Hormis peut-être pour la presse hexagonale, très centrée sur ses marques nationales, l’arrivée d’une nouvelle citadine compacte française n’a que rarement déclenché l’enthousiasme de la presse européenne. Il y eut certes quelques exceptions pour l’un ou l’autre modèle vraiment innovant, comme la première Twingo par exemple. Mais admettons que le phénomène est assez rare. L’arrivée de la nouvelle Citroën ë-C3, dévoilée le 17 octobre dernier, semble néanmoins faire exception à la règle. Pourquoi ? Parce qu’elle pourrait représenter la première ligne de défense face à la déferlante de voitures chinoises électriques qui cassent les prix et les codes. Enfin, serait-on tenté d’écrire, un constructeur automobile européen réagit et se positionne face à cette menace bien réelle, rendue d’autant plus concrète que l’Europe a ouvert en grand les portes de son marché intérieur. Mais la riposte s’organise. La France, par exemple, réserve ses incitants à l’achat aux modèles électriques produits en Europe, ce qui exclut de facto la Dacia Spring, fabriquée en Chine. Mais les constructeurs ne peuvent pas compter que sur le politique pour mettre en place les conditions nécessaires à leur survie : ils doivent aussi (ré)agir par des produits aptes à faire pencher la balance du client lambda dans la bonne direction lors de son choix. Et c’est précisément ce que fait cette nouvelle C3 électrique, proposée à un prix de 23.000 €. Si l’on déduit les 5000 € d’incitant que la Flandre va proposer dès 2024 pour toute voiture électrique achetée par un particulier et coutant moins de 40.000 € TTC, le prix final de cette C3 à batterie pour le client du Nord du pays se situe à 18.000 €! Ce qui devient imbattable. Et tant pis, malheureusement, pour les Bruxellois et les Wallons… Pour 2025, Citroën promet même une version à moins de 20.000 €.
Il était temps que la technologie électrique descende en gamme, se montre enfin accessible…
C’était donc visiblement possible. D’ailleurs, Renault se positionne lui aussi sur ce terrain des électriques plus accessibles, à moins de 25.000 €, avec sa R5 prévue pour 2024 et Volkswagen également avec une remplaçante de sa Up, attendue pour 2025. Dans le cas de la Citroën, produite sur le territoire de l’Union Européenne, en Slovaquie, ce prix raboté ne fait apparemment aucune concession au confort, à la sécurité ou à l’équipement de série, ni même au look qui n’a visiblement rien de godiche ou de repoussant (même si tous les gouts sont dans la nature). Il est le résultat d’une stratégie industrielle réfléchie et d’une adaptation de tous les composants à un usage raisonnable et raisonné. Même s’il faut regretter sans doute que sa batterie soit d’origine… chinoise. Qu’importe dans un premier temps : voyons cela comme une première étape. Il était en tout cas temps que la technologie électrique, aussi décriée soit-elle, descende en gamme, se montre enfin accessible et arrête de développer des puissances ahurissantes, aussi inutiles que chères. Dans la grande histoire de la petite automobile, cette nouvelle C3 électrique pourrait ainsi rejoindre la première Twingo au panthéon des voitures « intelligentes ».
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