La 2de Guerre mondiale n’avait pas encore commencé et la Traction était encore toute jeune. Nous sommes en 1938. En collaboration avec le PDG Pierre(-Jules) Boulanger, un trio s’attaque à la VGD (Voiture de grande diffusion) : le designer italien Flaminio Bertoni (photo), l’ingénieur hydraulicien Paul Magès et le père de la Traction Avant, André Lefebvre. Mais la guerre éclate, retardant le projet. En 1950, Pierre Boulanger se tue au volant d’une Traction. Cependant, la DS voit bien le jour. Et c’est la cohue le 6 octobre 1955 autour de cette étrange voiture en première mondiale au salon de Paris avec un 1.9 l de 75 ch à carburateur double corps.
Boum commercial
Le succès est immédiat. Le carnet de commandes se remplit avec 749 réservations en 45 minutes et 12.000 à la fin de la journée. La production débute dès le lendemain, le 7 octobre 1955, au Quai Javel à Paris. Il faut dire que Citroën n’a pas fait les choses à moitié. En plus du design particulier imaginé par Bertoni, la DS 19 présente un volant monobranche, une petite pédale de frein (mais rudement efficace) et, surtout, un système hydraulique centralisé révolutionnaire utilisé par la direction et la suspension. Cette dernière technologie aura quelques soucis de jeunesse à cause du liquide rouge LHS du circuit hydraulique qui ronge les joints par ses propriétés oxydantes au-delà de 40 °C. Cela n’empêche pas la voiture de se vendre. Et dès 1956, les clients belges pourront recevoir une voiture assemblée dans l’usine Citroën de Forest (photo).
ID DS SM
En 1957, Citroën proposera l’ID. Une version un peu simplifiée de la DS, avec 66 ch sous le capot. Mais comme la DS, elle propose un confort de conduite inédit pour l’époque, une ligne futuriste, un hayon cachant un coffre généreux et des places arrière spacieuses. La DS continuera d’évoluer avec divers restylage notamment au niveau des motorisations (de DS 20 à DS 23 et jusque 130 ch) de la carrosserie et du tableau de bord. En septembre 1967, elle change de visage abandonnant les phares ronds pour l’optique à phares carénés. Les feux de route ont même, en fonction des options choisies, la possibilité de suivre la trajectoire en tournant avec le volant. En 1970, on découvre la SM (photo), construite sur base de la DS avec un V6 Maserati de 170 ch à 190 ch, et un exemplaire à V8 de 260 ch. Cependant, en 1975, la DS tire sa révérence après 1.456.115 exemplaires produits. Elle cède sa place à la CX… De nos jours, DS est devenue la « marque premium » de Citroën.
Le Petit-Clamart
La DS a connu plusieurs versions dont le cabriolet d’Henri Chapron et le break. Le break qu’on a beaucoup vu comme ambulance. La « Déesse » a également été voiture présidentielle en France de Jacques Chirac, mais surtout du Général De Gaulle. Il doit par deux fois une fière chandelle à sa DS 19 (et à son chauffeur). Le 8 septembre 1961 à Pont-sur-Seine, une explosion déporte la DS transportant le Président. Son chauffeur, Francis Marroux, accélère et parvient à maîtriser le véhicule à plus de 110 km/h pour échapper au mur de feu et à d’éventuels tirs. Rebelote le 22 août 1962, malgré les deux pneus crevés à l’avant et la route mouillée, son chauffeur arrive à échapper à l’embuscade tendue, au Petit-Clamart, par un commando de 12 membres de l’OAS. Malgré les balles ayant touché la voiture, le couple présidentiel sera sain et sauf.
Star de cinéma
Le passage de la Citroën DS dans le monde automobile a marqué les esprits comme l’ont fait ou le feront avant et après elle, la Benz Patent-Motorwagen Numéro 3, la Ford T, la Bugatti Type 35, la Traction, la 2 CV, la Coccinelle, le Land Rover, la Fiat 500, la Mini, la Corvette, la 911, la Jaguar Type E, la Golf, l'Audi Quattro, la Ferrari F40, la Prius ou la Tesla par exemple. Le mythe de la DS perdure, notamment par ses nombreuses apparitions sur les écrans de cinéma. On peut citer en vrac « Rabbi Jacob », « Retour vers le Futur 2 », « Bienvenue à Gattaca », « Les valseuses », etc. Et, en télévision : « The Mentalist ». Sans oubier la bande dessinée et la publicité. Enfin, on a aussi pu voir la Française dans des courses de rallye dans les années 60 et 70, dont le Monte Carlo et en Afrique.
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