Nouveau modèle / Singer DLS Turbo – rêve suralimenté

L’artisan américain Singer s’est fait une réputation mondiale avec ses restaurations fortement modernisées de Porsche 911 type 964, dont le pinacle n’est autre que la Singer DLS - Dynamics & Lightweighting Study – dont le Flat 6 atmosphérique développé en collaboration avec Williams Advanced Technologies confine à l’œuvre d’art… lyrique. Alors imaginez ce que cela donnerait en y greffant une suralimentation et en l’habillant d’une carrosserie rendant hommage à la fameuse Porsche 934/5 qui sévissait en compétition à la fin des années 1970. La réponse est simple, il s’agit de la Singer DLS Turbo.

Souvenirs d’enfance

À l’origine du projet Singer DLS Turbo, il y a un souvenir marquant dans la mémoire de Rob Dickinson, fondateur et président exécutif de Singer Group : "J'avais 12 ans lorsqu'un ami de mon père nous a montré son film Super 8 des 6 heures de Watkins Glen en 1977. Lorsque le visage familier d'une Porsche 911 s'est transformé en hanches imposantes, en prises d'air béantes et en un gigantesque aileron arrière à double plan, je me souviens encore du choc et de la prise de conscience qu'il s'agissait là de l'autre vie de la 911 - la voiture de course. Depuis les débuts de Singer, j'ai voulu revenir à ce moment, collaborer avec nos clients et célébrer cette voiture - la 934/5. "

Porsche 964 façon Hulk

Comme le veut la « tradition » Singer, tout part d’une Porsche 911 Type 964, produite entre 1989 et 1994, fournie par le propriétaire-client. La voiture est complètement démontée pour ne conserver que la coque nue qui bénéficie d’une remise à neuf accompagnée de renforts structurels destinés à encaisser les déferlantes de la mécanique sans sourciller. Ensuite, le châssis est habillé d’une carrosserie réalisée entièrement en fibre de carbone dont le dessin combine hommage à la 934/5 et étude aérodynamique approfondie pour optimiser le refroidissement, l’alimentation en air du moteur et la stabilité à haute vitesse. En effet, la Singer DLS Turbo s’adresse aux clients désireux d’emmener leur « jouet » sur piste.

On retrouve donc les hanches hypertrophiées, la proue marquée d’un splitter très généreux et de prises d’air doublées d’un extracteur à l’avant du capot ainsi que la poupe large et plate surmontée d’un énorme aileron biplan déporté. La touche finale étant apportée par les jantes en nid d’abeilles à écrou central ou à branches en Y, toujours typées « compétition ».

Flat 6 Turbo et 9000 tr/min

Sous le capot arrière se cache le cœur de la Singer DLS : un 6 cylindres à plat 3,8 l biturbo doté de purgeurs électriques, d'un système de refroidissement intermédiaire air-eau et d'un ventilateur électrique monté à l'horizontale. Une combinaison qui permet à se Flat 6 turbo de développer la bagatelle de 700 ch. Impressionnant, mais pas autant que le régime à laquelle cette cavalerie est obtenue : 9000 tr/min ! Ahurissant pour un moteur suralimenté.

Cette mécanique d’exception est associée à une boîte de vitesse manuelle à 6 rapports qui transmet la puissance aux seules roues arrière. Un énorme travail sur les suspensions a été réalisé par Singer qui propose une configuration plus orientée « circuit » à la demande. Le freinage est confié à des disque ventilés en carbone-céramique pincés par des étriers monoblocs fixes logés dans des jantes en magnésium de 19 pouces à l’avant et 20 pouces à l’arrière, chaussées de Michelin Pilot Sport Cup 2 ou Cup 2R.

L’exception Singer

Au-delà de l’aspect impeccable autant que spectaculaire de la mécanique et de la carrosserie, une Porsche Singer se distingue également par l’élégance et la finition de très haut vol de son habitacle. Les deux variantes de la Singer DLS Turbo présentées ne dérogent pas à la règle. Outre le prix d’achat de la voiture donneuse, tout cela à un coût à propos duquel Singer reste muet, arguant que le tarif varie en fonction des spécificités et demandes formulées par chaque client.