Sacs de couchage, cafetière italienne, des provisions, quelques couverts et ustensiles de cuisine, le nécessaire de toilette (avec le PQ), playlist, habits pour le weekend et nous voilà prêts à embarquer à bord du Ford Transit Custom Nugget Plus. Nous sommes le vendredi fin de journée, direction Vresse-sur-Semois sous la pluie pour rejoindre le camping champêtre, et un peu Peace & Love, réservé quelques jours auparavant. Ce van aménagé par Ford a un avantage sur ses concurrents Renault, Mercedes et VW : il a une vraie petite toilette à bord. Il dispose aussi d’une réserve d’eau de 42 l et d’une cuisinière au gaz à double taque et un frigo de 40 litres. C’est un 5 places en configuration routière. Mais il n’est possible d’y dormir qu’à 4. Du moins sur le papier…
Fuite d’eau
Départ et découverte de l’engin. Tiens bizarre ? L’écran de contrôle qui signale que le réservoir d’eau est vide. Aurait-on chipoté à une vanne qu’il ne fallait pas ? Confirmation au remplissage suivi par un vidage synchronisé. Après avoir trouvé la bonne combinaison de robinets, et rempli enfin le Ford de son eau, on peut y aller, sous la drache. Surprise : le frein à main manuel retombe. Pour le desserrer, il faut d’abord le relever puis appuyer sur le bouton et ensuite le rabaisser. C’est une astuce pour éviter de le débloquer involontairement quand on se déplace entre les sièges. On s’y fait vite. Conduire ce véhicule d’un peu plus de 2 m de haut est équivalent à tout autre « van » de ce gabarit, comme le Tourneo Custom par exemple. La boîte manuelle est six rapports est correctement située pour une manipulation aisée. Par contre, le repose-pied gauche est un peu haut. Avec la tentation de le laisser posé sous la pédale d’embrayage. La navigation Sync 3 fait le job. Le régulateur de vitesse actif nécessite parfois de redonner un coup de gaz pour avoir une relance digne de ce nom une fois « l’obstacle » évacué. En tout cas, on n’a aucune peine à rouler à 120 km/h avec son Diesel de 150 ch. Mais nous ne sommes pas à l’abri des bruits mécaniques et de l’environnement extérieur.
Bouchons
À l’approche de la jonction entre la E19 et la A54 : bouchon ! On décide de sortir le plan B et de bifurquer vers la N25 et la E411. Comme on a préféré la musique de la clé USB - mais seulement pour mon épouse et moi à l’avant, ma fille ne pouvant bénéficier de l’audio sans haut-parleur à l’arrière – on n’a pas entendu les avertissements de l’infotrafic ! Un camion chargé de tomates est en feu entre Bouge et Wierde. Heureusement, l’affichage sur les portiques nous lance l’avertissement qui nous pousse à sortir de l’autoroute… pour nous engouffrer dans les embouteillages de Namur. Le camping-car, la liberté ? On finit par trouver un axe libre, en quête d’une pause repas. Ce sera dans d’anciennes cabines modulaires d’une banque provisoire transformées en friterie.
Rencontre impromptue
De retour sur la E411 à quelques centaines de mètres de l’incendie, on progresse à pas d’homme vers ce qui reste du camion complètement détruit par le feu. L’autoroute du Soleil (qui porte mal son nom ce soir) s’ouvre enfin à nous. Sortie à Wellin pour emprunter les petites routes sinueuses de la Famenne et puis de la petite Suisse namuroise vers Vresse-sur-Semois. Le véhicule ne peut évidemment pas éviter le roulis. Les courbes se prennent avec de grands mouvements de bras. Chaque coup de frein un peu dynamique fait plonger la cabine. Mais ça tient le cap, même quand le virage nous surprend et se resserrant. La nuit tombe et l’activation automatique des grands feux reste toujours un délice de confort pour mieux se concentrer sur la route. Il est déjà 21 h 15 quand l’œil est attiré par des branches un peu agitées sur le bas de côté. Relâchement de pied droit bien opportun, car il a fallu freiner pour laisser passer une ribambelle de marcassins traversant la nationale. Le décor est planté. Après avoir raté l’entrée du camping, demi-tour et nous découvrons enfin notre lieu de villégiature pour la soirée. Le ciel s’est dégagé. Nous sommes accueillis par un feu de camp et un ciel étoilé, très étoilé. Avant de préparer notre véhicule pour la nuit, nous allons au bar du camping. Evelien, la patronne originaire de Flandre occidentale, nous donnera l’envie de prolonger la discussion grâce à sa sympathie et à ses bières. Oui, c’est ça les joies du camping.
Montage
Il est l’heure de dormir. Avant tout, petit passage par les sanitaires du camping. À la bonne heure ! Car tout est bien tenu et propre. Nos hôtes nous ont invités, pour 25 € la nuit (sans prise d’électricité), à installer le Ford sur un parterre entouré de petites haies à deux pas de la Semois que nous devinons dans l’obscurité. Le bruit de l’eau ruisselant fera partie de nos rêves. Il est temps maintenant de soulever le toit. Une opération qui prend 10 secondes (et encore, on est large). Ma fille a bien sûr choisi cette pseudo tente pour passer la nuit. Elle y accède en grimpant sur le meuble entre l’évier et les taques de la cuisinière. Par contre, en bas, c’est plus compliqué. Il faut déplier un truc par-ci, tirer la banquette, avancer les sièges avant, puis ouvrir l’assise de la banquette et la faire basculer, avant de tout laisser retomber pour enfin fixer la partie du bloc cuisine servant à enfin avoir un « lit ». Mon épouse, PMR, avait amené un petit matelas supplémentaire. Je me contenterai du cuir Ford pour poser mon sac de couchage. C’est dur et incommodant. Alors qu’à « l’étage », notre adolescente profite d’une couche confortable et souple. Injustice !
Bug de gaz
Il y a bien un chauffage à bord du Nugget Plus. Mais on n’a pas trop envie d’entendre une soufflerie, certes discrète, pendant la nuit. À la place, on a eu droit pendant quelques minutes à la musique d’un van voisin… Et puis la Semois et la pluie. Jusqu’à ce qu’au petit matin, quand une chouette hulule au loin. La toile de la partie supérieure nous met en contact direct avec les sons de la nature. C’est un fait. Je n’ose imaginer une nuit à bord de ce véhicule sur une aire de service. Par contre, c’est étanche. On vous le garantit. Si l’on voyage à deux, je déconseille fortement la literie réalisée à partir de la banquette. Courbatures assurées. D’autant qu’après ça, il faut tout replier. Et remettre la table. Au moins, en couple, pas besoin de démonter et remonter le salon. Bon, faisons le café. Le piézo fonctionne, mais pas la moindre flamme. Bizarre. Je me plonge dans les entrailles du van pour découvrir… que la bonbonne de gaz de 2,8 kg est absente. Trop chère sans doute (merci Vladimir).
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Pliage
Le couac du café nous oblige à plier bagage plus rapidement pour nous diriger vers le centre-ville. Il est facile de soulever le toit et a priori tout aussi facile de l’abaisser. Sauf que l’opération de pliage doit souvent être répétée ! Pourquoi ? Parce que la toile de tente dépasse. On sort nos 3e et 4e bras pour la forcer à rester à l’intérieur. La Ford Transit Custom Nugget Plus mesure 5,30 m. Il trouve donc place de parking devant un petit café bien sympathique prêt à nous accueillir avec café chaud, crêpes et jus de fruits. Après cette pause régénératrice, direction les Ardennes françaises et l'Avesnois. Car hasard de calendrier, un anniversaire nous attend dans le Hainaut occidental. Nous allons le rejoindre par la France.
Triste météo
Nous nous arrêtons dans une boulangerie artisanale et épicerie française pour faire le plein pour le pique-nique. Notre menu ? Baguette traditionnelle, fromage hollandais et terrine de sanglier (oui, nous sommes sans cœur). Sauf que la météo devient vraiment maussade, pour rester poli. Vers 13h (l’heure des repas en France), nous nous installons dans un recoin de verdure en bordure de forêt pour manger en admirant les trombes d’eau depuis les petites fenêtres du « salon ». Et nous mettons le chauffage. Ce sera aussi l’occasion de tester la toilette. Il faut fermer les rideaux du hayon et tirer un écran en toile pour avoir un peu d’intimité (mais tout le monde profite du reste). La chasse d’eau en trois étapes (tirette, bouton bleu, tirette) fonctionne bien et nous évitera un voyage odorant (bonjour fraîcheur). Au redémarrage, le dégivrage du pare-brise permet de rapidement éliminer le petit voile qui cachait la vue.
Autoroute française
Nous rejoindrons Maubeuge puis Valenciennes et Lille via la route la plus directe et l’autoroute vers Mouscron. Le 130 km/h est tout aussi facile à gérer au volant que le 120 km/h. Un petit coup d’œil sur la consommation montre qu’à moins de 8,5 l, le Nugget Plus n’est pas un glouton. L’autonomie nous évite de faire la file devant la station Total d’outre-Quiévrain. On fera ça quand il fera plus calme. Car, avant de nous rendre à l’anniversaire, pause chez les parents pour prendre une douche. Lors de la soirée d’anniversaire, notre véhicule attire évidemment la curiosité. Chacun y allant de sa question. « Et c’est facile à plier ? Bah, ça dépend, ça dépasse. » Le crochet de remorquage m’agressera une fois de plus quand je montre l’équipement de cuisine et sanitaire depuis le hayon ouvert. Le lavabo pliant a son effet waouw. Et le contenu du frigo aussi. « Et pour la douche ? Un flexible à brancher pour la prendre à l’extérieur. Et l’eau chaude est en option. »
Restaurant gastronomique
La soirée se termine, tôt le matin. Les vieux que nous sommes préférons la chambre d’amis de mes parents alors que notre fille se fait une joie de profiter seule du camping-car sur la partie privée devant le domicile en zone semi-urbaine. Elle ne se contentera pas d’y dormir, sans être gênée par les bruits de la ville. Il s’y fera également son petit-déjeuner (lait froid au chocolat et céréales au lait). Mais il est temps de rentrer, en pliant une dernière fois le toit Westfalia, avec quelques petits détours. Et un truc difficile à faire avec un sac à dos : le restaurant gastronomique. En ce dimanche midi, nous laissons le camping-car sur la place de Saint-Amand-les-Eaux en quête de cuisine à la française. Il est déjà temps de rentrer. Et de remettre à la maison toutes les provisions non utilisées. Il faudra évidemment vider les eaux usées des toilettes et nettoyer le plancher. Même si on a passé notre temps à enlever les traces de boue de nos chaussures près de la porte coulissante durant tout le weekend pour pouvoir se déplacer, dos courbé, en chaussettes dans l’habitacle.
Conclusion
À deux, c’est génial. Il suffit de se trouver un camping sympa ou un endroit isolé pour s’offrir une nuit originale à bord du Ford Transit Custom Nugget Plus disponible aux alentours de 50.000 € (hors taxes wallonnes). L’équipement à bord permet d’avoir un petit chez-soi avec le strict nécessaire et même un peu plus. Les espaces de rangement ne manquent pas. Il faut toutefois penser à fixer et bloquer les affaires posées au sol ou rangées dans les armoires pour éviter qu’elles ne glissent et ne se cognent durant le parcours, avec les cling-clong qui les accompagnent, surtout sur les routes de campagne ou de montagne. Le dépliage/pliage du toit est relativement aisé à condition d’aider la toile à ne pas s’échapper vers l’extérieur. La conduite s’apparente à celle d’une camionnette… En 2022, ce n’est plus une punition. Par contre, à 3 ou 4, c’est possible, même entre adultes. Mais alors, il y a la corvée de la banquette à transformer en lit pas vraiment confortable. Malheur à ceux qui tireront la courte paille pour dormir dans l’habitacle. Autant prendre une tente à poser à côté du camping-car…
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