Un puriste. Yves Delporte, 57 ans, voue un culte à la Lotus et à son génial géniteur, Colin Chapman. Pas seulement pour les innovations que l’ingénieux ingénieur a apportées à la Formule 1 mais aussi pour sa contribution à la voiture de Monsieur (presque) Tout-le-monde. «Plus d’un demi-siècle après l’apogée de sa carrière, je demeure admiratif de sa démarche», souligne ce collaborateur de Renault Belgique.
«Il a apporté de la fraîcheur dans le monde de l’industrie automobile. Son approche était, si j’ose dire, écologique avant l’heure. Il tentait de dénicher les matériaux les plus légers et les moins chers parce qu’il avait compris que le poids est l’ennemi. Autant pour ses monoplaces que pour les Lotus qui battaient le pavé.»
Sensations 'chapmannesques'
Fort de ses certitudes, Yves Delporte s’est mis à la recherche d’une voiture qui lui donnerait des sensations ‘chapmannesques’. «J’ai d’abord pensé à une Lotus Europa. Mais, avec son moteur central, ce modèle était un peu trop sportif pour moi.» Sa Lotus Elan +2S le comble depuis 2011: «C’est une version conduite à droite dénichée en Belgique», explique notre interlocuteur.
«Elle comptait 125.000 miles au compteur (NDLR: soit 201.000 km). À l’achat, j’ai reçu son historique complet. J’en suis le 10e propriétaire. Il a fallu une centaine d’heures de travail pour la remettre en état.» Mais quel plaisir de rouler avec cet engin de 130 ch (NDLR: la version moins puissante offre 115 ch) sur les petites routes. Son poids plume (NDLR: 700 kg) lui permet de virevolter d’une courbe à l’autre. Et si on est contraint de prendre un bout d’autoroute, elle possède l’overdrive, la 5e vitesse de l’époque.»
Empattement plus long
Précision: la Lotus d’Yves Delporte est une version Coupé. «Il semble que Colin l’ait imaginée pour pouvoir promener ses enfants dans les deux petits sièges à l’arrière. Cette version bénéficie d’un empattement plus long et elle est plus large que le cabriolet.»
Comme tous les amoureux, Yves Delporte pardonne volontiers les défauts de sa belle: «Son 1.600 cm3 consomme 11 à 12 litres/100 km», admet-il. Quant aux soucis récurrents de cette auto légendaire, le Hennuyer s’y attèle régulièrement. «Je la fiabilise petit à petit. Mais il faut garder à l’esprit qu’il s’agit avant tout d’une construction artisanale. Les petits pépins qui entravent régulièrement sa progression sur la route, ça fait partie de son charme.»
Texte : Dominique Dricot
Photos : © Julien Mahiëls
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