- Avis Rédaction /20
Initialement, Cupra désignait les versions délurées ou « hautes performances » de modèles Seat. Il s’agit désormais d’une marque à part, positionnée un peu plus haut en gamme que le constructeur historique espagnol. Toutefois, jusqu’à présent Cupra se contentait de recycler des Seat en leur octroyant un « supplément d’âme ». Un constat qui change avec le Formentor, premier modèle 100 % maison. Ce crossover ratisse large avec sa palette de motorisations dont deux versions hybrides rechargeables. Voyons voir ce que vaut un Formentor « câblé » dans ma réalité.
Chouette
Synthèse « parfaite » de ce que devrait être un crossover, ce Formentor affiche un gabarit de compacte habillée d’une robe aux accents de SUV avec sa garde au sol surélevée et son capot bien marqué et horizontal, sans oublier les sempiternels passages de roues et accastillages en plastique qui font « aventurier », mais pas trop. Personnellement, je trouve la ligne très réussie et équilibrée et j’apprécie que, contrairement à un suv classique, la hauteur absolue du véhicule ne soit pas excessive avec seulement 1,52 m. D’ailleurs, la position de conduite fait davantage penser à une Seat Leon qu’à un Tarraco.
Le style intérieur, s’il manque de cohérence avec la robe extérieure, n’en présente pas moins un ensemble agréable, mais pas sans défauts, j’y reviendrai. En termes d’habitabilité, l’espace disponible est largement suffisant pour y caser les gambettes de mes deux gamines bien installées dans leur siège enfant. Mention bien au toit panoramique, qui amuse les enfants et apporte une luminosité bienvenue à une ambiance intérieure somme toute assez sombre. Le coffre, sans être gigantesque – 345 l annoncés – présente des formes simples et facilement exploitables.
Cela dit, pour une marque qui se prévaut d’un statut plus haut en gamme qu’une « vulgaire » Seat, je l’attendais sur la route et je ne peux pas dire que j’ai été réellement déçu. En bon père de famille, le comportement est sain, stable et plutôt confortable, mais elle s’apprécie surtout… en ville. Avec 40 km d’autonomie « full électrique » réelle en milieu urbain et péri-urbain, ce qui correspond à mon utilisation majoritaire, autant dire que je n’aurai pas à faire le plein souvent et la conduite silencieuse et alerte permet d’évoluer en toute sérénité tout en permettant aux filles d’écouter leur musique favorite sans pour autant faire péter les watts… audio ! Et comme la recharge ne demande pas trop de temps à domicile – comptez environ 3 heures pour passer de 10 % à 90 % sur une prise domestique, en 3,6 kW, autant dire qu’elle répond à mes critères. Pour les longs trajets, il reste le moteur essence.
Dommage
Toutefois, le tableau n’est pas idyllique sur tous les plans. Qui dit hybride rechargeable dit masse très élevée. Avec près de 1700 kg à vide sur la balance, les 204 ch et 330 Nm cumulés sont bien nécessaires et une fois que le moteur électrique déclare forfait faute de jus, le petit 1.4 turbo de 150 ch peine à conserver un dynamisme de bon aloi et la gestion imparfaite de la boîte robotisée à 6 rapports le fait mouliner un peu trop souvent, dans une sonorité loin d’être flatteuse. Pour le côté « caliente » il faudra opter pour la version 2.0 TSI essence de 190 ch associée à la DSG 7 rapports. Ne parlons même pas de la VZ5 et de son 5 cylindres en ligne.
Autre bémol pour une marque qui aspire à monter en gamme par rapport à Seat, la qualité de finition n’a rien de folichon, les plastiques moussés ne le sont que très peu et restent moins nombreux que les matériaux durs. De plus, ce n’est certes qu’un détail mais j’y accorde de l’importance, les portières sont très légères à manipuler et manquent de « feutré » quand on les claque. Cupra tente bien de « cacher la misère » avec une présentation majoritairement anthracite et noire, à peine égayée par une ligne d’éclairage d’ambiance orangée et quelques touches « bronze », mais je trouve ça clairement insuffisant. Pour une marque « latine et sportivo-chic », j’espérais un peu plus de gaieté et de chaleur.
Mais le principal écueil à mes yeux reste l’interface utilisateur. Cupra suit la tendance du groupe Volkswagen et opte pour le tout tactile. Qu’il s’agisse de l’infodivertissement ou des commandes de base – climatisation, volume audio – il faudra passer par l’écran et les menus pas toujours intuitifs. Contre-productif en termes d’agrément d’utilisation, et surtout de sécurité. Dommage, car l’affichage est sympa et le choix de configurations du tableau de bord est complet et bien présenté.
Donc
Soyons clairs, ce Cupra Formentor PHEV est une bonne voiture, mais pas assez pour justifier les suppléments imposés par rapport à une 1.5 TSI 150 ch. 7000 € et 150 kg de plus, c’est trop. Surtout, je juge une voiture à l’intelligence et l’utilisation au quotidien. Or, l’interface peu intuitive et 100 % tactile, le coffre trop petit et encombré par les câbles de recharge et le moteur thermique manquant d’agrément lorsqu’il ne reçoit pas le concours de son homologue électrique sont des défauts rédhibitoires. Pour un propriétaire particulier, sans l’intérêt fiscal réservé aux professionnels, le revers de la médaille de ce Cupra Formentor hybride rechargeable prend le dessus et place les qualités du modèle sous l’éteignoir.
Dans cet article : Cupra, Cupra Formentor
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