«La voiture électrique produit à peine moins de particules fines qu’un véhicule fonctionnant à l’essence.» C’est, en résumé, les conclusions d’une étude dite indépendante menée par Transport & Mobility, une spin-off de l’université de Leuven. Voilà qui interpelle, à ce point d’ailleurs que les grands médias traditionnels s’en sont vite emparés, ce qui a fait chauffer le téléphone à la rédaction du Moniteur Automobile.
Une voiture électrique qui émet des particules fines? Il est pourtant communément admis que justement, en roulant, elle n’émet rien, zéro, nada. Elle n’a d’ailleurs pas de pot d’échappement. Alors on se dit que ces experts prennent en compte la manière dont est produite l’électricité dont elle se nourrit, pour englober le bilan «du puits à la roue».
Dès lors, selon que l’électricité est produite à partir de centrales nucléaires ou à charbon, le bilan peut varier, ce qui peut effectivement amener à dire qu’en réalité, la voiture électrique émet des particules et des polluants de manière indirecte. Mais si on prend en compte le bilan de la production de l’énergie pour la voiture électrique, il faut le faire aussi, pour que la comparaison reste pertinente, pour la voiture «thermique» (essence ou Diesel), recourant pour produire son carburant à des raffi neries bien peu vertes.
Du coup, le moteur électrique, nonobstant ses autres obstacles à une diff usion plus large (surcoût, autonomie, temps de recharge…) reprend l’avantage. Dès lors, quelle est la crédibilité de cette étude? En réalité ses auteurs parlent de particules fines émises par… les freins et les pneus! D’accord, mais savent-ils qu’une voiture électrique, bien conduite, ne recourt quasiment pas à ses freins classiques, le moteur électrique se muant en générateur au lever de pied de l’accélérateur, ce qui participe à considérablement ralentir la voiture? Les freins n’interviennent qu’en dernier ressort, ils sont très peu sollicités.
Quant aux pneus, pourquoi émettraient-ils plus de particules que ceux des voitures à essence ou Diesel? Parce qu’une voiture électrique est plus lourde, du fait de ses batteries? L’argument paraît… léger. D’autant que, par définition, une voiture électrique parcourt annuellement infiniment moins de kilomètres qu’un modèle thermique équivalent, rendant l’argumentaire encore plus fallacieux. Preuve de la légèreté de l’info: ce qui faisait le buzz au journal de midi avait disparu du journal du soir. Pschitt, a fait l’«info»!
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