Opinions / Rédacteur sans filtre – Cabane suédoise

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! 

Lisez aussi - Rédacteur sans filtre - tous les sujets

Alors en vacances, un soir d’août, j’étais affalé dans mon lit, dans un riad bordant le Sahara, à chercher de vieux SUV sur des sites d'occasion via une connexion internet au bout du rouleau. Je m’étais promis de me déconnecter du boulot – donc des bagnoles – pendant mes vacances au Maroc, mais on ne se refait pas… Plus tôt dans la journée, un guide nous avait promenés dans le désert à bord de son Toyota Land Cruiser sans âge. Les plaines sablonneuses à l'ouest de M'Hamid El Ghizlane ont beau ressembler à une sablière désolée sur les images satellites, sur le terrain, on y croise quantité de véhicules improbables. En début de semaine, nous avions ainsi partagé le repas avec des Espagnols venus arpenter les pentes nord-africaines à bord de robustes 4x4 japonais (un Land Cruiser et un Nissan Patrol). Dans ce beau pays, on ne se lasse pas des tapis, céramiques et autres souvenirs qui ne se transportent pas si facilement en bagage à main sur un vol low-cost, mais ce déplacement nord-africain m’a ouvert à un rêve tenace: un bahut du désert, pour vivre des vacances de nomade moderne! Un overlander, pour les non-initiés, c’est-à-dire une voiture dans laquelle on voyage à travers le monde, et cela peut aller d'une Subaru Outback à la mode à un Mercedes Unimog aménagé prêt à découvrir Mars.

Les sites et ouvrages de référence prescrivent tous la même chose: un Land Cruiser. Seule ombre au tableau, le Toyota coûte un bras.

Et que peut dénicher le doux rêveur que je suis à moindre frais, en terme de gîte de vacances ambulant?  L’idéal serait une base solide avec tente de toit et porte-vélos en vue d’expéditions à réaliser dans un rayon d'environ 2.500 kilomètres autour de ma base familiale. Les sites et ouvrages de référence conseillent tous quasiment la même chose, en l’occurrence un Land Cruiser. Depuis toujours, cette Toyota ultra-robuste, grâce à son châssis en échelle, supporte les traitements les plus cassants et, en cas de pépin, peut être dépannée pratiquement partout dans le monde. Seule ombre au tableau : les Land Cruiser coûtent un bras. Les Nissan Pathfinder et Mitsubishi Pajero sont déjà un peu plus abordables, mais ça pique encore...

Mais est-ce que je me pose les bonnes questions: un châssis en échelle, avec son poids et sa consommation supplémentaire, est-il vraiment nécessaire pour le peu de kilomètres hors route que nous parcourrions avec ce véhicule? Je me suis donc rabattu sur les SUV d'occasion d’une quinzaine d’années équipés d'un bon vieux Diesel, le genre de bac négociable à quelques milliers d'euros. Un Nissan X-Trail, par exemple, ou un Subaru Forester: assez spacieux pour deux et assez robustes pour servir de base à une maison de campagne roulante. Et puis j'ai vu la lumière (du nord): eurêka, la Volvo XC70, bien sûr! Pour moins de 5.000 €, cette Suédoise à la garde au sol d’un SUV ! Dans la salle des machines, un indestructible 5-cylindres Diesel et à l'intérieur, les meilleurs sièges du secteur automobile. Pour l'ambiance, j'accrocherais deux projecteurs supplémentaires sur la calandre et j’ajouterais un bloc kitchenette dans le grand coffre dont je recouvrirais le plancher d’un splendide tapis marocain.  L'été à peine terminé, je rêve déjà des vacances 2024. Je vous raconterai.