Essais blog / Qu'avons-nous pensé du Mazda CX-60 PHEV ?

Dans un monde automobile où de plus en plus de voitures apparaissent sur des plateformes de moins en moins nombreuses avec des moteurs de plus en plus similaires, Mazda ne peut être qualifié que de franc-tireur. Le constructeur japonais rame courageusement à contre-courant de la tendance dominante, avec des solutions audacieuses et des choix idiosyncrasiques.

Il suffit de penser à la Mazda MX-30 R-EV hybride rechargeable qui a été présentée en première mondiale au salon de l'automobile de Bruxelles. Cette dernière remet au goût du jour le moteur Wankel, autrefois emblématique de la marque, qui est utilisé comme générateur pour charger la batterie du crossover, par ailleurs électrique. Ou comment les Japonais intègrent parfaitement le passé dans le présent.

Mais le marché a ses impératifs, même Mazda doit vendre autant de voitures que possible pour se maintenir à flot en ces temps économiquement difficiles. Dans ce cadre, la sympathie suscitée ne suffit pas à s'en sortir. C'est pourquoi, outre la MX-5, la gamme comprend principalement des SUV. À l'instar du nouveau CX-60, qui fait ses débuts en tant que PHEV. 

J'ai aimé Mazda CX-60 PHEV

Tout le monde observe la concurrence. Et chez Mazda, ils préfèrent regarder chez BMW. Après tout, le nouveau CX-60 repose sur une toute nouvelle plate-forme développée pour accueillir des moteurs à six cylindres en ligne montés longitudinalement et axés sur la propulsion. Cela explique immédiatement la longueur remarquable de son capot.
Ces six en ligne rejoindront la gamme en 2023. Toutefois, la priorité a été donnée au Mazda CX-60 PHEV à quatre cylindres électrifié, avant que les incitations fiscales pour les modèles hybrides rechargeables ne soient partout réduites, voire complètement abandonnées.

En plus de ce moteur électrique, un PHEV doit également transporter un bloc de batteries volumineux, ce qui se ressent un peu dans le Mazda CX-60. La suspension est assez ferme, ce qui est très agréable sur les meilleures routes. Les mouvements de caisse sont joliment maîtrisés, ce qui vous donne l'impression d'être sur la route avec un SUV un peu plus sportif. Mais si vous emmenez le CX-60 sur un tarmac ondulé, vous rencontrerez les limites de cette configuration.

La tenue de route du Mazda CX-60 n'a peut-être pas la stabilité d'une Audi ou le dynamisme d'une BMW, mais l'interaction d'un bon équilibre et d'une direction agréable procure un plaisir de conduite supérieur à la moyenne. La tendance naturelle au sous-virage est contrée par le freinage automatique de la roue arrière intérieure, ce qui vous permet d'adopter un style de conduite enjoué.
Peut-être que le talent dynamique apparaîtra vraiment lorsque la palette de moteurs de ce SUV sera élargie avec ces moteurs six en ligne.

L'expérience intérieure du Mazda CX-60 respire la classe en plus de la tranquillité, malgré l'absence de gadgets numériques et de détails clinquants.

La couleur Soul Red y contribue certes, mais même sans cette couleur de carrosserie désormais typique, vous pouvez immédiatement voir de quelle veine stylistique le Mazda CX-60 est issu. Bien que ce SUV emprunte une voie de design quelque peu modifiée, le lien de sang avec les autres modèles de la gamme est relativement évident. Sans plis, mais avec du caractère.
Contrairement au design de la carrosserie d'une Mazda 3 ou d'un CX-30, il faut s'habituer aux lignes, car le nez est plutôt long et l'habitacle assez ventru. Mais le design de la partie avant exprime le genre d'audace que j'ai toujours pu apprécier chez le constructeur japonais.

L'impression générale de qualité et d'expérience intérieure du Mazda CX-60 respire également la classe et la tranquillité, malgré l'absence de gadgets numériques et de détails clinquants. Le constructeur japonais ne se perd pas dans des écrans au design trop fantaisiste, mais opte plutôt pour des écrans aux onglets d'une simplicité presque enfantine et aux menus limpides.
Il est juste dommage que l'écran central soit en fait trop grand pour les informations récapitulatives annoncées, ce qui octroie à l'apparence "nue" ou simpliste du module multimédia une connotation "basique" à l'instar des téléphones pour personnes âgées. Le bouton de commande central que Mazda a copié de BMW reste pertinent, bien qu'il y ait encore quelques gains à faire dans l'arrangement de l’infodivertissement.

Le Mazda CX-60 est doté d'une fonction qui permet de déterminer votre position d'assise idéale. Une touche agréable, mais qui n'a rien à voir avec le reste. La meilleure position assise est celle dans laquelle vous vous sentez à l'aise, ce qui implique une bonne vue de la chaussée et une bonne prise du volant et des pédales. L'ergonomie est tout à fait à mon goût, avec des boutons clairs placés à des endroits logiques et donc faciles à utiliser. Et pas de pénibles commandes haptiques, charmant.

Je n'ai pas aimé Mazda CX-60 PHEV

Les portes arrière s'ouvrent largement et vous donnent accès à une banquette arrière décente. L'effet négatif de la partie avant plus marquée est compensé par l'empattement important, mais pas au point de pouvoir qualifier le Mazda CX-60 de champion de l'habitabilité. Pour ces dimensions extérieures, vous pouvez exiger un peu plus d'espace intérieur. Avec 570 litres, le volume de chargement est légèrement plus généreux que celui du CX-5, légèrement plus compact (522 litres).

J'adore le look, même si les phares du Mazda CX-60 ressemblent au départ au strabisme de quelqu'un qui a regardé trop profondément dans le verre. Tout le monde ne peut pas apprécier ce regard quelque peu insondable, car sur la route, on m'a régulièrement rappelé que ces lumières brillaient parfois là où elles ne devraient pas briller du tout. Dans l'agglomération urbaine qu'est la Flandre en 2023, la fonction automatique des feux de route fait surtout office de brouilleur pour les autres usagers de la route. Et cela s'avère bien sûr ennuyeux, surtout si vous ne savez pas immédiatement comment l’éteindre.

Ce nez visuellement un peu trop long laisse donc présager les six cylindres suralimentés que Mazda mettra dans le CX-60, des moteurs à combustion classique en essence comme en Diesel. Le raisonnement d'Hiroshima est qu'il est plus facile de respecter les normes Euro 7 avec une plus grande cylindrée. Nous verrons ce que cela donne dans le courant de l'année 2023, lorsque la gamme de moteurs sera élargie. D'ici là, le Mazda CX-60 ne sera proposé qu'en version PHEV, qui associe un quatre cylindres de 2,5 litres à un moteur électrique. Ce module électrique est placé entre le moteur à combustion et la transmission automatique à huit rapports, d'où la force motrice part via deux arbres à cardan vers les essieux arrière et avant. Le CX-60 utilise donc également ses quatre roues pour récupérer l'énergie de freinage.

Mazda a suivi sa propre voie et n'a donc pas frappé à la porte de Toyota, par exemple, pour l'assemblage du groupe motopropulseur hybride rechargeable du RAV4.

La puissance système du Mazda CX-60 PHEV est de 326 ch et le couple maximal combiné de 500 Nm, ce qui fait de ce SUV la voiture de série la plus puissante de l'histoire de Mazda. Le sprint de 0 à 100 km/h ne prend que 5,8 s, malgré son poids élevé de 2,1 tonnes. Fait remarquable, Mazda s'est mis au travail tout seul, au lieu de frapper à la porte de Toyota, par exemple, pour l'assemblage du groupe motopropulseur hybride rechargeable du RAV4.

Et peut-être ont-ils eu tord. La configuration hybride rechargeable fait beaucoup de bruit, qu'il s'agisse du passage parfois brutal du mode électrique au mode hybride ou du ronronnement quelque peu irritant du moteur électrique en ville. Le quatre cylindres émet également un bruit assez rauque, surtout lorsqu'il est pressé dans les tours. Vous pouvez parer à ces désagréments en donnant des instructions claires à l'accélérateur et, si nécessaire, en passant vous-même les vitesses, afin que le logiciel ne s'emmêle pas les pinceaux.

Autre curiosité : les compteurs numériques qui vous informent sur la route de la quantité de carburant disponible dans le réservoir et de la puissance restante de la batterie de 17,8 kWh sont tout sauf précis. Heureusement, l'autonomie combinée a été constamment sous-estimée, ce qui m'a permis de continuer à rouler en mode électrique avec une batterie vide et le réservoir de carburant semblait se remplir miraculeusement pendant la conduite. L'autonomie promise de 63 km en mode 100 % électrique a été atteinte en pratique, à l'exception de quelques kilomètres, ce qui est plutôt exceptionnel pour une hybride rechargeable. 

Donc Mazda CX-60 PHEV

L'un des principaux atouts du Mazda CX-60 concerne son prix. D'accord, dans l'absolu, ce SUV reste cher. Surtout pour l'acheteur privé qui cherche un SUV spacieux pour la famille. Mais relativement parlant, cette japonaise offre beaucoup de voiture pour son argent. D'autant plus que vous n'obtenez pas en retour un véhicule générique, mais un SUV au caractère affirmé qui ose trouver sa propre voie. Ceux qui se sentent chez eux dans le métavers de Mazda apprécieront également le CX-60.

Mais faudrait-il pour autant choisir cette variante PHEV ? Seulement si son comptable le veut vraiment. Ce groupe motopropulseur hybride rechargeable ne semble pas toujours être au point, de sorte que les nombreux talents du Mazda CX-60 ne semblent pas vraiment porter leurs fruits. Dans l'ensemble, le Japonais parvient à se démarquer sans effort de la masse des SUV. Je me réjouis déjà de l'arrivée des moteurs à six cylindres en ligne.

Update Mazda CX-60 PHEV

Entre-temps, l'importateur belge nous a informé qu'une mise à jour logicielle était disponible pour le Mazda CX-60 PHEV. Elle améliore la gestion de la boîte automatique et résoudrait également le curieux affichage de l'autonomie.