Décryptage / La VRT accuse Opel de modifications en cachette

C’est dans le cadre d’un reportage mené en caméra cachée que la VRT accuse aujourd’hui Opel de procéder en toute discrétion à la suppression d’un logiciel suspect qui aurait été installé dans le Zafira Tourer 1.6 Diesel année-modèle 2014. Selon le média flamand, ce logiciel suspect permettrait de gonfler les prestations de la voiture, mais il augmenterait aussi les taux d’émission d’oxydes d’azote (NOx). Cette enquête est partie d’une invitation pour bénéficier d’une mise à jour gratuite. Une occasion dont la VRT a visiblement profité.

Des mécanos

L’enquête de la VRT se base en réalité beaucoup sur les dires de mécanos qui affirment que certains modèles, comme le Zafira 1.6 CDTi de 2014, émettent trop de dioxydes d’azote. Ceux-ci n’hésitent par ailleurs à affirmer que « à chaque entretien, nous procédons à une mise à jour du logiciel », une procédure appliquée depuis novembre 2015, soit juste après les révélations du scandale Volkswagen.

Des mesures aussi

L’information a éveillé les soupçons des journalistes de la VRT qui ont décidé d’envoyer un Zafira 1.6 chez un concessionnaire. Mais au préalable, ceux-ci ont chargé un labo de mesurer les taux d’émissions dudit véhicule. Avant son passage au garage, les taux étaient 5 fois supérieurs à ceux révélés par la valeur officielle. Ce qui ne veut pas dire grand chose déjà. Car seuls quelques organismes en Europe sont certifiés pour mener des normes Euro. Le labo a-t-il procédé à ses mesures dans ce cadre où simplement constaté un dépassement dans des conditions réelles. Car si tel est le cas, c’est tout à fait normal car tout ce qui est émis (donc les dépassements) en dehors du cycle de test est tout à fait autorisé, donc légal. On ne sait donc pas grand chose si ce n’est qu’à son retour du garage, la voiture en question présentait des taux d’émissions qui « n’était plus que de 1,74 fois supérieur ».

Opel réagit

Dans ce contexte, Opel a directement réfuté les allégations de la VRT et la marque a publié un communiqué qui explique que « l’opération de mise à jour 15-P-044 à laquelle il est fait référence n’a aucun rapport avec le niveau des émissions moteur. Par ailleurs, aucune autre campagne de rappel n’a été lancée en 2015 qui aurait visé à améliorer les valeurs d’émissions. L’opération de maintenance 15-P-044 a été revue par l’organisme KBA en charge des homologations en Allemagne ». La marque précise aussi que « nous confirmons que le logiciel développé par GM ne possède aucune fonction capable de détecter que le véhicule est en train de subir un test d'émissions d'échappement. De plus, Opel a fait savoir au mois de décembre qu’il souhaitait prendre des mesures supplémentaires pour répondre aux futures réglementations en matière d’émissions, tant pour les NO_x que pour le CO₂ ». Et c’est visiblement dans cette optique que les ingénieurs ont récemment lancé une initiative visant à l’amélioration de la technologie de la réduction catalytique sélective (Selective Catalytic Reduction ou SCR) appliquée aux moteurs diesel afin de réduire davantage les émissions de NOx. Une initiative qui essaie d’ailleurs d’anticiper la future norme RDE.

Qu’en déduire ?

Ce que la VRT ne semble pas savoir, c’est que dès qu’elle passe au garage, la voiture est d’office branchée sur l’ordinateur (chez certains, c’est d’ailleurs facturé) et que, oui, comme pour un ordinateur, il y a presqu’à chaque fois des mises à jour à implémenter. Ce qui semble d’ailleurs logique. Car les bataillons d’informaticiens qui œuvrent chez les constructeurs font constamment évoluer leurs gestions. Et ça, ça ne date absolument pas de l’affaire Volkswagen… Il faut donc rester prudent car, depuis l’affaire Volkswagen où il y a effectivement eu tromperie, les rumeurs et soupçons totalement infondés ne cessent de fleurir. Souvent à tort d’ailleurs. Comme ici peut-être à nouveau…