Se déroulant du 10 au 19 janvier, la 101e édition du Salon de l’Auto de Bruxelles revenait avec une formule revisitée et l’ambition de combiner succès populaire et commercial. Mais vouloir ne veut pas dire pouvoir et l’amalgame négatif généré au sein du grand public par la tenue d’un salon « façon tuning show » en 2024 sous la houlette d’un organisateur différent pouvait laisser craindre un éventuel désamour. Il n’en fut rien puisque le public a répondu présent tout au long de l’événement. Succès populaire donc avec 307.363 visiteurs annoncés par la Febiac pour un événement qui se tenait sur une surface moindre que les éditions précédentes.
Le point de vue du journaliste
Reconnaissons-le, cette édition du salon relevait d’une grande importance pour les médias spécialisés. En effet, véritable baromètre de l’intérêt pour l’automobile au sein du grand public, mais également des intentions d’achat pour les clients particuliers, le succès du BMS – Brussels Motor Show – démontre que la voiture occupe toujours une place importante dans le cœur des Belges et qu’elle retrouve doucement une place dans leur portefeuille.
« Ce Salon de l’Auto de Bruxelles s’érige peut-être en nouveau grand événement de référence de l’automobile en Europe. »
Cependant, l’un des enseignements les plus notables tient à l’attrait des visiteurs pour des modèles plus abordables, dotés de motorisations thermiques, éventuellement électrifiées, au-delà de la fascination pour les bolides hautes performances ou les voitures de luxe. Voilà un indicateur important à l’égard des constructeurs autant que de votre magazine préféré quant aux types de véhicules dont nous devrions vous parler. Il n’y a pas que la voiture électrique, même s’il semble évident que l’on ne pourra l’éluder et que l’offre s’élargissant vers le bas, en format comme en tarifs, contribuera à l’essor de sa popularité dans les années à venir.
Le point de vue des visiteurs
Outre le nombre de personnes s’étant déplacées à Bruxelles pour arpenter les travées des palais du Heysel, c’est l’état d’esprit qui compte. Certes, tout ne fut pas parfait et vous étiez encore nombreux à pester contre la hausse sensible des prix des voitures neuves et le fait que les modèles électriques restaient très présents. Cela reflète l’évolution – inexorable ? – du marché.
« Pouvoir comparer tous les modèles auxquels on pense pour un prochain achat en un seul lieu, c’est vraiment une opportunité unique »
Vous vous êtes tout de même réjouis de voir plus de voitures « pour les vraies gens », de constater que le salon de Bruxelles n’est pas devenu un salon « des marques chinoises », de profiter d’un événement bien organisé et dont les stands offraient variété, qualité et quantité, tant en termes de véhicules exposés que d’élaboration de certains espaces d’exposition. Enfin, la formule inédite consistant à disséminer les voitures de rêve dans plusieurs palais plutôt que de les concentrer dans une aire spécifique a manifestement eu du succès.
Enfin, l’opportunité de pouvoir découvrir et observer l’offre globale du marché en un seul et même endroit constitue toujours un véritable atout de cet événement.
Vous l'avez dit :
"Celle-là elle est vraiment moderne, son coffre s'ouvre tout seul !"
"En fait Dacia, c'est pas si mal mais si tu commences à prendre des options ça revient au prix d'une voiture NORMALE "
"Ils ont mis deux Mustang : une vraie et une fausse"
"Je préfère les marques italiennes : Alfa, Lancia, Skoda ..."
"Ce qu'il faudrait inventer, c'est une voiture électrique ou on pourrait aussi mettre de l'essence"
"- Le design est beau !
- Oui mais le prix est moche !"
"On s'en fout des options à l'intérieur, l'important c'est que les gens me voient avec." (chez Porsche)
"Elle existe aussi avec un écran rectangulaire ?" (chez Mini)
"Si demain il n'y a plus de voitures electriques qu'est-ce qu'on va faire de toutes ces batteries électriques ?"
Un couple: " on se partage la tâche toi tu fais les photos et moi je mets sur Facebook"
Au stand Autoworld : " Moi les voitures dans les musées, c'est comme les animaux dans les zoos: ça me rend triste"
"Mais madame, pas dans la voiture avec votre cornet de frite quand même !"
" La R5, si ils en faisaient une version thermique tout le monde l'achèterait !"
Le point de vue des marques
Un rapide tour de table des différents grands acteurs du marché présents au BMS révèle que les importateurs sont plutôt satisfaits de l’élan commercial généré par l’événement. Rappelons que c’est à la demande des constructeurs que cette édition 2025 a été organisée par la Febiac.
Selon un sondage que nous avons mené auprès de nos visiteurs, 33 % ont l’intention d’acheter un nouveau véhicule dans les prochains mois. » (Christophe Dubon-Febiac)
Et le premier son de cloche général fait état d’un véritable intérêt des clients, avec de nombreuses intentions d’achat à court ou moyen termes et une augmentation significative des visites en concessions également suite au passage au salon. Il s‘agit là d’un signal important qui vient confirmer la reprise – certes toujours timide mais tant attendue – du marché des « particuliers », resté très frileux depuis le Covid et l’avènement du plan « 2035 » de l’Union européenne, synonyme d’une électrification galopante et forcée de l’offre des marques.
Ils ont dit :
Jeroen Lissens (BMW)
"Forcément, à l'instar de nos confrères des autres marques, nous nous réjouissons du succès populaire de ce salon 2025. Mais nous sommes également agréablement surpris de l'effet positif sur le plan commercial puisque nous avons eu énormément de visites intéressées qui se traduisent ensuite dans les concessions avec beaucoup de ventes, surtout au niveau des clients particuliers, tant chez BMW que Mini. Nous avions bien pris en compte les remarques émises par le public après l'édition 2023 et nos stands proposaient de nombreux modèles plus accessibles, avec des motorisations thermiques, des configurations plus raisonnables, en plus de notre gamme électrique. Et cela a porté ses fruits. Mais nous sommes heureux de constater que les gens viennent toujours au salon par passion également, pour voir de belles voitures. La preuve avec le succès de la BMW M5 qui a attiré énormément de regards tout au long du salon. S'il faudra encore attendre un peu avant de tirer un bilan objectif de cette édition, le premier ressenti est très positif et c'était important pour nous, en tant que leaders du marché."
Jean-Marc Ponteville (D’Ieteren)
« Le sentiment au sortir de ce salon s’avère très positif. De manière assez surprenante, nous avons constaté une affluence encore plus grande dans nos concessions que sur nos stands au salon, mais avec une constante, la volonté pour le client particulier d’acheter une nouvelle voiture à court terme. Ce salon a également mis en lumière l’intérêt grandissant des gens pour la voiture électrique, en dehors du marché B2B et de la voiture de société. Aujourd’hui, Monsieur et Madame Tout-le-Monde envisage plus facilement le passage à l’électrique. De manière générale, le grand public « particulier » opte principalement pour de l’essence (éventuellement électrifiée) ou de l’électrique, au détriment de l’hybride rechargeable. Sur une note plus amusante, nous avons constaté que parmi nos stands, le plus visité était celui de Bugatti et Rimac, qui a connu succès retentissant. C’est la preuve que l’automobile fait toujours rêver et que le Salon de l’Auto fédère cette passion. »
Wim Verloy (Stellantis)
« Ce salon a véritablement eu un effet de boost pour l’ensemble des marques de Stellantis. Les visiteurs ont pu découvrir la richesse de notre offre, qu’il s’agisse de modèles ou de types de propulsion. Les voitures électriques gagnent en popularité auprès de nos clients mais nous avons aussi constaté que les particuliers sont de plus en plus intéressés par les modèles hybrides. Sur un plan plus terre-à-terre, nous avons déjà vendu plus sur ce début de période salon qu’en 2023, ce qui est encourageant quant à la reprise du marché du neuf pour les particuliers. La confiance et l’envie sont de retour et 2025 s’annonce prometteur. »
Thomas De Meuter (BYD)
« Ce salon est un énorme succès pour BYD avec un stand qui est resté noir de monde, même lorsque l’affluence générale était un peu moins forte. Nous avons pu déceler un véritable intérêt du grand public pour la marque et pour nos modèles phares tels que le Seal U aussi bien électrique qu’hybride rechargeable ou pour le nouveau Sealion 7. Surtout, nous sommes ravis de la réussite commerciale de ce salon avec des objectifs qui ont été atteints dès la mi-salon et des ventes pour la première quinzaine de janvier qui sont supérieures à janvier 2024 dans sa totalité. Mieux encore, nous avons constaté une augmentation sensible des visites dans nos showrooms, ce qui atteste d’un effet salon évident. Pour BYD, ce salon 2025 est une vraie réussite. »
Karl Schuybroek (Renault)
« Pour Renault, la réussite de ce salon est réconfortante. Notre groupe a toujours été un fervent défenseur des salons automobiles et Bruxelles a démontré qu'il y avait encore une vraie place pour ce type d'événements. Aucune marque ne peut rassembler 300.000 personnes en un même lieu sur 10 jours. Mais ce salon a aussi confirmé la reprise du marché des particuliers. Il y a une vraie dynamique en place et les offres et commandes déjà bien supérieures à 2023 en attestent. Forcément, nous pourrions mettre l'accent sur le succès de nos best-sellers que sont la Dacia Sandero et les Renault Clio et Captur. Mais le succès populaire et commercial de la nouvelle R5 montre que l'électrique a sa place. Même son de cloche pour l'Alpine A290 qui nous conforte dans notre choix avec un véritable succès d'estime et des commandes qui sont encourageantes."
Bastien Van den Moortel (Mercedes)
“Même pour une marque comme Mercedes qui fait le gros de ses ventes sur le marché des voitures de société, ce salon a eu un effet tangible sur les ventes. Nous le remarquons au niveau des visites sur notre stand, mais également chez nos concessionnaires. En outre, même nos clients fleet viennent au salon. C’est une opportunité pour eux de comparer les offres facilement, d’avoir une info en direct et de se faire plaisir par la même occasion. Il faudra bien entendu attendre la fin de la période salon pour tirer un bilan définitif, mais les prémices sont vraiment très positifs. »
Les 75 ans du Moniteur Automobile
Lors de la première des deux nocturnes, le lundi 13 janvier, le Moniteur Automobile organisait une soirée pour célébrer ses 75 ans d’existence. Un événement dans l’événement qui a vu plus de 300 invités triés sur le volet et actifs dans l’industrie automobile ou des médias venir fêter cette échéance importante et rare dans le monde de la presse spécialisée. Surtout, ce fut l’occasion pour Xavier Daffe – rédacteur en chef du Moniteur Automobile – et Marc Hootelé – COO de Produpress – de réaffirmer l’engagement de qualité, de neutralité et d’innovation de votre magazine favori, tout en présentant le nouveau logo de nos titres francophone et néerlandophone et d’annoncer de nombreux développements futurs pour vous apporter une information toujours plus complète, passionnante et variée.
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