- Avis Rédaction /20
Certains modèles changent la donne, sinon pour l'ensemble du marché automobile, du moins pour la marque qui les commercialise. La Ioniq 5 sera un tel modèle pour Hyundai - j'en suis déjà convaincu. Au cours des deux dernières décennies, la marque coréenne est passée du statut de marque à petit budget à celui de fabricant grand public respecté. Et la Ioniq 5 prouve qu'ils sont prêts à passer à l'étape suivante.
Cette voiture établit de nouvelles normes dans sa catégorie. Pas tant en raison de la capacité de sa batterie (73 kWh), de son autonomie (jusqu'à 481 km en théorie pour cette version RWD - un bon 360 km lors de notre semaine d'essai au cœur de l'hiver) ou de ses performances (0 à 100 en 7,4 s) - des résultats bons à très bons, mais pas révolutionnaires. Non, la Ioniq 5 impressionne par sa capacité de charge en courant continu : grâce à son architecture en 800 V, elle peut supporter des chargeurs rapides de plus de 200 kW. Du jamais vu dans cette catégorie, sauf chez le cousin Kia, avec l'EV6.
Mais ce qui rend cette Hyundai Ioniq 5 vraiment spéciale, c'est l'emballage qui entoure toute cette technologie. Une délicieuse carrosserie néo-rétro qui tire un grand coup de chapeau à Giugiaro (il suffit de regarder une photo des premières esquisses que le maître italien a réalisées pour la première Lancia Delta à la fin des années 70), mais en même temps elle est abondante en espace intérieur, tant pour les passagers que pour les bagages. En bref, comment ne pas aimer ?
Chouette
Je l'ai déjà dit : quelle beauté que cette Ioniq 5. Le chef du design, Luc Donckerwolke, et son équipe ne sont pas tombés dans le piège qui consiste à donner à cette plateforme dédiée aux VE une carrosserie de SUV de mauvaise qualité, comme je le vois parfois ailleurs. Au lieu de cela, ils ont eu un coup de génie : ils ont conçu cette Ioniq 5 comme une bicorps classique, mais à l'échelle 110 %. Le résultat est familier et pourtant délicieusement rafraîchissant. C'est merveilleusement bien fait, surtout avec ces magnifiques accents de LED pour les phares et les feux arrière, qui élèvent le néo-rétro à une forme d'art.
Je suis tout aussi enthousiaste en ce qui concerne l'intérieur. Ce tableau de bord flottant sans véritable console centrale donne une impression très aérée et libère de l'espace partout. Les quelques éléments kitsch - ces extrémités gris mat des poignées de commande, faut-il vraiment qu'elles le soient ? - sont oubliés dès que j'aperçois la façon dont les haut-parleurs ont été intégrés aux extrémités du tableau de bord très fin. Et non seulement tout est beau, mais Hyundai opte également pour la technologie tactile lorsque cela est possible, tout en conservant les boutons physiques lorsque cela est nécessaire.
Et le meilleur reste à venir : la façon dont cette Ioniq 5 se conduit. La sérénité avec laquelle le moteur électrique de cette coréenne développe sa puissance, s'avère être une véritable bouffée d'air frais parmi tous ces sprints de puissance brutale avec lesquels trop de marques (et de clients ?) pensent devoir identifier la voiture électrique. Profiter de la tranquillité de l'habitacle et du couple monstre du moteur électrique, voilà ce qu'est un VE pour moi. Il est dommage que le filtrage ne soit pas totalement irréprochable, mais pour être honnête, c'est là que presque toutes les voitures électriques échouent.
Dommage
Oui, une carrosserie avec des poignées de porte encastrées est magnifique. Mais si elles ne s'inclinent pas automatiquement vers l'extérieur lorsque vous vous approchez de la voiture - comme c'est le cas sur notre version Core - ces poignées sont particulièrement gênantes. Parce qu'il faut d'abord pousser la poignée encastrée à l'avant et ensuite tirer la même poignée à l'arrière - n'est-ce pas un peu fastidieux ? La situation n'est devenue vraiment pénible que lorsque, dans l'obscurité totale, j'ai dû tâtonner pour trouver le "point idéal" permettant d'incliner la poignée de la porte vers l'extérieur. Super quand il pleut également...
Et malheureusement, l'histoire du loquet n'est pas le seul défaut d'ergonomie. Je peux fermer les yeux sur le fait que le compteur de vitesse soit quelque peu caché derrière le volant, même si je pense que Hyundai n'a pas utilisé la surface du grand écran de manière optimale. Cependant, je suis moins indulgent pour l'absence d'un essuie-glace arrière. Que cela ne soit pas le début d'une nouvelle tendance dans le secteur automobile : une voiture à hayon, un break ou un SUV ne peuvent vraiment pas s'en passer...
J'ai déjà dit que la Ioniq 5 se conduit de manière merveilleusement sereine. Il est donc d'autant plus regrettable que l'assistant de suivi actif de la voie vienne le gâcher. Sur l'autoroute, il n'y a aucun problème, mais sur les routes secondaires, ce "système d'assistance" m'a surpris à plusieurs reprises en poussant la voiture beaucoup trop loin à l'intérieur d'un virage - souvent juste contre la ligne centrale. Toujours inquiétant, un tel coup de volant à l'entrée d'un virage... mais carrément effrayant lorsque des voitures roulant en sens inverse arrivent en même temps.
Donc
Réglez quelques (petits) problèmes et une voiture électrique en 2022 ne peut pas faire beaucoup mieux que cette Hyundai Ioniq 5, à mon avis. Son apparence, son assise, sa conduite, ses possibilités de recharge : cette Ioniq 5 de 73 kWh est sans aucun doute l'un des VE les plus convaincants que j'ai conduits jusqu'à présent. Mais porté par mon enthousiasme, je perdrais presque de vue son prix. Parce que de là à dépenser 50.000 € pour une voiture... Non, je ne me vois pas faire ça de sitôt.
Dans cet article : Hyundai, Hyundai Ioniq 5
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