Nouveau modèle / Renault Talisman : un nouveau départ

On pensait qu'elle remplacerait la Laguna, mais Renault ne le voit pas de cet oeil. Car la Talisman est une berline 4 portes et non plus une berline à hayon. Pour Renault, il s'agit dès lors plutôt d'élargir le segment D, un segment tout neuf (dit de conquête en language marketing) qui vient d'accueillir la Renault Espace. La Talisman se veut donc être le prolongement de l'Espace. Ou plutôt sa représentante plus traditionnelle.

Berline classique, mais conquérante

Carlos Ghosn le déclarait lui-même : « La Talisman poursuit le renouvellement de notre haut de gamme et elle s'insère dans un marché qui comptabilise plus de 8 millions unités dont 1 million rien qu'en Europe ». L'objectif était donc d'aller plus loin (que la Laguna) en matière de confort et de prestations en général. Laurens van den Acker, directeur du design industriel de Renault, ne cachait pour sa part pas sa satisfaction de présenter une berline « généreuse dans ses proportions, dans son volume habitable et son confort intérieur ». Et il ajoutait que « elle est conquérante, avec sa face avant affirmée, sa malle élégante et ses flancs musclés. Quel que soit l'angle sous laquelle vous la regardez, elle semble prête à bondir ».

Design singulier

Renault aura en tous cas coupé court aux mauvaises langues qui disaient que la Talisman serait une version rebadgée de la Samsung SM7 également commercialisée en Chine sous le nom de Talisman. Le véhicule présenté possède une vraie personnalité, qui s'inscrit d'ailleurs dans celle de la dernière Renault Espace, notamment pour la face avant dotée d'une calandre monumentale. L'arrière évoque davantage les produits allemands avec des feux très étirés. Au-delà du design directement identifiable, la nouvelle Talisman marque une vraie rupture avec sa devancière.

Allongement

Ce nouveau modèle est 16 cm plus long que l'ancien (soit 4,85 m au lieu de 4,69 m) tandis qu'il est aussi plus large de 6 cm. Mètre en main, ça fait une sacrée différence (c'est la taille et l'empattement de l'Espace) et ça s'explique par le fait que Renault est bien décidé à aller chercher des berlines comme la Ford Mondeo ou la Volkswagen Passat. Détail : les sièges avant « Cover Carving Technology ». Ce qui signifie qu'ils utilisent une nouvelle coque semi-rigide pour le dossier à la fois plus résistante, souple et légère. Avantage : donner plus liberté aux designers tout en procurant des bénéfices en terme de qualité perçue, d'habitabilité (+ 3 cm aux genoux à l'arrière) et de poids (-1 kg).

Plus habitable

Plus encombrante pour être plus statutaire, la Renault Talisman promet aussi d'être plus habitable, notamment grâce à un empattement accru de 6 cm (à 2,81 m) qui offre plus d'espace aux jambes des passagers arrière. Renault assure d'ailleurs que la Talisman « score » particulièrement en garde au toit, pour la largeur habitable ainsi que pour l'espace aux jambes à l'arrière qui, justement, est l'un des meilleurs de la catégorie. Et le coffre n'est pas en reste : 608 l comme volume « de base », c'est près de 150 l de mieux que précédemment et près de 100 de mieux que la Peugeot 508 (515 l).

Plus cossue

La Talisman fait aussi le plein de technologiques. Ce qui n'est pas très étonnant puisqu'elle partage sa base technique avec celle de l'Espace, soit l'architecture modulaire CMF. C'est ce qui explique que la Talisman mette elle aussi profit la nouvelle interface connectée R-Link 2 en format paysage (7 pouces) ou portrait (8,7 pouces), comme dans la dernière Espace. Ici aussi, le R-Link Store propose dès lors un riche catalogue d'applications telles que les alertes Coyote, trois applications Michelin (Hôtels, Restaurants et Voyage), le prix des carburants ou la lecture des emails. L'ensemble est évidemment personnalisable à souhait que ce soit pour l'environnement, l'éclairage d'ambiance, mais aussi pour la conduite puisque la Talisman récupère également le menu MultiSense de l'Espace et donc son amortissement adaptatif et ses 4 roues directrices.

Des petits moteurs et de la qualité

Comme pour l'Espace également, la Talisman ne met en œuvre que des petits moteurs. Annoncée 200 kg plus légère que le récent crossover haut de gamme dont elle dérive étroitement, elle reconduit donc la palette de seize-cents à simple ou double turbo (dCi 130 ou 160 ch et TCe 200) tandis que, flottes obligent, elle y ajoute encore un 1.5 dCi de 110 ch. Tous les moteurs sont évidemment Euro 6, mais les deux Diesel d'entrée de gamme (dCi 110 et 130) donnent le choix entre la boîte manuelle 6 ou la robotisée à double embrayage EDC (7 rapports). Les dCi 160 et TCe 200 ne sont en revanche accouplés qu'à l'EDC. Comme l'Espace, la Talisman sera assemblée dans l'usine de Douai, ce qui signifie qu'elle profitera elle aussi des investissements « qualité » consenti par Renault comme l'augmentation du nombre d'ouvriers sur la chaîne de production, un temps accru pour effectuer les tâches ou le fameux tunnel lumineux hérités de Daimler et qui permet de traquer les écarts en matière de peinture.

La Talisman fera sa première apparition publique au prochain salon de Francfort en septembre prochain, à la fois en berline, mais aussi en break. La commercialisation est prévue pour la fin de l'année.