Concept
La Cupra UrbanRebel a commencé sa carrière en tant que concept-car en 2021 au salon de l'automobile de Munich, dans sa version de course. Le deuxième prototype, présenté durant l'été 2022 est très différent. Le bolide de base ne laissait guère de place rien à l'imagination avec ses énormes ailerons. Il était collé au sol, avec un châssis au ras des pâquerettes. Il s'est finalement mué en crossover compact - urbain et attrayant - qui devrait entrer en production au cours de l'année 2025.
La Cupra UrbanRebel sera le premier modèle du groupe VW à reposer sur la nouvelle plateforme MEB Small, comme les successeurs électriques de la Volkswagen Polo et de la Skoda Fabia. La différence avec la plateforme MEB sur laquelle reposent les ID. actuelles de Volkswagen et leurs parentes du groupe - y compris la Cupra Born - est que la base plus petite porte le moteur à l'avant et entraîne par conséquent les roues avant. Un moteur dont la puissance est estimée à 231 ch, permettant au City racer de passer de 0 à 100 km/h en 6,9 s. On parle également d'une autonomie de 440 km et d'un prix de départ d'environ 25.000 €.
En attendant cette version de production pour les routes publiques, nous avons eu le droit de nous rendre sur le circuit de Barcelone avec le Cupra UrbanRebel Racing Concept (celui de 2021). Pesant 1230 kg, la version de course de l'UrbanRebel destinée au rallye-cross n'a rien à voir avec le concept car qui précède le modèle de série, si ce n'est quelques traits de design. La plateforme a laissé place à un châssis tubulaire qui abrite la batterie et les deux moteurs. Deux moteurs, cela signifie que les 435 ch sont répartis sur les quatre roues.
Lors du tour de reconnaissance, le champion ETCR en titre Adrien Tambay nous avait alerté sur le fait qu'il faut quand même faire attention. "Surtout sur le terre, gardez vraiment le contrôle de la voiture. Ne vous laissez pas emporter, car le mur des stands n'est pas loin", a prévenu le fils de l'ancien pilote de F1 Patrick Tambay, récemment décédé de la maladie de Parkinson. Nous comprenons où il veut en venir : au moment d'arriver en vue d'un jump, situé à gauche, il tourne calmement. La voiture a tendance à vouloir prendre la direction des stands, sur la droite. Il faut donc éviter le moindre faux mouvement. Sachant que seuls deux exemplaires de cette voiture ont été construits, vous comprenez notre stress...
Conduite
Devant nous, une main se lève. Départ dans dix secondes ! Pendant le compte à rebours, nous essayons d'avoir une bonne respiration. Ce qui n'est pas forcément facile avec le harnais six points bien serré. Tant que cela ne fait pas mal aux côtes au freinage, ça ira. Trois, deux, un, partez ! Un peu plus lentement que prévu, nous décollons pour monter sur la piste depuis l'aire de départ. Ce petit retard, nous le rattrapons dans la ligne droite avalée pied au plancher en direction de la première chicane. Cette première chicane s'approche à une vitesse inimaginable. 3,2 s pour le 0 à 100 km/h, c'est un vrai chrono de supercar ça.
Le fait qu'il fasse nuit et que la lumière artificielle n'éclaire que faiblement la piste ne nous aide pas vraiment à faire une approche précise du virage délimité par des cônes. Ce n'est pas trop grave, car elle est suivie par une longue courbe rapide à gauche qui se termine par une épingle à cheveux qui nous amène sur la section en terre. Dans ce virage rapide, il est particulièrement frappant de voir à quel point l'UrbanRebel réagit de manière virile. Non seulement aux mouvements de notre pied droit, mais aussi aux mouvements de direction. Le moindre coup de volant suffit à faire réagir nerveusement la voiture. Mais à présent, nous avons atteint la piste de terre, et les choses ne peuvent que s'améliorer à cet endroit. "C'est le moment de lancer une belle et longue dérive à l'accélération", nous chuchote le petit diable sur notre épaule gauche ; "faites attention au mur des stands", nous avertit le petit ange sur notre épaule droite. Nous décidons sagement d'écouter le second... Passons ensuite au jump, que nous abordons, en raison de notre prudence, un peu trop lentement pour décoller. Heureusement, un deuxième tour est prévu, avec une 2e chance de s'envoyer en l'air.
Bien que nous nous sentions novices, notre confiance dans la voiture a augmenté lors du deuxième tour. Bien plus tard que la première fois, le pied droit se dirige vivement vers la pédale de frein. Le nez plonge et l'arrière se fait léger pour finalement suivre sans sourciller. L'accélération en direction de l'épingle est également beaucoup plus intense que lors du premier tour. Mais pour peu que vous gardiez votre calme au volant, la voiture se déplace tout en maîtrise vers l'extérieur du long virage à gauche. Parfaitement là où nous voulons qu'elle se dirige avant l'épingle à cheveux. Après avoir placé le nez de l'UrbanRebel à la corde, nous mettons "plein gaz" en esparant pouvoir faire décrocher l'arrière.
Rien de tout cela. Malgré la surface meuble, l'arrière ne bouge pas même et suit le train avant. Cet UrbanRebel Racing Concept ne manque pas de grip. Au saut maintenant, où nous devons encore passer ce maudit mur des stands. Cette fois, nous le passons plus rapidement que lors du premier tour. C'est bon cette fois ! Du moins le pense-t-on en entendant le moteur prendre des tours. Mais c'est encore raté, comme le prouve la photo prise plus tard. À moins que le photographe ait appuyé un peu trop tôt ; c'est possible aussi, bien sûr. Mais non, il n'y a apparemment pas eu de vrai jump.
Verdict
"C'est la première fois que je conduis la voiture", s'est excusé le Français après coup. "Mais je suis effectivement frappé par son efficacité. C'est différent, mais aussi un peu plus facile que la voiture de course avec laquelle je suis devenu champion ETCR. Elle pèse 1800 kg et ne dispose au mieux de 680 ch qui ne sont libérés que sur les roues arrière. Il n'y pas d'ABS et doit se contenter de pneus rainurés. Ce qui rend le fait de repousser les limites pendant une course assez difficile. Et c'est là que je peux établir un parallèle avec le Cupra UrbanRebel Racing Concept. Jusqu'à un certain point, il se pilote relativement facilement. Mais pour en tirer le meilleur parti, il faut vraiment bien le connaître. Regardez Jordi (Gené, éd.). Il a déjà eu des heures pour jouer avec le Conceot Cupra UrbanRebel Racing et le connaît par coeur".
Nous comprenon ce que Tambay veut dire quelques instants plus tard lorsque l'Espagnol fait voler le concept-car sur le jump au risque de perdre le contrôle à l'atterrissage. Cela n'arrivera pas, car quelques coups de volant rapides suffisent pour envoyer à nouveau le bolide le nez en avant dans la bonne direction ... et passer devant nous en pleine accélération. Whiiiii ... whiii ... whiii, dans la nuit espagnole. Car dans notre excitation, nous l'avions complètement perdu de vue ou d'ouië plutôt. Le rugissement du moteur, on ne l'entend pas ici.
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