Les constructeurs qui investissent des millions d’euros dans des technologies de pointe pour leurs véhicules le feraient en réalité pour rien ou en tous cas pour pas grand chose. C’est ce que révèle une récente étude du bureau JD Power qui met en exergue le faible taux d’utilisation des technologies que ce soit les assistances à la conduite, les fonctionnalités autonomes voire même la désormais sacro-sainte connectivité. Explications.
4200
JD Power a mené son enquête auprès de 4200 clients de voitures neuves dans les premiers 90 jours d’utilisation. Les résultats mettent en exergue que plus de 20% des propriétaires n’ont jamais utilisé 16 des 33 technologies étudiées. Dans le détail, 35 % n'utilisent jamais le système de stationnement automatique, 33 % n'ont jamais utilisé l'affichage « tête-haute » tandis que 32 % n'ont même jamais utilisé les applications proposées dans l’interface connectée (service de recherche, points d’intérêt, météo…) Pire : 20% des propriétaires ne voudraient plus 14 de ces 33 technologies dans leur prochain véhicule dont l’Apple Carplay et l’Android Auto et même la commande vocale. C’est apparemment, le génération Y (celle née entre 1977 et 1994) qui y serait le plus réfractaire.
Le smartphone suffit
« Dans de nombreux cas, les propriétaires préfèrent utiliser leur smartphone ou tablette, car ces appareils répondent à leurs besoins et ils sont familiarisés avec eux » expliquait Kristin Kolodge, directrice exécutive de la recherche chez JD Power. Et elle ajoutait que les dépenses en recherche représentent des pertes « de millions de dollars » à la fois pour les fabricants et pour les consommateurs.
Les concessionnaires aussi responsables
Parmi les raisons de refus de ces technologiques par les propriétaires, ceux-ci évoquent fréquemment le peu d’utilité des fonctionnalités, mais aussi le fait qu’ils ne les ont pas choisis car elles faisaient partie d’un pack d’équipements. En outre, les concessionnaires portent aussi leur part de responsabilité dans ce phénomène de non-acceptation car ils expliquent mal, voire pas du tout les fonctionnalités qui existent lors de la livraison du véhicule. Or, Kristin Kolodge rappelle pourtant que les 30 premiers jours sont cruciaux et que c’est à la fin de cette période que la technologie sera adoptée ou non. Elle appelle donc les constructeurs à démarcher vers le consommateur.
Les assureurs sur leurs gardes
« Si certaines technologies, telles que l'alerte de changement de voie contribuent à rendre les véhicules plus sûrs, l'industrie de l'assurance reste par ailleurs très préoccupée par les risques de distraction du conducteur causée par les autres technologies, notamment de divertissement », déclarait Chip Lackey, directeur de la branche « assurances » chez JD Power. Et il rappelait à juste titre que « l’ajout de technologies fait grimper les coûts de réparation. Un bouclier légèrement éraflé qui devrait normalement coûter quelques centaines d’euros peut passer à plusieurs milliers lorsqu’il est pourvu d’une aide au stationnement, d’une caméra ou d'autres capteurs endommagés ».
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