Mini a fait appel au créateur anglais Paul Smith pour créer sa vision de la Mini. Le résultat prend la forme d’une Mini 3 portes SE – la version électrique - au design durable, simplifié et empreint de transparence revenant à l’essentiel. Un back to basics pour la citadine premium qui n’a eu de cesse de s’embourgeoiser.
Imperfection parfaite
La première opération du designer a consisté à mettre la voiture à nu pour ensuite ne conserver que les éléments qu’il estimait « strictement nécessaires ». On retrouve, dès lors, une carrosserie dont les panneaux sont « à nu » sans peinture. Seule une finition anticorrosion ayant été appliquée, laissant apparaître le travail du métal et renforçant l’aspect brut de fonderie et robuste de ces éléments. Paul Smith appelle ça « perfect imperfection » (imperfection parfaite en anglais), prenant le contre-pied total de ce qu’est devenue la « New Mini » depuis la reprise par BMW.
Recyclage et durabilité
Poussant la démarche plus loin encore, Paul Smith ne modifie pas les lignes extérieures de la voiture, mais fait appel à des matériaux recyclables et des techniques différentes. Par exemple les moulages en plastique des passages de roue et des bas de caisse conservent leurs formes d’origine mais sont désormais imprimées en 3D à base de plastique recyclé, fixés par des vis apparentes.
À cela s’ajoute une calandre et des roues partiellement obturées par des pièces en matériau recyclé pour une meilleure aérodynamique. Il est vrai que s’agissant d’une Mini SE, les besoins en refroidissement sont moindres et l’aérodynamique est primordiale pour optimiser la consommation.
Révolution intérieure
C’est dans l’habitacle que le travail de Paul Smith est le plus visible. Au diable les habillages d’origine qui laissent apparaître la structure d’origine, peinte en bleu 5 petites bandes de couleurs au coin de la portière, signature du créateur. Les poignées de portes deviennent des lanières, le rembourrage supérieur désormais apparent est fabriqué en liège, comme la console centrale de la Mazda MX-30 par exemple. On retrouve ce même matériau recyclé pour l’élément supérieur de la planche de bord et les pare-soleil tandis que le tableau de bord se veut simplifié à l’extrême. Exit donc l’écran central rond typique des Mini modernes, place à un support pour le smartphone, qui devient l’interface d’infodivertissement de la voiture. Le bandeau de planche de bord qui court sur toute la largeur est ici réalisé en verre translucide et arbore la signature du designer sur la partie derrière le volant.
Un volant minimaliste, dont le cerceau est gainé d’un ruban similaire à ce que l’on retrouve sur les guidons de vélos, hommage à l’amour que porte Paul Smith à la bicyclette. Le moyeu du volant en métal nu, aux vis de fixation du cerceau apparentes ici aussi, enserre un airbag « visible » derrière une grille légère. Les accastillages des montants sont également supprimés et offrent au regard le bleu vif de la tôle. Enfin, le toit voit sa tôle « en coquillage » remplacé par un élément transparent qui laisse transparaître la structure de la coque.
Enfin, les sièges sont habillés d’un tissu en laine tricotée qui les rend totalement recyclables, alors que les tapis de sol sont réalisés en caoutchouc recyclé. Leur motif en forme de terrazzo découle du processus de recyclage et de fabrication, mettant en valeur les éléments constitutifs multicolores qui bénéficient d'une seconde vie dans ce matériau.
Avec cette Mini « Paul Smith » qui en revient à l’essentiel, on redécouvre le plaisir de la simplicité tout en pouvant apercevoir la complexité de construction d’une voiture moderne – airbags visibles, mécanismes dans les portières, etc. Une approche rafraîchissante qui permet à Mini de sortir un peu de sa course effrénée vers toujours plus de confort, d’équipements et de personnalisation. Back to basics disions-nous…
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