En bref
-
Tenue de route
Le 2 litres dCi fait preuve de souplesse, mais manque de muscle à très bas régime, obligeant à rétrograder pour des relances dignes de ce nom. En revanche, son insonorisation est très soignée. La boîte automatique n'est proposée qu'avec le 175 ch. Très bien centrée (ce qui est de bon aloi pour la tenue de cap à haute vitesse), la direction manque en revanche de retour informatif autant que de montée en effort. Ce calibrage (que rien ne justifie) gâche quelque peu l'agrément de conduite.
-
Sécurité
Renault réalise d'excellents dispositifs de freinage. La Latitude ne faillit pas à la tradition, que ce soit pour la puissance ou, mieux, l'endurance, ici impossible à prendre en défaut. En revanche, l'amortissement trop lâche ne maîtrise pas les mouvements de la caisse, ce qui dégrade fortement le comportement sur les mauvais revêtements. Pour un produit estampillé du losange, c'est dommage. La Latitude trahit aussi ses origines par son équipement : nombre de détecteurs manquent à l'appel.
-
Confort
Le manque d'amortissement profite en revanche au confort et au filtrage des hautes fréquences en particulier. L'insonorisation apparaît également comme très soignée par rapport à toutes les sources de bruit. Excellente à l'avant, l'habitabilité est en revanche dégradée à l'arrière par la faible garde au toit. La position de conduite est aussi trop «coréenne » (volant sur les genoux), mais on se consolera avec un climatiseur à ioniseur d'air à bord des Initiale. Une première.
-
Sens pratique
La Latitude est une berline sage, mais pas particulièrement fonctionnelle. Certes, son équipement de série est très complet, mais les espaces de rangement manquent, le couvercle du coffre n'est pas pratique à manipuler. En effet, les charnières de la malle exigent une force inhabituellement importante pour l'actionner. Quant au volume de chargement, il est par ailleurs moyen. Heureusement, la banquette rabattable (dossiers uniquement) est montée d'office.
-
Budget
Question budget, la Latitude est une excellente affaire. Jugez plutôt : sans offrir un équipement inférieur, elle reste moins chère que ses rivales coréennes. C'est déjà beaucoup et ça consolera de la consommation quelconque du 2 litres dCi. Extrêmement bien positionnée par le tarif, la Latitude n'offre en revanche pas la couverture qui caractérise les produits coréens. Reste à voir ce qu'elle vaudra sur le marché de seconde main. Ce ne sera sans doute pas exceptionnel.
La Latitude est une berline sérieuse, très confortable et proposée à un prix défiant toute concurrence. Toutefois - et Renault nous avait prévenus -, elle est aussi trop laxiste sur bien des aspects (détails de finition, agrément routier, équipement de sécurité) pour s'inscrire comme une offre parfaitement crédible au sein du segment E. Il faut dès lors la prendre pour ce qu'elle est: une intérimaire à bas coût chargée de faire patienter la clientèle - et les hauts fonctionnaires de l'État français - jusqu'au véritable remplacement de la Vel Satis, prévu pour 2014 et qui prendra vraisemblablement les traits de la nouvelle Espace.