Thierry Neuville, qui a déjà remporté le rallye en 2018, a pris un départ relativement lent lors de la première journée au Portugal. Après la huitième et dernière spéciale, il est toutefois déjà remonté à la troisième place, grâce notamment à une crevaison (et une grosse perte de temps) d'Ott Tänak. Cependant, le pilote Hyundai est déjà à une quinzaine de secondes de son coéquipier Dani Sordo et surtout à 26 secondes du leader Kalle Rovanperä.
À deux jours de la fin du rallye, c'est à nouveau à Neuville de monter au moins sur le podium. Il a déjà obtenu deux troisièmes places cette saison, à Monte-Carlo et en Suède, et une deuxième place au Mexique, mais il a laissé filer une victoire presque certaine en Croatie après une erreur de pilotage et une sortie de route.
Tout est encore possible
Il n'est donc que cinquième au classement du championnat. Mais avec seulement 11 points de retard sur Sébastien Ogier, qui n'a même pas pris le départ au Portugal, et avec neuf rallyes à disputer (Portugal compris), tout est bien sûr encore possible. Neuville y croit donc toujours, mais a quelques doutes sur l'avenir du WRC.
Il a vu le championnat du monde stagner depuis un certain temps et même glisser un peu vers l'indifférence des grands médias et donc du public. Tout a commencé lorsqu'un magazine de sport automobile a demandé sur les médias sociaux quels constructeurs les fans de rallye aimeraient encore voir arriver en WRC. Parmi les réponses, des noms comme Alpine, Fiat, Peugeot, Skoda et Subaru sont apparus. Comme on pouvait s'y attendre, puisqu'ils ont tous été présents à un moment ou à un autre de la longue histoire du rallye, bien sûr.
Se poser la bonne question
"Mauvaise question", a été la réponse quelque peu surprenante de Neuville. "La bonne question est : que vont faire le promoteur du WRC et la FIA pour permettre aux 2,5 constructeurs actuels de rester ? Le Belge parle bien sûr de sa propre Hyundai, de Toyota et des Ford à peine soutenues par l'usine de l'équipe britannique M-Sport. Voilà donc, avec un gros clin d'œil, la demi-équipe dont parle Neuville.
Au Portugal, il a clarifié ses déclarations. "Je n'ai pas voulu dire que les participants actuels avaient l'intention de quitter la discipline. Mais il est vrai qu'aucune marque ne l'a rejointe depuis des années." Le Belge a ainsi réaffirmé au rallye park de Porto qu'il était inquiet pour l'avenir. "Je suis actif en rallye depuis plusieurs années et j'ai donc une certaine expérience. Le Covid-19 a certainement eu un impact négatif. Il en va de même pour la popularité du sport, car les médias ne s'y intéressent pratiquement plus.
À travers la foret
Neuville se penche également sur l'engagement des constructeurs. "Il est clair qu'il est moins important qu'auparavant. Nous allons donc devoir faire quelque chose à ce sujet. En Formule 1, ils parviennent toujours à changer les choses, même entre les courses. En MotoGP, ils ont également introduit des courses sprint. Mais en rallye, rien ne change. Aujourd'hui, les gens veulent vraiment voir autre chose que des voitures qui roulent dans une forêt. C'est spectaculaire quand on est sur place, mais pas sur l'écran".
Le pilote Hyundai lui-même veut réfléchir à des solutions. "Je suis sûr que les équipes organisent des réunions à ce sujet et ont une opinion. Mais nous, en tant que pilotes, avec toute notre expérience, nous pouvons aussi contribuer à une meilleure promotion de notre championnat. Nous devrions aussi avoir notre mot à dire."
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