- Avis Rédaction /20
À l'instar de la Polestar 2, cette Polestar 4 divise les opinions, certains y voyant une berline 5 portes surélevée, d'autres un SUV-coupé "bas de plafond". Seule certitude, le style de la Polestar la plus récente - le nom du modèle correspond à son ordre d'arrivée dans la gamme - sort de l'ordinaire. Mais cette originalité n'est pas gratuite et découle d'une reflexion en profondeur des ingénieurs et designers. Pour réduire la hauteur du véhicule sans léser l'espace dévolu aux passagers, décision a été prise de déplacer le montant transversal généralement situé au-dessus de la tête des occupants arrière pour le reculer derrière le chef de ces-derniers. Dès lors, la garde au toit se veut maximisée tandis que la lunette arrière s'en serait retrouvée réduite à une fine meurtrière totalement inutile. Autant s'en débarrasser dès lors et la remplacer par une caméra haute définition. Soit. L'idée peut paraître saugrenue, mais n'est pas dénuée de fondement.
Avec des dimensions extérieures proches - en longueur et en largeur - de celles d'un Porsche Macan électrique, la Polestar 4 veut bousculer la référence teutonne sans pour autant s'y attaquer frontalement. Empattement plus généreux, habitacle nettement plus spacieux et design "scandinave" minimaliste et 100 % tactile devant ici proposer une vision différente du "haut de gamme".
J'ai aimé Polestar 4 Long Range SIngle Motor (2024)
Si je ne parviens toujours pas à me prononcer quant à son apparence extérieure, aux proportions pour le moins... particulières, j'avoue sans peine être fan du design intérieur ! Le style est sobre, les couleurs claires apportent de la luminosité et augmentent la sensation d'espace et les matériaux sont à la fois de très bonne qualité - même quand ils sont à base de plastiques recyclés - et superbement assemblés. Du vrai premium différent, en somme. Même son de cloche concernant ls graphismes des écrans. Ce jeu de fond noir avec des informations en orange, gris ou blanc parfaitement lisibles, joliment conçus et sans fioritures, moi j'adore !
Alors certes, en matière de "plaisir automobile", rien ne remplacere à mes yeux un bon coupé propulsion à boîte mécanique mû par un 6 en ligne atmosphérique - bref une vraie BMW quoi - mais j'avoue apprécier les voitures électriques au quotidien. Elles offrent une conduite silencieuse, efficace - la puissance et surtout le couple son abondants et disponibles immédiatement, dans la plupart des cas - et facile (pas de transmission à gérer). Mais souvent, le problème de l'autonomie reste prégnant. La recharge ne constitue pas un souci à mes yeux puisque l'immense majorité des VE que j'ai testées passent de 10 à 80 % en 30 minutes max. Rien de gênant... pour autant qu'il ne faille pas s'y conformer trop souvent. Et sur ce plan, cette Polestar 4 Long Range Single Motor porte bien son nom. en conduite normale, malgré des températures que je qualifierai de fraîches, mon rayon d'action moyen s'est établi à 460 km sur des parcours majoritairement autoroutiers. Suffisant pour assurer mes trajets hebdomadaires et ne devoir recharger qu'une fois le lundi matin puis une autre le vendredi soir, histoire d'être tranquille le weekend. Bref, cela représente entre 50 et 70 minutes réelles sur une semaine. Rien de dramatique, vraiment.
Si j'apprécie une voiture dynamique, voire sportive, la réalité de mon quotidien se résume plus souvent à faire de l'autoroute ou de la ville, et à circuler sur le réseau routier liégeois - généralement en (très) mauvais état - qu'à arpenter les petites routes de campagnes sinueuses et vallonnées de la province du Luxembourg ou de nos beaux Cantons de l'Est. Dès lors, à titre personnel, je privilégierai toujours une voiture confortable comme "daily". Et sur ce plan, cette Polestar 4 s'impose comme une référence. Ayant testé récemment un Porshe Macan 4 très bien optionné et chaussé de manière similaire, je peux confirmer qu'il n'y a pas photo entre les deux. N'en déplaise aux fans du cheval cabré teuton. À tel point que ma chère et tendre épouse a carrément préféré poser son mètre quatre-vingt à l'arrière plutôt qu'à l'avant. Elle qui, pourtant, déteste les accélérations parfois brutales des électriques et a besoin de place pour caser ses longues gambettes, n'a pas tari d'éloges au sujet de l'alcôve offert par cette Polestar 4. Espace aux jambes royal, silence impérial et confort magistral - bien aidé par le dossier inclinable individuellement et les sièges chauffants - font de cette Polestar 4 une limousine qui n'en a pas l'air. On sait à quoi servent les 2999 mm d'empattement !
Je n'ai pas aimé Polestar 4 Long Range SIngle Motor (2024)
Bien évidemment, cette médaille a un revers. Dépourvue de roues arrière directrice ou de suspension pilotée - disponibles sur le Macan - elle ne peut rivaliser avec l'athlète teuton qui reste une véritable référence dynamique dans le segment ! Certes pas pataude, la Polestar 4 manque toutefois d'agilité et ne distille pas le même caractère un peu joueur que la 2 en propulsion ou la 3 en quatre roues motrices avec la vectorisation de couple. De même, si on ne manque jamais de réserve à l'accélération (même avec quatre personnes à bord), les 272 ch et 343 Nm ne sont pas de trop et j'aurais aimé un peu plus de punch sans pur autant réclamer la virulence de la version Twin Motor qui double ces valeurs.
Cependant, le seul véritable bémol à attribuer à cette Polestar 4 selon moi concerne ses aides à la conduite. Parfois hésitantes, souvent capricieuses et victimes de quelques petits bugs, les assistances de l'arsenal ADAS ne sont pas encore au niveau escompté pour une voiture de cette gamme et de ce prix. Ce genre de petits détails - au même titre que les poignées de porte encastrées qui parfois refusent de se déverrouiller et nécessitent plusieurs tentatives pour pouvoir ouvrir la porte - font un peu tâche au regard des qualités inéniables de la voiture.
Enfin, dernier petit détail, je me dois de parler de la "clé" de la Polestar 4. Certes, ole style minimaliste de l'objet est très sympatique. Mais sa légèreté et son côté "plastoc" - certes moins prononcé que chez Hyundai - ne confèrent pas un sentiment "premium". En sus, il m'a fallu disposer d'une carte NFC en complément. Pas très pratique. Ce problème sera "résolu" courant 2025 quand il s era possible de configurer son smartphone comme clé digitale, mais en attendant...
Donc Polestar 4 Long Range SIngle Motor (2024)
Est-ce que j'ai aimé cette Polestar 4 ? Oui, sans hésiter. S'agit-il d'une réussite ? Pas tout à fait. Non dénuée d'atouts - confort, qualité de fabrication, habitabilité royale - et d'une personnalité esthétique indéniable tout en étant vendue à des tarifs imbattables - si on la compare à son seul véritable concurrent actuel, le Porsche Macan électrique - elle justifie ses prétentions premium, mais ne les assume pas encore totalement. L'absence de lunette arrière ? Je m'en suis accomodé sans problème. Le manque de dynamisme du châssis ? Je pourrais composer avec facilement. Par contre, les aides à la conduite insuffisamment abouties pourraient me freiner. Du coup, à la question, j'achète, je retiens ou j'oublie, je répondrai - pour le moment - je retiens !
Dans cet article : Polestar, Polestar 4
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