Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd’hui, Frédéric Kevers - rédacteur au Moniteur Automobile – se réjouit du succès populaire des 24 Heures de Spa.
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En 2022, l’industrie automobile est obnubilée par la mobilité électrique et « verte » et nous bombarde de modèles à batteries, hybrides rechargeables parfois, généralement impayables et qui sont dépourvus de toute fibre passionnelle et passionnante. Certes le défi technique est intéressant et la conduite d’un engin à batteries n’est pas forcément dépourvu de plaisir et brille par ses aspects pratiques, mais de la à faire vibrer la corde sensible… On en est encore loin, même avec une impressionnante Porsche Taycan Turbo S aux performances stratosphériques et au comportement « Porsche ». Il n’y a rien à faire, il manque la bande son. Celle qui par ses good vibrations fait fondre nos cœurs de mordus d’automobile-plaisir. En sus, les politiques et autres bobos bien-pensants s’attèlent à diaboliser nos chers engins à moteur thermique, parfois en dépit du bon sens, au point de rendre l’automobile de Papa ou Grand-Papa persona non grata ! Un véritable désastre dictatorial dénué de toute réflexion objective et pragmatique. Et surtout, vidée de toute passion pour cet accélérateur de liberté, cet amplificateur de rêve qu’est l’automobile.
Heureusement, il reste des événements qui me (nous) rappellent que la passion n’est pas morte et que l’attraction de belles carrosseries mues par de belles mécaniques reste forte ! Cette année, les 24 Heures de Spa, plus grande course réservée aux GT au monde, reprenaient leur déroulement « normal » après deux années marquées par les contraintes de la pandémie de covid-19 et l’absence ou la limitation du public aux abords du circuit ainsi que l’annulation de la fameuse parade. Non, 2022 marquait le retour des rutilantes GT estampillées Audi, Aston Martin, Bentley, BMW, Ferrari, Lamborghini, McLaren, Mercedes ou Porsche au centre-ville de Spa. L’occasion de constater avec jubilation la présence d’une foule immense au cœur de la ville d’eau, mais également tout le long de la route qui mène du circuit de Francorchamps à la cité thermale. Quel spectacle que ces milliers de fans déambulant tant bien que mal au gré des rues et places envahies par les bolides et leurs pilotes. Foi d’afficionado de l’épreuve – par laquelle est née ma passion pour l’automobile à l’été 1993 – je n’ai pas souvenir d’un tel raz-de-marée, d’hommes, de femmes et d’enfants, de 7 à 77 ans (voire au-delà) pour admirer au plus près ces merveilles de style, de technologie et de puissance.
Alors oui, l’attraction de la Parade est certes magnifiée par sa gratuité, mais dès le lendemain, les passionnés affluaient en nombre, toutes générations et tous genres confondus, aux abords du plus beau circuit du monde pour admirer les GT3 en action. Et pourtant, les entrées sont payantes. De 35 € pour les jeudi et vendredi en accès de base – sans le paddock donc – à 75 € du jeudi au dimanche, entrée générale + paddock compris. Sacré budget pour une famille, et pourtant nombreux étaient les parents présents avec leurs rejetons et ados émerveillés devant le spectacle visuel et auditif offert. Mieux encore, le samedi en prélude du départ avait lieu le fameux Grid Walk qui permet aux fans d’arpenter la grille de départ. Comptez 85 € en supplément des 75 déjà payés. C’était noir de monde !
Parmi les courses de support, il y avait un peloton hommage aux 30 ans de SRO, organisateur de l’épreuve, avec des GT de tous les âges représentant l’ère GT des 24 Heures depuis 2001. Quelle émotion de voir des tribunes se lever pour applaudir tous les concurrents au baisser du drapeau à damier. Au total, nous fûmes plus de 60.000 à nous rendre sur le Toboggan des Ardennes le weekend dernier. Indicateur majeur du succès de ce type de courses, le nombre de spectateurs présents – éveillés ou non – dans les travées du circuit au petit matin. Cela faisait (très) longtemps que je n’en avais plus vu autant. Et, au-delà du résultat sportif, le spectacle de ces bolides vociférant sur ce merveilleux ruban d’asphalte m’a confirmé une chose : Petrolheads are not dead !
P.S. : Au Moniteur Automobile, nous sommes tous animés par la passion de l’automobile, et nous aimons la partager. Alors rendez-vous dans le numéro du 31 aout pour découvrir un grand reportage sur l’immersion de mon collègue Hans qui a vécu la course comme membre de l’équipe WRT, au cœur de l’action !
Photos : SRO/Patrick Hecq Photography (1 et 2), SRO/Jules Beaumont (3), SRO/Kevin Peckx (cover)
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