Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Frédéric nous donne son avis sur le retour de Peugeot en endurance avec la 9X8 et l’orchestration marketing qu’il implique.
>> Retrouvez notre interview de Carlos Tavares, patron de Stellantis, sur le retour de Peugeot en endurance.
En mars dernier, j’ai eu le privilège d’assister à une séance d’essais privés de Peugeot Sport dans le cadre du développement de la 9X8. Un bonheur n’arrivant jamais seul, j’ai eu le plaisir d’échanger quelques mots avec Carlos Tavares, CEO de Stellantis et fan de sport automobile de la première heure. Il me confiait alors que le sport automobile, aujourd’hui plus encore qu’hier, est avant tout un outil marketing particulièrement efficace pour les constructeurs, du moins quand la victoire est au rendez-vous. Un constat qui s’applique d’autant plus lorsque vous participez à un championnat du Monde de la FIA et plus encore aux 24 Heures du Mans. Ne cherchez pas plus loin la raison du retour de Peugeot en endurance dans la catégorie reine « Hypercar ». Le mot « magique » a été prononcé : marketing.
Entendons-nous bien, loin de moi l’envie de mettre en doute la légitimité de Peugeot dans ce championnat et au départ de l’une des 3 plus grandes épreuves de sport automobile. Avec 3 victoires – Peugeot 905 en 1992 et 1993, Peugeot 908 en 2009 avec un triplé historique – le constructeur français fait partie des grands noms qui ont marqué l’histoire du Mans. Mais face à une opposition qui promet d’être grandiose avec Toyota et Glickenhaus certes, mais surtout Acura/Honda, Alpine, Cadillac, Ferrari, Lamborghini et Porsche, la meilleure arme pour exister reste le marketing. Surtout dans une catégorie régie par une balance de performance qui équilibre les chances de gagner entre tous les concurrents. Du coup, l’impact médiatique – s’il reste soumis à l’impératif de victoire – devient l’argument essentiel de tout engagement. Et Peugeot l’a bien compris en présentant un concept très audacieux au premier abord : un prototype capable de vaincre au Mans… sans aileron ! Il aura suffi de cette absence symbolique pour assurer une gigantesque présence médiatique… presque gratuite (oui je force un peu le trait).
L’impact médiatique – s’il reste soumis à l’impératif de victoire – devient l’argument essentiel de tout engagement. Et Peugeot l’a bien compris en présentant un concept très audacieux au premier abord : un prototype capable de vaincre au Mans… sans aileron !
En gros, pour le grand public et pour nombre de fans de sport auto, si Peugeot gagne face à ces adversaires prestigieux, ce sera grâce à son concept « innovant » (et la Porsche 917 K on en parle ?). Alors que dans les faits, la réglementation modère copieusement l’audace de cette approche différente. Nous ne sommes pas dans le pari – osé, grandiloquent mais profondément débile – de Nissan en 2015 qui venait avec une LMP1 à moteur avant et traction avant et qui aura claqué plus de 15 millions $ en pub et communication sur ce programme pour se vautrer lamentablement sur la piste. Rien de tout cela pour Peugeot qui a flairé le bon coup : budget divisé par 3 ou 4 par rapport au LMP1, balance de performance et aura nouvelle d’un championnat au plateau extraordinaire. Reste donc à gagner… mais rappelons-nous que quand Peugeot débarque en compétition automobile, et plus particulièrement au Mans, ce n’est jamais pour faire de la figuration !
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