Sécurité / Jeunes au volant, sans les mains, sans cerveau ?

La campagne « Volant en main, GSM éteint » de l’institut Vias repart pour une troisième année consécutive avec en fil conducteur les résultats d’une étude récente de l’organisation de sécurité routière qui révèle que les jeunes conducteurs restent les plus accros à leur smartphone, et le gardent en main même pendant qu’ils conduisent. Et ce en dépit du danger que cela représente et des amendes qui peuvent découler de telles pratiques.

Un jeune sur quatre, un conducteur sur dix

Dans cette étude, les conducteurs sont classés par tranche d’âge avec les moins de 34 ans, ceux qui ont de 35 à 55 ans et les plus de 55 ans. Est-ce de la sagesse ou un intérêt moindre pour le smartphone, mais il ressort qu’en moyenne un conducteur belge sur dix téléphone encore en tenant son téléphone en main au moins une fois par mois, mais que les plus de 55 ans ne sont que 3 % à être fautifs contre 9 % des 35-55 ans et 23 % des moins de 34 ans. Une donnée édifiante quand on sait le danger que représente l’usage du téléphone en conduisant de manière générale et à plus forte raison si l’on tient ledit téléphone en main. Rappelons que cette infraction est sanctionnée d’une amende de 174 €. Sachant que la plupart des voitures neuves ou d’occasion récente sont équipées d’une connexion Bluetooth et qu’un kit mains-libres peut déjà s’acheter à moins de 50 €, ces statistiques sont d’autant plus regrettables. Vias indique que plus de 300 amendes pour utilisation du téléphone « en main » au volant sont émises chaque jour avec plus de 56.000 infractions constatées sur le premier semestre 2022.

Photos, vidéos et réunions

Mais appeler au volant en gardant son téléphone en main n’est pas le seul comportement dangereux pointé du doigt par l’étude de l’institut Vias. Il apparaît également que 21 % des jeunes conducteurs (moins de 34 ans) admettent prendre des photos, selfies ou tourner des vidéos avec leur smartphone pendant qu’ils conduisent, au moins une fois par mois. Encore une proportion très élevée quand la moyenne globale est de 8 %.

8 %, c’est également le pourcentage de Belges admettant participer à des réunions en ligne via leur smartphone pendant qu’ils conduisent. Un comportement d’autant plus dangereux qu’il amplifie les risques de distraction cognitive et visuelle. Mais Vias rappelle que dans ce cadre, il est également de la responsabilité de l’employeur de prendre des mesures adéquates pour empêcher de tels comportements. Notamment en signalant à leurs employés qu’elles n’attendent pas d’eux qu’ils participent à ce type de réunions lorsqu’ils conduisent.

Yeux sur l’écran, morts au tournant

Dernière statistique liée à cette campagne « Volant en mains, GSM éteint », l’usage du téléphone au volant provoque jusqu’à 50 décès et 4500 personnes blessées par an en Belgique. C’est autant que le non-respect des règles de priorité par exemple. Surtout, cela représente un tiers des décès liés aux accidents de la route en 2022.