav4), Kia (Sportage), Hyundai (Tucson) – ont été happés par la dérive de modèles plus gros. Fort du Countryman, Mini était le seul label premium à investir ce créneau. Normal qu’Audi suive avec un Q2 qui, sous des dehors plus retenus, veut captiver la même jeunesse.     

Ce qui change

La base est connue : c’est la plateforme MQB utilisée, au sein du groupe VW, par les tractions et quattro à moteur transversal dérivées des Golf et Passat. Le Q2 reprend l’empattement de l’A3 hatchback (3 portes), de la Seat León SC et de la Skoda Rapid, soit 2,6 m. L’empattement de la Golf et des versions 5 portes de l’A3 (Sportback) et de Seat León fait 4 cm de plus. Tout le reste est spécifique au Q2 : sa carrosserie a des proportions uniques et reste étonnamment aérodynamique (Cx de 0,30).

Comment ça roule ?

En mouvement, la force du Q2, c’est d’abord sa légèreté. Il est à peine plus lourd que l’A3 équipée des mêmes ensembles motopropulseurs. Campé plus haut sur ses roues, à la manière d’un SUV, il se conduit néanmoins comme une citadine sportive. La position derrière les commandes et le galbe des sièges y incitent. Sa suspension est tarée plutôt confort et, pour préserver un filtrage soyeux, mieux vaut opter pour les jantes de 16 ou 17” plutôt que pour les 18” optionnelles.

Les modèles traction du Q2 se contentent sans s’en plaindre d’un essieu de torsion à l’arrière. Sous fortes accélérations, le train avant semble plus vite saturé par le couple (des Diesel surtout) que celui d’une berline A3. Nous avons préféré le Q2 avec ses petits moteurs, plus discrets parce qu’ils ne vibrent absolument pas et sont plus suggestifs d’une conduite coulée. L’éventail des motorisations compte, dans la même fourchette de puissance (116 à 190 ch), 3 versions essence et 3 Diesel.

Le plus puissant (190 ch) n’est livrable qu’en quattro avec boîte dualclutch 7 rapports S tronic – optionnelle sur les autres en alternative à l’excellente manuelle 6 vitesses. Grâce à ses porte-à-faux réduits, le Q2 est plus court que l’A3 (3 portes) tout en étant, logiquement, plus spacieux à l’arrière. 12 cm plus haut que la berline, il possède un hayon plus vertical – au bénéficie de la garde au toit et du volume du coffre, l’espace aux jambes étant identique à celui que procure la berline.

Budget/équipement

En attendant les prix des autres versions, fixés mi-juillet, Audi Import n’a que celui du 1.0 TFSI de base, qui sera vendu à 23.250 €, soit 3.260 € de que le Seat Ateca 1.0 TSI, mécaniquement identique mais construit sur une plate-forme un peu plus longue. En partant des prix allemands arrondis, le 1.4 TFSI COD devrait coûter environ 25.000 € , le 1.6 TDI ±26.000 €, le 2.0 TFSI 190 quattro ±32.000 €, le 2.0 TDI 190 quattro ±34.000 €. Comme toujours chez Audi, le moindre équipement est optionnel.

Les concurrentes

À moteur égal, le Q2 (4,2 m) est 5.000 € moins cher que le Q3 (4,4 m), lui-même aligné sur le tarif des BMW X1 et Mercedes GLA. Dans sa classe de gabarit et sa fourchette de puissances, l’Audi coûte le prix d’un Mini Countryman, seul rival chic. Nombreux, les plébéiens sont moins chers ou mieux dotés : Citroën C4 Aircross, Fiat 500X, Honda HR-V, Jeep Renegade, Mazda CX-3, Mitsubishi ASX, Nissan Juke, Opel Mokka X, Peugeot 2008, Renault Captur, Skoda Yeti, SsangYong Tivoli, Suzuki Vitara…

Notre verdict

Conscients que la qualité offerte par la marque aux 4 anneaux se paie cash et ne se compare qu’avec celle d’un autre produit premium, les responsables du benchmarking ne voient qu’un rival au Q2, le Mini Countryman à la carrière déjà bien entamée. Voilà qui devrait permettre au dernier-né d’Audi d’en profiter pour combler le fait qu’il soit, conceptuellement et esthétiquement, moins imaginatif. Mais, presqu’aussi amusant à conduire, il a le confort, l’habitabilité et le sens pratique pour lui.