Opinions / Rédacteur sans filtre - Nous devons parler d'Elon

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Aujourd'hui, c'est au tour de Steven Appelmans, qui en a un peu assez des frasques d'Elon Musk.

Chaque mois, j'enrichis ma culture scientifique avec le podcast flamand Nerdland. De préférence le vendredi, pour que je puisse faire le malin au bar le soir. Après tout, l'intelligence peut être parfaitement simulée !

Honnêtement, ce n'est pas la raison pour laquelle l'émission mérite d'être mentionnée ici. Les garçons et les filles qui l'animent ont un intermède récurrent pour donner des nouvelles d'Elon Musk. Une chronique dans laquelle les frasques d'Elon du mois sont passées en revue dans un petit jeu. L'équipe Musk défend le phénomène contre vents et marées, tandis que l'équipe Scepticisme minimise autant que possible l'exploit de l'homme de SpaceX. Un ping-pong divertissant qui se termine le plus souvent par un match nul. Avec à chaque comme conclusion : Elon c'est un Ducobu, mais un Ducobu à l'intelligence hors pair.

Jusqu'à la diffusion de décembre. Car depuis, il semble y avoir un bug dans la Team Musk. Pourquoi ? À cause des pitreries qu'il a faites avec et sur Twitter ces dernières semaines. Les décisions controversées se succèdent. Après quoi le cours de l'action ainsi que les effectifs et le nombre d'utilisateurs chutent de manière alarmante. Nous n'avons donc pas eu droit à la discussion habituelle visant à déterminer si Elon était fou ou génial, cette fois-ci. Pour une fois, tous semblaient unanimes : Elon, mais diable, que faites-vous ?

C'est une question que je me pose aussi depuis un certain temps. Après tout, ce que vous voyez sur Twitter se passe chez Tesla depuis un certain temps. Des chiffres dans le rouge, un gel des postes vacants, des licenciements et une méfiance croissante des actionnaires. Le constructeur a perdu de son lustre et - bien que cela ne soit pas uniquement dû à son capitaine - Elon ne fait pas grand-chose pour l'empêcher. 

À mon avis, parce que l'homme lui-même a cessé d'évoluer. Musk est l'homme des start-ups, de la détection des lacunes du marché. Où - en partant d'une page blanche - il a mis en place quelque chose qui n'existait pas encore. Cela demande de longues heures, beaucoup d'engagement et beaucoup d'essais et d'erreurs. Le fait qu'Elon ait réussi plus souvent qu'échoué dans ses entreprises est un talent indéniable. En raison de son bagage technique. En d'autres termes, il est capable de mettre son idée en pratique, sans trop d'aide de la part des autres.

Elon, que diable faites-vous ?

Seulement, il arrive un moment où la base est là et où il faut plus que son seul savoir-faire. Dans le cas de Tesla : comment améliorer la qualité de construction ? Comment soigner mes relations avec les clients ? Comment puis-je assurer un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour le personnel ? Toutes des choses dont Musk - ostensiblement - ne se soucie guère. Et on n'a jamais pu y mettre des bâtons dans les roues jusqu'à présent, car le train Tesla filait à une vitesse incroyable. 

Filait, au passé ! Car Tesla n'est plus le plus grand producteur de voitures électriques, c'est maintenant BYD. Pendant que Nio et MG lui soufflent également dans le cou. Une concurrence chinoise qui ne fera qu'augmenter. En plus de celle des Européens, bien sûr. En effet, l'histoire de l'électricité automobile est maintenant sur la bonne voie chez nous aussi. Par conséquent, le réseau Supercharger ou les commandes tout-en-un derrière de grands écrans tactiles - tous deux brillants et distinctifs, sans aucun doute - ne suffisent plus pour faire vraiment la différence.

Il y a donc d'autres terrains à exploiter si Tesla veut garder son honneur. Et là, je me demande vraiment si Elon Musk doit encore avoir son mot à dire. En d'autres termes : tout comme avec Twitter, il est peut-être temps pour Elon de sauver son honneur dans son entreprise automobile. Pour aller appliquer ses compétences ailleurs. Il lui reste suffisamment de défis, il me semble.