Un an après la révélation du Dieselgate de Volkswagen, l’ONG Transport & Environment publie un nouveau rapport accablant pour les véhicules Diesel qui circulent en Europe. L’étude montre que la plupart des modèles Diesel du marché émettent sensiblement plus de polluants (surtout les NOx) dans la réalité que lors des tests réalisés en laboratoire. La presse généraliste parle d’un nouveau « scandale automobile ». À vrai dire, les résultats de l’étude de l’ONG Transport & Environment ne font que mettre en lumière ce que l’on savait déjà depuis longtemps : il y a un monde de différences entre les tests de pollution réalisés en laboratoire et les mesures effectuées en conditions réelles.
Jusqu’à 15 fois plus de NOx
L’ONG Transport & Environment a compilé les données portant sur 230 modèles de voitures, issues des enquêtes réalisées par les gouvernements français, britannique et italien dans le sillage du Dieselgate, ainsi que certaines bases de données publiques. Il ressort de cette étude que la plupart des modèles Diesel affichent dans la réalité des taux de pollution bien plus élevés que ceux calculés lors des tests d’homologation en laboratoire. Dans le cas des modèles Euro 5 (vendus de 2010 à 2014), plus de 4 véhicules sur 5 émettent en pratique plus de trois fois plus de NOx (oxydes d’azote) que la limite légale. Et deux tiers des modèles Euro 6 (vendus depuis 2015) produisent également trois fois plus de NOx sur la route que lors des tests d’homologation. La raison ? Les systèmes de dépollution sont systématiquement activés lors des phases de tests, alors qu’ils ne le sont que rarement en conduite réelle (essentiellement pour limiter la consommation de carburant et l’usure de ces systèmes).
Les moins bons élèves ?
Il ressort de cette étude que, pour les modèles Euro 6, les moteurs Diesel qui, en conduite réelle, s’écartent le plus des limites officielles en matière d’émissions de NOx sont ceux de chez Fiat-Suzuki (avec des émissions de NOx 15 fois supérieures à la limite légale), Renault-Nissan (14 fois plus d’émissions) et Opel (10 fois plus d’émissions). Volkswagen fait par contre partie des moins mauvais élèves (2 fois plus d’émissions que la limite fixée pour l’homologation).
Bientôt de nouvelles normes
Tous les véhicules incriminés dans l’enquête ont pourtant réussi les tests de dépollution et ont été légalement homologués pour la vente. Le vrai problème, c’est donc la représentativité des normes, qui sont très éloignées de la conduite en conditions réelles. Dans la réalité, le moteur est davantage sollicité et fonctionne donc majoritairement hors de la zone couverte par la procédure de tests. Les constructeurs et les autorités sont toutefois actuellement en négociation pour la mise en place d’une nouvelle norme qui serait plus proche de la réalité. Cette nouvelle norme est théoriquement prévue pour 2017. Affaire à suivre…
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!