Les grands salons automobiles s’adaptent ou meurent, obéissant par là semble-t-il à l’immuable loi de Darwin. Pourquoi y échapperaient-ils du reste? Sous le couvert de la pandémie, on a vu apparaître les faiblesses structurelles de deux événements que l’on croyait immuables, Francfort et Genève, qui ne s’en seront pas remis. Et si un salon se tiendra bien sur les rives du lac Léman en 2022 après deux années d’annulation, c’est aussi parce que ses organisateurs, en faillite, ont revendu le concept aux propriétaires des bâtiments et que… le Qatar est entré dans la danse. En revanche, Francfort s’est fait piquer la place par Munich, qui a ainsi en quelque sorte inauguré la période des salons «post-Covid». Mais Munich est-il encore un salon «de l’auto»? C’est pour le savoir que nous avons dépêché sur place un journaliste qui en est revenu avec un constat sans appel. Il s’agissait plus de parler de mobilité au sens large que de nouveaux modèles dans les gammes des constructeurs. D’ailleurs, son nom officiel ne trompe pas: «IAA Mobility». Tout est dit. On y parlait vélos (électriques…), bornes de recharge, voitures autonomes, économie circulaire, conférences et débats… À tel point qu’on s’y serait presque cru à une convention du parti Écolo. Il ne faut pas se mentir, la bien-pensance écologisante, culpabilisante, aveugle et dogmatique, éloignée du débat pragmatique et scientifique, celle-là même qui nous fait construire des centrales au gaz (!) pour pallier l’arrêt annoncé des centrales nucléaires alors que dans le même temps, la demande en électricité va aller croissante puisque telle est la volonté politique, cette bien-pensance est désormais bien ancrée, empêchant tout débat serein. L’Allemagne, celle-là même qui vire – contrainte et forcée – à 180° vers la voiture électrique et qui a abandonné son programme nucléaire, s’en remet désormais au… charbon pour produire 27% de son énergie. Quel progrès fantastique! C’est l’enfer du décor: vert en apparence, gris derrière. Sur ces entrefaites, on a aussi appris qu’il y aurait bien un Salon de l’Auto en janvier prochain à Bruxelles, malgré la défection d’un très gros importateur privé – D’Ieteren – et de quelques marques isolées. C’est une bonne nouvelle bien sûr pour ce qui reste l’un des plus gros événements populaires du Royaume. Elle ne fera pas plaisir à tout le monde (à commencer par Elke…), mais elle réjouit la plupart des passionnés. Et c’est à tout le moins un signe d’optimisme. C’est un salon où l’on vend, et pas que du rêve. C’est ce qui fait sa spécificité et sa planche de salut. Maintenant, il ne faut pas se faire d’illusions. L’électricité y règnera aussi en despote éclairé et il faudra bien chercher les quelques supercars qui seront disséminées dans les palais du Heysel, cachées, presque honteuses. Honteuses, mais présentes.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!