C'est le représentant "Alfa" (lisez alpha) de la marque, le PDG Jean-Philippe Imparato, qui nous a confié le nom lors d'une réunion par vidéoconférence. "J'ai toujours dit que ce ne serait pas un Brennero, et je tiens parole. Ce sera la Milano". Un nom choisi en hommage aux racines de la marque. Mais également une affirmation du Made in Italy. Un argument qui sonne un peu creux étant entendu que le SUV au biscione du segment B - à l'instar des Jeep Avenger et Fiat 600e - sortira de la chaîne de production en Pologne.
Ce n'est pas une coïncidence. En fait, la Milano repose sur la même plate-forme eCMP (rebaptisée STLA Small) que la Jeep et la Fiat, et elle sera donc identique à ses deux cousines sur le plan de la motorisation. Il faut donc s'attendre au 1,2 litre e-Hybrid - et ce en deux puissances, vraisemblablement 100 et 130 ch - ainsi qu'à deux options électriques. Nous sommes pratiquement certains que le moteur synchro M3 de 156 ch avec sa batterie de 54 kWh sera de la partie, mais pour les spécifications de la seconde variante 100 % électrique ne seront révélées qu'à la présentation officielle en avril 2024. La seule chose qu'Imparato a déjà voulu révéler est que la Milano sera initialement lancée en version Veloce, avec la puissance électrique répartie sur les quatre roues. En d'autres termes, il faut s'attendre à une version avec deux moteurs électriques.
Et quid d'une version Quadrifoglio ? Ce n'est pas exclu, mais nous n'avons pas obtenu un "oui" retentissant non plus. "Attendons d'abord de voir comment l'Alfa Romeo Milano sera accueillie. En effet, c'est en fonction des ventes que nous pourrons débloquer les fonds nécessaires au développement d'une Milano Quadrifoglio. Pour autant qu'il y ait une demande réelle et suffisante pour une telle version. Car cela aussi reste à voir".
ADN Alfa Romeo
Il faut cependant s'attendre à une attitude sportive et à une finition de haute qualité, car "la Milano sera également imprégnée de l'ADN d'Alfa". déclare Imparato. Et d'ajouter délicatement que, pour un SUV du segment B, il sera étonnamment spacieux. Une commodité pratique avec laquelle Imparato voulait surtout indiquer que cette Alfa Romeo serait là pour tout le monde.
"Je sais qu'avec le Stelvio et la Giulia, nous jouons dans une catégorie à laquelle tout le monde n'a pas accès. Un seuil que nous sommes en train d'abaisser radicalement avec la Milano. Nous pensons que nous disposons désormais d'une offre très intéressante sur le plan financier pour permettre à de nombreuses vieilles connaissances de la marque (en particulier les (anciens) propriétaires de MiTo et de Guilietta) - ainsi qu'à un grand nombre de nouveaux intéressés - de se mettre au volant d'une Alfa".
Des clients qui peuvent également venir des quatre coins du monde. Alfa Romeo veut donc proposer sa Milano de l'Asie à l'Amérique du Sud et de l'Europe à l'Australie. "Si un marché veut la Milano, il peut l'obtenir. Nous laissons d'ailleurs aux régions le soin de choisir le groupe motopropulseur. Tous les pays n'auront donc pas d'office toutes les motorisations".
Maintenant, avant d'applaudir à tant de démocratie, notons que l'Alfa Romeo Milano veut concurrencer la nouvelle Mini Countryman. Voilà qui ne devrait pas la situer parmi les SUV du segment B les moins chers....
En route pour 2027
Imparato ne tarit pas d'éloges non plus envers ses équipes. En effet, sous son règne, Alfa Romeo a recommencé à gagner de l'argent. Par rapport à 2020, les recettes nettes ont en effet augmenté de 70 %. Par ailleurs, une étude de GD Power a révélé que la confiance des clients avait également été fortement renforcée, ce qui a eu des répercussions sur la valeur résiduelle. En effet, celle-ci devrait désormais être conforme à celle des autres marques haut de gamme.
J'ai toujours dit qu'Alfa ne deviendrait pas une marque de SUV et là aussi, je tiendrai parole.
Toutefois, le succès ne dépend pas (plus) de la Giulia et du Stelvio. Pas moins de 60 % des ventes concernent le Tonale. "Je suppose que ce ratio sera radicalement modifié une fois que la Milano sera là. Je n'ai pas de boule de cristal, bien sûr, mais je m'attends à une part de 40 % pour la Milano. Si nous y parvenons, ce sera une très bonne nouvelle pour Alfa Romeo. Après tout, le bénéfice par unité de la Milano est le plus élevé de toutes les voitures Alfa. Cela pourrait également augmenter notre revenu net de 40 à 50 %".
De l'argent qui pourrait être utilisé pour développer de nouveaux modèles. Un futur que Imparato a brièvement évoqué : "Une Alfa du segment C suivra en 2025, une autre pour le segment D en 2026. Et oui, l'une de ces deux voitures sera la nouvelle Giulia. J'ai toujours dit qu'Alfa ne deviendrait pas une marque de SUV et là aussi, je tiendrai parole. Je continue à croire fermement en la berline en tant que forme de carrosserie. Aujourd'hui plus que jamais. Après tout, l'aérodynamique joue un rôle crucial dans le développement de l'électricité. Rien de plus efficace qu'une berline. Mais cela ne doit pas s'arrêter là. Nous nous sommes déjà penchés sur le successeur de la GTV. Parce qu'il s'agit aussi d'Alfa Romeo. Bien sûr, surtout des VE. Ce n'est pas un secret, avec notre plan "0 to 0" (de 0 voiture électrique à 0 émission), nous avons clairement indiqué que d'ici 2027, nous voulons sortir uniquement des voitures neutres en CO2. D'ailleurs, je ne peux pas m'étendre sur ce point, mais les modèles qui arrivent n'ont plus besoin d'être pensés. Ils ont tous été conçus et certains sont même déjà en plein développement. Des processus qui ne peuvent se poursuivre qu'avec les fonds nécessaires. Vous comprenez maintenant pourquoi le Milano est si important pour notre avenir ?"
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!