Edito / Comme un hot-dog sans choucroute...

La décision est donc tombée ce mardi 12 octobre: la Covid aura eu raison du Salon de l’Auto de Bruxelles 2021. Ça aurait dû être la 99^e édition d’un événement que l’on croyait immuable. Bon an mal an, environ 500.000 personnes se pressaient dans les allées des palais du Heysel, qui parce qu’il était à l’achat et venait se renseigner sur les fameuses «conditions Salon», qui parce qu’il était passionné et aimait s’asseoir derrière le volant d’un modèle dans lequel il se serait bien vu repartir chez lui, qui enfin parce qu’il s’agissait d’un but d’excursion familiale, avec madame, enfants et poussette, les bras chargés de prospectus et de posters, prompt à dégainer son GSM pour un selfie devant une voiture d’exception et amoureux des célèbres hot-dogs hors de prix de Madame Josiane, toujours aussi parcimonieuse avec le ketchup. Bien sûr, certains se réjouiront de cette annulation (un ancien co-président d’Écolo a ainsi cru malin de twitter «pauvre petite industrie dans le besoin», témoignant ainsi de son respect envers les 120.000 personnes qu’emploie le secteur en Belgique et leur famille), mais on attend toujours de voir un salon du vélo-cargo qui attirerait un demi-million de personnes. Et ceux-là oublieront vite que la mobilité au sens large était justement devenue au fil des ans un thème majeur d’un salon qui a toujours su évoluer avec son temps. Sans parler du fait qu’une année sur deux, il était consacré aux véhicules utilitaires dont nombre d’entrepreneurs, d’indépendants, de petits artisans ont besoin au moment de renouveler leur(s) véhicule(s) professionnel(s). Ce n’est certes pas l’absence de Salon qui les en empêchera, mais il s’agissait indéniablement d’une facilité au moment du choix. Et puis, le Salon était aussi une vitrine ouverte sur de nouvelles technologies, l’occasion de se renseigner et de se faire conseiller sur les alternatives à l’essence et au Diesel. Bref, ce Salon 2021 n ‘aura pas lieu. Cela dit, dans la foulée de l’annulation de Genève en mars dernier à l’aube de cette première vague maudite dont on pensait alors qu’elle ne durerait pas, on ne donnait pas cher de la peau de Bruxelles suite aux nouveaux chiffres à la hausse depuis mi-septembre. Et ce report à janvier 2022 apparaît aujourd’hui logique, dans le contexte que l’on connaît. Car l’organiser «à moitié» n’aurait pas eu de sens; ça aurait été comme un hot-dog sans choucroute. Mais parce que janvier reste un momentum, même autour d’un événement qui n’aura pas lieu, Le Moniteur Automobile vous prépare d’ores et déjà quelques surprises qui vous permettront de faire «comme si»; de vous tenir informé, de vous guider dans vos choix, de vous faire rêver, d’alimenter votre passion pour la chose automobile. Manquera juste les flonflons et les hot-dogs, mais tout le reste, vous le trouverez dans nos colonnes. Avec toutes nos équipes, on s’y engage!