Lorsque la puissance version OPC de la Corsa (207 ch) a disparu du catalogue en 2018, Opel a voulu combler sa disparition par la relance du fameux badge GSi. Cela dit, la Corsa GSi n’est pas une vraie remplaçante de l’OPC même si elle a l’air tout aussi agressive avec sa fausse prise d’air, ses jupes latérales, ses passages de roue élargis, ses jantes de 17 ou 18 pouces et son impressionnant becquet de toit. Mais sous le capot, pas de quoi crier au loup, car Opel s’en tient à un 1.4 de 150 ch. Dit autrement : la Corsa GSi a l’allure d’une Ford Fiesta ST, mais en pratique, elle rivalise plutôt avec une Fiesta 1.0 EcoBoost ST Line ou une Suzuki Swift Sport. Certes, son châssis est toutefois plus radical, car les réglages ont pratiquement été repris tels quels de la version OPC, sauf pour ce qui concerne évidemment le différentiel à glissement limité sur le train avant qui a été abandonné. Bref, la GSi est donc plutôt une version « light » de l’OPC. Voyons ce que ça donne.
Négociante en virages
S’asseoir à bord de cette GSi provoque immédiatement des picotements dans les mains : le volant sport épais et les sièges baquets Recaro en option (et à l’assise excellente) donnent le ton avant même d’avoir démarré. Tout comme l'OPC, la Corsa GSi est suspendue de manière très ferme : les flexibilités des ressorts sont élevées et les amortisseurs Koni sont équipés d'une valve mécanique qui ajuste en permanence le tarage. En clair : sur les chaussées dégradées, il ne fait pas attendre un grand confort de marche. Ce qui n’est pas une mauvaise chose non plus, car le maintien de la caisse est exemplaire dans les virages. Le potentiel du train est également impressionnant et il faudra vraiment se cracher dans les mains pour atteindre les limites d’adhérence, limites qui se manifestent par ailleurs avec beaucoup de progressivité. La direction est agréablement douce tandis qu’elle offre aussi un très bon retour informatif, même s’il faut aussi avouer que l’aspect "karting" propre à une Mini par exemple n’a ici pas cours. Une démultiplication un peu plus directe aurait déjà fait beaucoup...
Quel feu d’artifice ?
Notre sentiment est en revanche plus mitigé d’un point de vue mécanique. Opel soutient que le 1.4 Turbo prend mieux ses tours que sur les autres modèles qui l’utilisent et que les rapports de boîte ont été raccourcis. D’accord, mais en pratique, on ne ressent pas grand-chose en matière de sensations. Sur le papier, les performances sont pourtant bien là, mais, actuellement, il faut bien reconnaître qu’un bon petit turbo Diesel affiche un niveau de prestations similaire : 0-100 km/h en 8,9 s et 28,7 s pour le 1000 DA. Ce qui est le plus dommage, c’est que ce 1.4 n’affiche aucun tempérament sportif : en bas, il est paresseux tandis qu’en haut, il ne parvient pas à livrer les sensations attendues. Et comme il est accouplé à une boîte de vitesse typique d’Opel c’est -à-dire dont le sélecteur est un peu lent et pour lequel l’amplitude des déplacements est assez longue… Voilà qui ne satisfait pas notre quête de sportivité. La consommation reste toutefois assez raisonnable avec une moyenne de 7,5 l/100 km obtenue il est vrai majoritairement sur des parcours autoroutiers. Une conduite plus exigeante fera tourner la demande autour des 8,5 à 9 l/100 km.
Notre verdict
Avec la Corsa GSi, Opel doit assumer une position difficile : alors que son châssis est celui d’une vraie sportive acérée — avec les concessions que cela implique dans la vie quotidienne —, elle doit aussi composer avec un moteur qui n’a rien de véritablement dynamique à offrir. Voilà dès lors une GSi qui a plus à montrer qu’à offrir. Car il manque ce côté un peu sauvage et exubérant. Une seule question nous taraude : serait-ce toutefois faire preuve de trop d’exigence, compte tenu du prix compétitif de cette GSi ?
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Dans cet article : Opel, Opel Corsa
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