Land Rover n’a de cesse de vanter les capacités en tout terrain de sa gamme. Et pour prouver ses dires, le constructeur dispose d’une aire de jeux idéale, la Land Rover Experience, dans l’ancien fort militaire de Suarlée. Un ensemble construit à l’origine dans la seconde moitié du XIXe siècle pour contrer les velléités militaires de nos voisins contre la (encore jeune) Belgique indépendante. Mais de cette page d’histoire, il ne reste que le décor dans un espace aménagé pour dévaler des pentes, franchir des gués ou faire des croisements de pont.
Range Rover Evoque
La transmission intégrale permanente intelligente Terrain Response du Range Rover Evoque P300e (plug-in hybrid de 309 ch) travaille avec coupleur Haldex. Ce système gère la motricité, la puissance, la transmission et les différentiels. Le conducteur doit juste aider l’informatique en choisissant le profil du parcours via les 4 modes disponibles. Y a-t-il moyen de réussir un croisement de pont sur un Toblerone en Evoque AWD ? Oui ! Certes, le basculement est moins académique qu’avec un 4x4 pure souche. Cependant, le SUV obtempère sans complexe. Il est aussi à l’aise quand il s’agit de franchir une forte pente boueuse ou un passage de gué, appelé « fosse aux crocodiles ». Même si en Evoque, les seuls crocodiles que l’on pourrait éventuellement rencontrer se trouveront sur un polo ou sur une paire de chaussures. Ce modèle dispose également d’un système Hill Descent Control. Il assure sa tâche pour la descente d’une rampe d’escalier, sans avoir à toucher quoi que ce soit. Ensuite, il convient de reprendre le contrôle sur la plateforme et pour placer l’Evoque en début de descente. Une pente raide avec les roues mouillées par la rivière aux crocodiles qui a fini par une petite glissade de fin de course. Sans casse !
Range Rover Velar
Le Terrain Response 2 du Velar permet au système de définir le mode de conduite par lui-même. De quoi monter la pente boueuse à vitesse constante, en n’utilisant que le moteur électrique de cette version hybride rechargeable P400e (404 ch) à notre disposition. Avant de passer aux choses plus sérieuses, une manipulation s’impose pour choisir le mode de conduite optimal et régler le contrôle de vitesse en descente à la vitesse minimale, via le bouton de droit des commandes au volant. Étant sans doute le SUV le plus routier de ceux en balade dans le Fort de Suarlée, le croisement de pont et le passage en dévers doivent se faire avec précaution pour ne pas frotter le bas de caisse. Les angles d’approche et de sortie sont donc primordiaux. Et la progression à très faible vitesse aussi. Un rythme que le Velar peut tenir en descente. L’exercice qui consiste à confier la progression en descente à l’électronique reste toutefois une opération surprenante démontrant l’efficacité des aides à la conduite développées par Land Rover pour le tout terrain. Toutefois, il faut passer au Land Rover Discovery, au châssis mieux adapté pour s’affranchir de ces petites angoisses et franchir plus aisément les buttes, trous, marches, etc.
Land Rover Defender
On entre évidemment dans une autre dimension avec le Defender. Que dire ? Sinon que c’est tellement facile que cela en presque frustrant. Outre le Terrain Response 2, il y a aussi l’architecture et la conception mêmes du Defender : garde au sol de 293 mm, des angles d’attaque et de fuite de respectivement 38° et 40°. À condition d’avoir relevé le châssis, rigide, à sa hauteur dite « tout terrain ». Avec les suspensions pneumatiques électroniques (option), les nids-de-poule n’existent plus. Et même lorsque l’on traverse les « trous d’éléphant » (des renfoncements de 50 à 60 cm de profondeur), on a tout juste le sentiment de franchir une imperfection du macadam. C’est plus impressionnant encore avec les « Melo Cakes », de grands gonflements sur le bitume qui s’avalent comme une bordure en biseau. Quant à la descente à vitesse lente entièrement automatisée, l’engin de 2 tonnes progresse à pas d’ours, sans intervention du pied droit, pour un sans-faute depuis le sommet de l’escalier jusqu’à la fin de la pente, en passant par la petite plateforme entre les deux obstacles. Le Defender offre une panoplie de réglages pour aborder n’importe quelle difficulté. Rien ne semble le freiner. C’est évidemment sa raison d’être, mais le confort à bord est déconcertant malgré les différentes épreuves qu’on lui a fait subir. Il fut un temps où les occupants d’un tel engin accompagnaient chaque secousse et tous les mouvements de roues. Maintenant, cela passe presque comme sur du velours.
Notre verdict
De cette cure de bain de boue, le bilan est sans surprises : oui, les Land Rover sont très à l’aise sur les terrains inhospitaliers. Mais à des degrés divers, tout en confirmant le vrai savoir-faire du constructeur en la matière. Ce n’est pas trop la possibilité de réussir les passages, mais la facilité avec laquelle c’est possible qui est remarquable. Un conducteur prudent et patient peut ainsi espérer s’en sortir sans être un brillant franchisseur, grâce à la technologie embarquée. L’électronique ne peut pas tout. Dès lors, à défaut d’expérience dans le domaine, les consignes des instructeurs sur place sont très utiles pour les croisements de pont ou le placement des roues et du véhicule avant les obstacles les plus ardus. Néanmoins, le suffixe d’AWD n’est pas vain sur l’Evoque, le Velar n’est pas qu’une voiture de beaux quartiers et le Defender garde son statut de Grand maître dans la catégorie des tout terrain.
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