Bien qu’il n’y ait pratiquement pas de voitures en circulation aux États-Unis au début du XIXe siècle, la vitesse exagérée de certains est déjà un problème pour les autorités. Dès 1902, des appels ont été lancés à New York pour limiter la vitesse dans l’enceinte de la ville à 15 km/h. Pour sauver des vies ! La sécurité était une importante motivation des autorités pour contrôler les automobilistes. Alfred Duchamp a dû vivre cela aussi. Il a été le premier résident de Catham, dans le New Jersey, à s’acheter une voiture. En 1904, il achète une Cadillac. Quelques mois plus tard, la police locale a acquis deux chronomètres, afin de pouvoir effectuer des contrôles de vitesse (il fallait être bon en calcul mental).
Il y avait foule
L’ambiance a complètement changé en 1906, après qu’une femme ait été renversée par une voiture à Newark. Le conseil municipal de Catham s’est réuni et a décidé de poser des pavés aux croisements de la route principale qui n’est pas encore pavée. Ces blocs de pierre partiellement enterrés étaient environ 5 cm plus hauts que le reste de la surface de la route. Ils sont donc entrés dans l’histoire comme les premiers dos d’âne. La presse et les habitants étaient massivement présents lors de l’inauguration des dos d’âne. Le New York Times a écrit : « Des lunettes, des chapeaux, une clé à molette, des épingles à cheveux et d’autres objets connexes ont volé dans toutes les directions. La foule a applaudi avec enthousiasme et a jugé que la municipalité avait fait du bon travail ».
Un physicien
Le premier à revendiquer l’invention de la barrière antivitesse est un certain Arthur Holly Compton. C’est le scientifique américain qui a prêté son nom à l’effet Compton de la collision d’un photon et d’un électron. En 1927, il a d’ailleurs reçu le prix Nobel de physique pour ses travaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Compton a été l’une des figures de proue du projet Manhattan, qui a conduit au développement des bombes atomiques qui allaient détruire Hiroshima et Nagasaki. Arthur Holly Compton était tellement ennuyé par les chauffeurs de taxi sillonnant autour des bâtiments de l’université de Washington qu’en 1953, il a fini par installer un dos d’âne. Officiellement, l’invention est d’ailleurs liée à son nom.
Sur le vieux continent
En Europe aussi, certaines personnes roulent vite. L’augmentation du nombre de voitures s’est accompagnée d’une augmentation du nombre d’accidents et donc de la nécessité de s’attaquer à ces chauffards endurcis. En 1970, Joost Váhl a trouvé une solution pour mieux protéger les enfants, afin qu’ils puissent continuer à jouer dans les rues sans soucis. À Delft (Pays-Bas), il a placé un seuil de 7,5 cm, appelé la colline Váhl. Et cela aurait été la première fois en Europe. Joost Váhl sera plus tard innovateur de la « zone résidentielle », un terme qui a fait le tour de la France et du Danemark avant de conquérir le reste de l’Europe. Tout comme le ralentisseur, d’ailleurs.
Efficace ?
Les avis sur ces bordures artificielles sont partagés. Personne ne doute qu’ils réduisent la vitesse moyenne, mais le fait de ralentir avant puis d’accélérer à nouveau après un ralentisseur limite l’impact sur la sécurité, fait monter en flèche les émissions nocives et augmente la pollution sonore pour le voisinage. Ainsi, les ambulanciers préfèrent souvent éviter ces dos d’âne, car ils obligent l’ambulance à ralentir et à secouer inutilement le malade ou le blessé à l’arrière. De plus, certains n’hésitent pas à affirmer que la courbe de la hausse du nombre de ralentisseurs serait parallèle à celle de l’augmentation des ventes des SUV...
Source : New York Times (archives)
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