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C'était un fait divers parmi les nombreuses nouvelles automobiles de ces dernières semaines : la ville française de Lyon a annoncé qu'elle ferait dépendre le coût des tickets de stationnement des résidents du poids de leur voiture dès l'année prochaine. Mais en quoi cela nous concerne-t-il en Belgique ? En rien du tout. Et pourtant, la nouvelle en valait la peine. Car dans les détails du dispositif, il y avait un aspect extrêmement intéressant à toute cette histoire : Lyon va aussi faire des nuances entre les bons et les moins bons élèves dans la catégorie des véhicules électriques.
Rien de plus normal, pourrait-on penser, et pourtant ce n'est pas du tout évident. En effet, de très nombreux gouvernements - dont le nôtre - choisissent de promouvoir aveuglément la voiture électrique en tant que telle, sans faire la moindre distinction. Il suffit de regarder notre système de déductibilité fiscale pour les voitures de société. Toutes les voitures électriques, sans exception, sont déductibles à 100 % en Belgique et le resteront pendant de nombreuses années.
Le retour sur investissement de la voiture électrique en question n'est toutefois pas remis en question. Un gros SUV qui consomme officiellement 25 kWh/100 km est aussi avantageux dans notre pays qu'une modeste citadine qui se contente de la moitié. Toute voiture est bonne à condition d'être électrique, telle semble être l'idée sous-jacente. Ou, pour aller jusqu'à l'absurde : tant qu'aucun CO2 ne s'échappe d'un pot d'échappement, nous sauvons le climat... Ce n'est évidemment pas vrai, car chaque kWh électrique consommé a aussi une empreinte écologique - cette énergie n'entre pas toute seule, par magie, dans la batterie.
En d'autres termes, certaines voitures électriques sont effectivement plus vertes que d'autres. Et pour aller plus loin : moins de charge pour le réseau de distribution d'électricité - moins il y a de kilowattheures à transporter (et à produire), mieux c'est, n'est-ce pas ? Ne serait-il donc pas judicieux de prendre discrètement en compte l'efficacité des véhicules électriques lors de l'attribution de l'avantage fiscal, comme on le fait depuis longtemps pour les voitures à moteur à combustion ?
Les outils pour ce faire sont tout simplement à portée de main, car les voitures électriques sont également soumises au cycle WLTP et ont donc une consommation standard, ce qui rend la comparaison possible et permet de distinguer les véhicules "frugaux" des véhicules "inefficaces". Avec l'augmentation de l'offre de VE, notre gouvernement a peut-être un rôle de guide plus important à jouer ici, en concentrant son favoritisme principalement sur les bons élèves de la classe climatique.
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