Depuis sa présentation à Francfort en 1995, la Lotus la plus vendue de toute l'histoire de la marque compte pas moins de quatre générations successives. L'originale S1 est commercialisée à partir de 1996 avec un moteur Rover K, conservé par la S2 de 2001 qui intégrait des modifications issues du développement de l'Opel Speedster. La série 111 débute en 2004, lorsque Lotus passe un contrat avec Toyota pour la fourniture de 4 cylindres 1.8 litre afin de pallier la disparition de Rover. Depuis 2006, enfin, on a affaire à une vraie gamme Elise : la S de 136 ch, la R de 192 ch et enfin la SC de 220 ch commercialisée depuis novembre 2007. Si les mécaniques changent, la conception du châssis obéit toujours au même impératif de légèreté. Pour répondre à ce cahier des charges, l'Elise fait appel à une structure en aluminium dont les éléments extrudés sont assemblés par collage.
Conduite : 132/200
28 ch de plus, c'est toujours bon à prendre ! A fortiori avec un couple plus musclé. Le compresseur renforce la courbe de puissance tout en conservant le caractère linéaire du 1.8 litre Toyota. Sous 5000 tr/min, la souplesse rend service. Passé ce régime, la poussée est franche et les aigus partent à l'assaut du rupteur. Dommage que la boîte ne se montre pas plus conciliante. Les passages à la volée souffrent d'une commande accrocheuse. La direction sans assistance nécessite un peu d'effort en manoeuvre. Si la géométrie du train avant l'affecte de remontées parasites, elle permet de placer l'Elise au millimètre.
Sécurité : 148/200
Il faut dissocier l'agrément à la pédale, entaché par une attaque spongieuse, des prestations qui traduisent une endurance et une puissance en parfaite adéquation avec le brio de l'auto. La rigidité exemplaire de l'Elise lui confère une stabilité qui rassure. Ses dimensions réduites et son centre de gravité très bas favorisent son agilité. La puissance ne sature guère le pouvoir de motricité de son train arrière. Autobloquant à prévoir pour les connaisseurs. Les optiques halogènes ne sont pas conçues pour filer par nuit noire. La structure particulièrement rigide est un gage de sécurité. Pourtant, la chasse aux kilos sacrifie les airbags latéraux.
Confort : 115/200
Difficile à croire, mais une Elise n'est pas inconfortable quand on la compare au reste de la production. Une fois passée l'épreuve des longerons latéraux, on constate que la mise au point du châssis réussit le compromis confort/comportement. D'accord, les bruits (roulement, moteur, vent) deviennent envahissants passé 4000 tr/min. Dans ce cas, le hard-top peut représenter une solution efficace, mais onéreuse. L'ergonomie gagnerait à recevoir un volant réglable et des sièges aux appuie-tête davantage inclinés vers l'avant.
Fonctionnalité : 90/200
Une Elise n'a que faire des aspects pratiques. Elle est conçue pour rouler vite, sur circuit de préférence. Dès lors, il s'agit de composer avec elle pour les besoins de la vie quotidienne. On ne monte pas, mais on descend à bord. On roule caché des autres automobilistes. Chauffé par le moteur, le coffre est limité en capacité à 112 l et en charge à 50 kg. L'instrumentation est réduite au strict minimum et l'équipement ne verse pas dans l'opulence. Il faut savoir ce que l'on veut ! La finition est sobre, soit, mais aurait mérité davantage de soins.
Budget : 120/200
Si l'on fait abstraction de la taxe de mise en circulation de 4.957 euros, l'Elise reste raisonnable au regard de ses performances. Sa consommation est plutôt basse, rapportée encore une fois à ses performances. Mais le volume du réservoir offre une autonomie qui n'incite pas au longs parcours. Le charme des départementales, c'est aussi de flâner ! L'entretien est directement conséquent de l'usage, route ou circuit. Quant au prix, s'il se justifie ramené aux performances, c'est cher payé pour un ensemble moteur-boîte somme toute de grande production. L'Elise tient la cote de l'occasion.
Conclusion : 605/1000
De désuet, le concept de la performance par la légèreté cher à Colin Chapman redevient avant-gardiste en ces temps de pétrole durablement cher. Garant d'un plaisir de conduite «sans filtre» parfaitement illustré par l'Elise, cet esprit de la voiture de sport minimaliste est sublimé par la SC, qui se montre sensiblement plus performante sans rien perdre des qualités dynamiques du modèle de base.
L'essai complet est disponible dans votre Moniteur automobile 1425 du 6 août 2008.
Dans cet article : Lotus, Lotus Elise