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Avant, on voulait un intérieur cuir avec des sièges électriques. Aujourd’hui, quand on achète une voiture, on demande un système d’infodivertissement avec l’écran tactile le plus grand possible. Et la possibilité de faires les mises à jour OTA. Sinon, vous êtes un « has been ». OTA, trois lettres signifiant « over the air », c’est-à-dire que le système nerveux numérique de la voiture reçoit ses mises à jour à distance. Elles sont téléchargées et installées, comme sur un smartphone. La voiture est en liaison directe avec le constructeur, qui s’assure que vous pouvez toujours disposer des fonctionnalités les plus récentes. Même les petits soucis de programmation peuvent être rectifiés instantanément. Avec OTA, vous êtes toujours à jour. Sans devoir vous rendre au garage. Pratique !
Vous pouvez aussi corriger vos petits oublis. Vous avez un peu froid au bas du dos car vous n’aviez pas pensé aux sièges chauffants à l’achat ? Pas de souci : vous pouvez toujours commander cette option via la boutique en ligne. Il suffit d’associer votre carte de crédit à votre compte, de télécharger la fonction, et l’affaire est faite. Et chaque jour, de nouvelles possibilités apparaissent. Moi aussi, je voyais surtout les avantages de ces mises à jour « à distance ». Jusqu’à ce que l’on comprenne que ça fonctionne dans les deux sens. Car évidemment, il se cache là-derrière un modèle économique intelligent. Si vous pouvez activer ce chauffage des sièges par voie électronique, cela signifie que l’équipement est déjà sur votre voiture. Et que vous avez en fait déjà payé pour ce système. Idem pour l’essieu arrière directionnel ou ce boost d’accélération supplémentaire auquel vous fait goûter Mercedes sur l’EQS électrique. Ce dispositif, vous l’avez aussi déjà payé. Pourquoi alors faudrait-il encore prendre un abonnement pour pouvoir utiliser ces systèmes ?
Si vous pouvez activer ce chauffage des sièges par voie électronique, cela signifie qu’il est déjà sur votre voiture.
Et je ne parle même pas des manipulations volontaires du « firmware ». Car quand les constructeurs sont prêts à vous traire avec leurs mises à jour OTA, ils veulent naturellement que vous changiez de voiture le plus vite possible. Rappelez-vous le « batterygate », quand Apple avait volontairement ralenti la vitesse de processeur des anciens modèles iPhone « pour raisons de sécurité ». Ou à un éventuel risque d’incendie avec les batteries, qui limitent les possibilités de recharge rapide de votre voiture électrique. Le constructeur vous rembourse-t-il pour le temps perdu lors des recharges ? Car, une fois encore, vous avez payé pour cela.
« La sécurité d’abord ». Ok, on veut bien. Sur le plan de la vie privée aussi. Vous n’avez pas envie que votre voiture soit piratée et que vos données se retrouvent dans la nature. Ces mises à jour OTA verrouillent les failles qui peuvent mettre en danger votre sécurité. Seulement, nous sommes déjà prêts à partager ces données avec les constructeurs automobiles et avec Google ou Apple, qui savent parfaitement où vous êtes à tout moment, à quelle vitesse vous roulez, et dans quel hôtel vous aviez rendez-vous avec quelqu’un. Partagez ces infos avec votre épouse ou votre employeur, et nombreux sont ceux qui y laisseront leur mariage et recevront leur C4. Même si la législation ne cesse de se renforcer, le risque d’abus est énorme. Nous ne pouvons pas nous passer de ces mises à jour OTA. Mais cela ne veut pas dire que je me transforme volontiers en bêta-testeur pour des systèmes qui ne sont pas tout à fait au point. Et ne payons-nous pas déjà assez pour notre mobilité sans devoir composer avec tout cet arsenal et ces options digitales ?
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