Bien que l’interdiction des voitures thermiques en 2030 reste inchangée, des consultations avec les constructeurs doivent aboutir à des modifications dès janvier pour réduire la pression sur ces derniers et s’adapter à la réalité du marché qui doit composer avec une demande plus faible que prévu pour les véhicules électriques.
Des objectifs ambitieux mais irréalistes
Actuellement, les ventes de VE représentent seulement 18,5 % du marché, bien en deçà de l’objectif de 22 % pour 2024. Les constructeurs, comme Ford et Nissan, dénoncent des objectifs jugés « irréalistes » sans incitations gouvernementales. Guillaume Cartier, Responsable de Nissan Europe, a souligné que le mandat pourrait nuire à la viabilité des investissements au Royaume-Uni, menaçant des milliers d’emplois et des milliards de livres (et donc d’euros) en capitaux.
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Les défis pour l’industrie et l’infrastructure
Lisa Brankin, directrice générale de Ford Grande-Bretagne et Irlande, appelle à une flexibilité accrue pour tenir compte des défis actuels du marché, tandis que ChargeUK - l'organisme qui représente les principaux fournisseurs de chargeurs du Royaume-Uni - avertit qu’une révision des objectifs pourrait compromettre les investissements dans les infrastructures de recharge, arguant que le manque de clarté est perçu comme un frein majeur à la transition vers les VE.
Une décision urgente attendue
Jonathan Reynolds - secrétaire d'État aux affaires - promet une consultation rapide, avec des réponses claires avant janvier, pour restaurer la confiance des investisseurs et des constructeurs. Ce réajustement vise à garantir que la transition vers les VE reste une opportunité positive pour l’industrie britannique, tout en respectant les ambitions environnementales.
Ce tournant dans la politique liées aux voitures électriques au Royaume-Uni reflète les tensions entre ambitions écologiques et réalités économiques, posant la question de la viabilité d’une transition accélérée sans soutien approprié.
Quid de l’Europe ?
Les ajustements ou clarifications apportées par le gouvernement britannique ne manqueront pas d’intéresser les observateurs – et décideurs ? – européens. En effet, confrontée également à une demande insuffisante pour les VE, l’Union européenne doit désormais composer avec des constructeurs qui passent de moteurs industriels et économiques à entreprises en difficulté, obligées de fermer des usines. Outre le groupe Volkswagen, le groupe Stellantis est également confronté à la même problématique et envisage de fermer ou de réduire sérieusement la capacité de production de certains sites – principalement en Italie – tout en réajustant sa stratégie d’électrification.
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Si l’échéance du « zéro émission » est établie à 2035 en Europe, les défis restent similaires pour les constructeurs et l’économie « locale » dont les rythmes industriels et économiques n’émargent pas à la même cadence que les renouvellement des gouvernements et idéologies politiques généralement empreints de démagogie et peu propices à la stabilité. Face à la montée en puissance de l’industrie automobile chinoise sur nos marchés et aux mesures protectionnistes associées à la prochaine administration Trump, l’Europe se doit de réagir vite et intelligemment avec une vraie vision à long terme.
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