Le dernier Grand Prix de Belgique de Formule 1 restera dans les annales comme l’un des plus… nuls. Ce qui devait être la grande fête des fans revenus en masse pour assister à ce qui devait constituer l’un des duels de la saison est allé à vau-l’eau et les spectateurs sont juste repartis transis, trempés, spoliés et – plus encore – frustrés. En gros, la course s’était jouée samedi; les qualifications ont donné le classement du Grand Prix, lequel s’est résumé à 2 tours derrière la Safety Car et s’est clôturé avec plus de 3 heures de retard sur le timing initial, avec un simulacre de podium sur lequel même les pilotes semblaient mal à l’aise, à part le jeune George Russell pour qui c’était le premier. On peut le comprendre. J’y étais et j’ai vu ces passionnés, ces familles, parfois avec des jeunes enfants, résister et patienter longuement, dignement, tentant de se mettre à l’abri sous des sacs poubelles, assis dans la boue, les pieds trempés, pendant des heures sans avoir quoi que ce soit à se mettre sous la dent puisque sur la piste, il ne se passait strictement rien. Il pleuvait à Francorchamps! À croire que ce n’était jamais arrivé auparavant. Si, bien sûr, et cela nous avait toujours donné des courses à rebondissements, donné l’opportunité aux moins bien lotis de se mettre en évidence. Mais ce dimanche 29 août 2021, la FIA a décidé de ne pas faire rouler ses 20 voitures. Est-ce parce que la F1 est désormais régie par des Américains, pays où effectivement il est de coutume d’arrêter les courses quand il pleut? Espérons que non… Ou parce que désormais le Directeur de Course est personnellement et civilement responsable en cas d’accident grave? Bien sûr, les conditions de piste étaient déplorables, la visibilité nulle à cause d’une brume persistante et le danger omniprésent. Mais enfin, ne dit-on pas qu’il s’agit des 20 meilleurs pilotes du monde? Depuis toujours, un bon pilote s’adapte aux conditions de course, à l’adhérence, à la visibilité et en garde sous le pied s’il en ressent la nécessité. Bien sûr, la météo était exécrable. Mais certains aiment ça et excellent dans ces conditions. Des légendes sont nées sous la pluie. Des réputations s’y sont défaites, aussi. Mais c’est le sport automobile avec ses aléas. Alors, OK, soit, on décide de ne pas rouler. «Ce n’est la faute de personne, c’est la météo». Les juristes de la F1 ont verrouillé le truc: la course a eu lieu puisqu’il y a eu classement et podium officiel. Donc, pas question de remboursement. «Merci d’être venus et à la prochaine…» Cynique et sans appel. La décision de ne pas rouler ne revenait pas à l’organisateur, Spa Grand Prix. Et pourtant, sa présidente se sent redevable envers les spectateurs. Dans ce fiasco, on aurait plutôt aimé un geste des pilotes, tous ou presque (multi-)millionnaires. Une sorte de pot commun, même symbolique, même partiel, qui aurait pu être redistribué aux spectateurs pour combler ne serait-ce qu’une faible partie de leurs pertes. Au-delà de l’argent, il y aurait au moins eu la force du symbole. Les stars de la F1 n’auraient pas vu de différence à la fin du mois. Pour le spectateur lambda, c’est différent. Ne seraient-ils pas sortis grandis, ces pilotes, d’une telle initiative «charitable»? C’est sans doute naïf. Mais tant pis…
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