En horlogerie, le Tourbillon est un mécanisme ingénieux, inventé en 1795 par Abraham-Louis Breguet (1747-1823), qui permet de compenser les effets négatifs de la gravité. Très utile, donc, en particulier pour les chronomètres. Bel exemple de référence au concept d’intemporalité. Sous les projecteurs, la Veyron et la Chiron brillent de mille feux, tels des grands sages révélant le nouveau messie. Car la barre doit être placée si haut qu’aucun autre constructeur ne pourra la franchir. Ni aujourd'hui, ni demain, parce que la Tourbillon vise l'éternité.
On vous rassure: ce sont pas nos mots, mais ceux du CEO Mate Rimac. Il se réfère au mantra d'Ettore Bugatti lui-même, qui répétait à l’envi qu' «une Bugatti doit être incomparable», tant par sa beauté que par son ingéniosité technique. Une référence dans l'histoire de l'automobile. La Tourbillon vise à combiner l'élégance de la Type 57SC Atlantic avec les performances dominantes de la Type 35 et le luxe enivrant de la Type 41 Royale.
Pas d'écrans
Rapporté au monde de l’automobile, pardon, de Bugatti, cela signifie que les ingénieurs ont éliminé les interférences, à commencer par les écrans numériques de l'habitacle. Or, il n’est pas exactement question de suppression: un écran implanté sur le dessus du tableau de bord apparaît lorsque le conducteur manœuvre (caméra de recul) ou lorsqu’il s’inquiète de l'itinéraire à suivre (GPS).
Le combiné d'instruments monté au sommet du moyeu du volant est un chef-d'œuvre mécanique développé par un horloger suisse. L’ensemble regroupe des compteurs ouverts (effet squelette, bien connu là aussi du domaine de l’horlogerie) sur une console ne pesant que 700 gr. Les boutons rotatifs et les boutons-poussoirs de l'élégante console centrale sont des sculptures transparentes qui contrôlent les fonctions les plus essentielles. Des pièces fraisées dans un bloc d'aluminium massif et unies au cristal le plus résistant et le plus brillant actuellement disponible.
Le cockpit est coupé en deux par la ligne centrale qui traverse également la carrosserie. Mais les occupants ne manquent pas d'espace. Pour réduire le poids et optimiser la position de conduite, des sièges sur mesure sont fixés au châssis. L’ergonomie se précise grâce au volant et au pédalier réglables.
V16 hybride rechargeable
L'arrivée de Mate Rimac, à l'origine de la Nevera électrique, a bien sûr alimenté les craintes quant à l’abandon du sculptural W16 à quatre turbocompresseurs de la Veyron et de la Chiron. C'est une réalité, mais toutefois pas au profit d'un moteur 100% électrique. La Tourbillon reçoit en effet un tout nouveau V16, pesant seulement 252 kg. Positionné en partie centrale arrière, ce monument atmosphérique de 8,3 litres monte à 9000 tr/min.
Un bloc issu du savoir-faire de Cosworth et supporté par trois moteurs électriques: deux sur l'essieu avant et un sur l'essieu arrière. Ils sont alimentés par un circuit de 800 V, gérant une batterie de 25 kWh. Cette dernière autoriserait une autonomie de plus de 60 km en mode électrique. L'ensemble du groupe hybride rechargeable développe 1800 ch, évidemment transmis aux quatre roues par l'intermédiaire d'une toute nouvelle boîte de vitesses robotisée à huit rapports.
445 km/h
Grâce aux différentes variantes de la Veyron et de la Chiron, nous pensions avoir tout lu à propos des performances hors du commun des Bugatti. Or, la Tourbillon place la barre encore un peu plus haut. Accrochez-vous: le sprint de 0 à 100 km/h dure 2 s, celui jusqu’à 200 km/h moins de 5 s, celui de 300 km/h moins de 10 s… et celui de 400 km/h moins de 25 s! La vitesse maximale est de 445 km/h.
Contrairement à ses prédécesseurs, la Tourbillon n'a pas besoin d'un spoiler spécial qui se déploie pour maintenir les quatre roues au sol à (très) grande vitesse. L'aérodynamique active est toujours présente (y compris la fonction airbrake qui vient prêter main forte aux freins en carbone-céramique), mais la majeure partie de l'appui est générée sous la voiture, par le biais du plancher, grâce à un diffuseur qui ferait rêver la plupart des ingénieurs de course.
Plus légère que la Chiron
Comme pour le groupe hybride rechargeable et le concept aérodynamique de la carrosserie, Bugatti est parti d'une feuille blanche pour la structure de base. Car le pack de batteries devait constituer un élément structurel de la monocoque en fibre de carbone T800. Pour réduire encore le poids sans compromettre la rigidité, les sous-châssis avant et arrière sont constitués d'aluminium à parois minces et de renforts imprimés en 3D.
Certaines techniques sont directement issues des courses d'endurance, mais la Tourbillon hérite également des idées imaginées pour la Bolide, cette création qui expérimente des applications que même les ingénieurs de Formule 1 ne maîtrisent pas encore. La suspension à double triangle de la Chiron est abandonnée, remplacée par un schéma multibras en aluminium forgé, beaucoup plus léger.
Prix, diffusion et livraisons
Toujours en phase finale de tests, la Tourbillon existe pour l’instant sous la forme de prototypes camouflés parcourant les zones du globe les plus exigeantes, climatiquement, de notre planète. Les équipes de Molsheim sont encore occupées à terminer les derniers exemplaires de la W16 Mistral, puis le quota complet de la Bolide. Les premières Tourbillon seront livrées à leurs clients courant 2026.
Il est prévu d’en construire 250 unités, chacune d'entre elles coûtant au moins 3,8 millions d'euros. Les clients potentiels se battent déjà pour passer commande.
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