Concept Alfa Romeo Giulia 2.0 TB 280 Q4 Competizione
L’Alfa Romeo Giulia est une séductrice, par sa ligne, sa conduite et son tempérament. Insuffisant face à une concurrence toujours plus digitale, connectée et technologique emmenée par le trio allemand Audi A4/A5 Sportback, BMW Série 3/Série 4 Gran Coupe et Mercedes Classe C. Alfa Romeo continue d’y croire et offre à sa macchina bella quelques nouveautés esthétiques et numériques, certes, mais oublie l’essentiel : point de retour dans la course sans courant ! En privant la Giulia – et le Stelvio – de motorisation hybride (auto)rechargeable, Alfa Romeo aura bien du mal à séduire une clientèle très attentive au contenu technologique et à la valeur résiduelle de sa monture.
Avec son « petit » écran central de 8,8 pouces, placé un peu trop bas pour une visibilité optimale, l’Alfa Romeo Giulia ne peut toujours pas rivaliser avec les ténors de la catégorie. Certes, les menus sont complets et nombreux mais ils manquent d’intuitivité et l’affichage souffre d’une grande sensibilité aux reflets qui amenuisent encore la lisibilité des informations. Et le nouveau tableau de bord exclusivement numérique n’y change pas grand-chose. Bien entendu, les trois modes d’affichage Evolved, Relax et Heritage offrent un peu de variété, mais sans marquer de rupture véritable avec le charme suranné des compteurs analogiques qu’ils remplacent. En mode Evolved, l'entièreté de l'écran TFT de 12,3 pouces affiche toutes les informations utiles à la conduite et préface les compteurs numériques qui équiperont les prochaines Alfa Romeo. En mode Relax, l'affichage se veut minimaliste afin de ne pas perturber la concentration du conducteur. Enfin, le mode Heritage s’inspire des compteurs de la marque dans les années 60 et 70 avec, entre autres, les fameux chiffres inversés à l’extrémité du tachymètre. La Giulia s’est améliorée mais reste en retard d’une guerre face aux dispositifs dernier cri de ses rivales. Par exemple, si elle dispose de la recharge sans fil pour votre smartphone, l'utilisation d'Apple CarPlay ou Android Auto nécessite toujours une connexion par câble. Et ce n’est pas la disponibilité d’un certificat NFT pour garantir l’inviolabilité des informations de suivi du véhicule et de son entretien qui pourra y changer grand-chose. Même si l’effort mérite d’être loué.
Si la Giulia n'aura pas sauvé la marque milanaise, contrairement au Tonale dont la version PHEV devrait conforter l'essor des ventes d'Alfa Romeo au niveau mondial, la berline quatre portes traditionnelle constitue peut-être la dernière expression authentique et peut encore miser sur ses qualités intrinsèques si typiques d’une vraie Alfa Romeo : le style et le plaisir de conduire. Les années ne semblent pas avoir de prise sur sa ligne sculpturale qui gagne encore en intensité avec son nouveau regard matriciel full-LED du plus bel effet et qui intègre des clignotants dynamiques et des séquences "Welcome and Goodbye" qui ajoutent une touche de modernité. à l'arrière, on retrouve des feux dont le verre transparent redynamise la poupe de la Giulia. Mention spéciale également à la couleur exclusive Moon Light Grey de la série spéciale Competizione qui magnifie la prestance de cette berline « à l’ancienne ».
Alfa Romeo profite de cette seconde mise à niveau pour remanier la gamme de la Giulia. Le client a désormais le choix entre trois motorisations, une essence et deux Diesel. Dans le premier cas, il s'agit du 4 cylindres 2.0 turbo de 280 ch exclusivement associé à la transmission intégrale Q4 tandis que les Diesel partagent le 4 cylindres 2.2 turbo Diesel qui propose soit 160 ch - propulsion ou intégrale - soit 210 ch en Q4 uniquement. Dans tous les cas, la boîte automatique est imposée. Quatre niveaux de finition sont proposés et repris du Tonale : Super, Spint, Ti et Veloce. Notez que le plus puissant des Diesel n'a droit qu'aux deux finitions hautes. Enfin Alfa Romeo propose une série spéciale Competizione pour le lancement de ce facelift. Elle se distingue par coloris Moon Light Grey exclusif, des vitres teintées, des étriers de freins rouges et la suspension active de série sans oublier un système audio Harman Kardon à 12 haut-parleurs et le certificat NFT de série.
Conduite Alfa Romeo Giulia 2.0 TB 280 Q4 Competizione
Sur la route, l'Alfa Romeo Giulia n’a rien perdu de ses qualités dynamiques et reste un véritable bonheur à emmener sur des routes sinueuses, quelle que soit la vitesse. Bien assis grâce à une position de conduite parfaite et des réglages amples, on retrouve cet équilibre parfait en toutes circonstances et un train avant incisif commandé par une direction précise et "lourde" juste ce qu'il faut. Manquant peut-être de rodage - 1230 km au compteur lorsque nous l'avons pris en main - notre modèle d'essai manquait toutefois d'un peu de tonus à très bas régime ou lors des départs arrêtés. Certes le mode sportif "D" du DNA permettait d'y remédier partiellement, mais la sensation finale est de se demander si les 280 ch sont bien tous là. Par contre, une fois en mouvement, le quatre cylindres suralimenté ne manque pas de répondant et permet de maintenir un rythme élevé en jouant des palettes au volant pour changer de rapports. Dommage que sa sonorité aussi banale que bourdonnante gâche un peu le plaisir et ne fasse pas honneur aux quatre pattes boxer et V6 d'antan. Il n'empêche que cette Alfa Romeo Giulia 2.0 TB 280 Competizione sait rouler vite, très vite et peut compter sur des freins irréprochables, même avec quatre adultes à bord.
En termes de confort, la Giulia ménage ses occupants mais ne peut masquer totalement des butées un sèches en compression sur les raccords de bitume ou les nids de poules. Rien de rédhibitoire pour autant car les sièges, excellents au demeurant, offrent un bon confort d'assise tout en assurant un maintien de qualité. Voiture à conduire avant tout, l'Alfa Romeo Giulia gâte le conducteur et son passager avant, mais pêche un peu en matière d'habitabilité à l'arrière. De même, on regrettera l'ouverture du coffre étriquée qui complique le chargement/déchargement des objets plus encombrants. Difficile d'allier style et aspects pratiques.
Verdict Alfa Romeo Giulia 2.0 TB 280 Q4 Competizione
L’Alfa Romeo Giulia s’offre certes une seconde cure de jouvence et revient plus belle que jamais. Mais les quelques efforts de numérisation du cockpit restent insuffisants face à la concurrence. Dommage car cette berline reste pétrie de qualités dynamiques et dispense un plaisir de conduite indéniable. Malheureusement, l’absence de motorisation hybride la pénalise fiscalement et la condamne à un rôle de l’ombre dans un segment très prisé des flottes de société.
Dans cet article : Alfa Romeo, Alfa Romeo Giulia
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