L’édition 2022 des 24 Heures de Spa marquaient un tournant après deux éditions placées sous le sceau du huis clos, ou presque. Deux ans que le public ne pouvait arpenter librement les travées du « plus beau circuit du monde » pour admirer les protagonistes de la plus grande course d’endurance GT au monde, en raison de la pandémie de covid-19. Aux oubliettes tout cela. Et si le plateau de cette année était à nouveau prolifique avec 66 GT3 au départ, le public a également répondu présent en nombre. Et ce dès la parade du mercredi qui voyait les bolides reprendre leur traditionnel aller-retour entre le circuit et le centre de Spa où une véritable marée humaine était venue admirer ces belles mécaniques ! Mais au final, c’est sur la piste que le spectacle se déroule avant tout et nous n’avons pas été déçus ! Certes, le retour des bacs à graviers en bord de piste à jouer un rôle, certes la course connut de nombreuses neutralisations et même un drapeau rouge, mais les pilotes nous ont offert du grand spectacle de bout en bout. Et au terme des 24 heures d’affrontement, c’est Mercedes qui décroche la timbale. Une première victoire pour l’AMG GT3, neuf ans après le succès d’une SLS GT3 en 2013. Mieux, c’est un doublé des bolides à l’étoile qui suivait le double podium hongrois des Flèches d’argent en F1. Et avec un tour de plus, le triplé était envisageable.
Hécatombe chez les favoris
On dénombrait plus de 20 équipages en mesure de l’emporter au départ, pour 8 marques : Aston Martin, Audi, BMW, Ferrari, Lamborghini, McLaren, Mercedes et Porsche. Et le début de course offrait un spectacle haletant avec une Porsche qui menait la meute dès le feu vert, aux prises avec la Mercedes #88 Akkodis-ASP qui allait l’emporter un peu plus de 24 heures plus tard. Comptant parmi les favoris, les Audi et Porsche « officielles » jouaient de malchance et manquaient parfois un peu de fiabilité dans ce sprint éprouvant. Chacun pouvant compter sur 5 représentants de pointe, les deux constructeurs perdaient plus de la moitié de leurs forces avant l’aube. La course s’orientait alors vers un duel Mercedes vs BMW avec une Porsche, une Ferrari, une Aston Martin et une McLaren en arbitres. Les premières places s’échangeaient régulièrement au gré des arrêts aux stands, des neutralisations et des dépassements – parfois musclés – en piste. Cependant, à deux heures du terme, la BMW M4 GT3 #98 du ROWE Racing semblait bien partie pour renouveler l’exploit de la même équipe lorsqu’elle avait imposé la M6 GT3 lors de sa première participation à la classique spadoise en 2016. Las, une crevaison à un peu moins de 2 heures de l’arrivée écartait la bavaroise de la lutte pour la gagne. Elle terminera finalement sixième derrière la voiture-sœur #50. Seules 8 voitures terminaient dans le tour du vainqueur, dont la surprenante McLaren 720S GT3 #38 de JOTA Sport, huitième.
Mercedes en force
Devant, l’affrontement final opposait donc deux Mercedes-AMG GT3 soutenues par l’usine : la #88 AMG Team AKKODIS-ASP et la #2 AMG Team GetSpeed. Après l’ultime ravitaillement, la #88 de l’équipe française prenait le meilleur sur son homologue « britannique » sans ménagement et s’envolait vers une victoire émouvante pour la structure de Jérôme Policand qui courrait après ce succès depuis de nombreuses années. Un premier succès pour Raffaele Marciello – poleman des 3 dernières éditions – et Daniel Juncadella, mais le second pour Jules Gounon, après celui décroché avec Audi Saintéloc en 2017. Tenante du titre, l’équipe Ferrari Iron Lynx montait à nouveau sur le podium, mais sur la troisième marche cette fois, avec la 488 GT3 #71 d’Antonio Fuoco, Davide Rigon et Daniel Serra. La voiture-sœur #51, victorieuse en 2021 termine finalement neuvième.
Bérézina pour Audi et Porsche
Alors que les Audi R8 LMS Evo émargeaient à nouveau parmi les favorites, quatre des 5 voitures soutenues par Audi Sport ont connu des mésaventures les écartant des avant-postes. Chez WRT, la #32 et la #46 (d’un certain Valentino Rossi) s’accrochaient au petit matin après que Charles Weerts (#32) aient été contraint de freiner en urgence pour éviter le crash avec une McLaren en perdition à la sortie du virage de la Source. Las, la voiture-sœur #46, alors aux mains de Nico Müller, ne pouvait l’éviter. La R8 de pointe de Saintéloc était elle aussi éliminée par un accrochage tandis que la #12 Team Tresor subissait elle aussi une touchette puis une crevaison rédhibitoires.
Si la malchance avait jeté son dévolu sur Audi, Porsche a perdu les 24 heures en raison d’un manque de fiabilité pour la #21 GPX Martini Racing et la #100 de Toksport WRT. Seule la #54 devait son retrait à un accrochage. Les deux voitures de pointe restant luttant longtemps pour une place d’honneur, mais la #47 KCMG partie dernière décrochait finalement la septième place.
Girl power
Dans les catégories « inférieures », nous mentionnerons la victoire de l’Audi Team WRT #30 de Simmenauer/Goethe/Neubauer, treizième au général et surtout du quatuor féminin de la Ferrari 488 GT3 #83 Iron Dames qui l’emporte en catégorie Gold, avec une superbe dix-huitième place finale. Félicitations à Dorianne Pin, Rahel Frey, Michelle Gatting et notre compatriote Sarah Bovy qui ont régulièrement pointé dans le top 20 tout au long de l’épreuve et ont archi-dominé la Gold Cup. Notons que les 6 pilotes féminines au départ sont également à l’arrivée. Bravo Mesdames !
‼️WE’VE DONE IT‼️
— Iron Dames (@IronDames_) July 31, 2022
The FIRST victory for an all-female line up at the @24HoursofSpa ????????
WE ARE SO PROUD ❤️#Motorsport #Spa24h pic.twitter.com/pd6RTmGUNQ
Retrouvez le classement complet des 24 Heures de Spa 2022 ici.
Photos : Jules Beamont-Kevin Hecks-Patrick Hecq Photography for SRO
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