Les délégations des 13 pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et des 5 producteurs invités à Doha (Qatar), dont le Mexique et la Russie, sont repartis sans accord sur la production de l’or noir dans le monde. Résultat : le pétrole reste excédentaire et en surproduction dans une atmosphère de crise économique qui a clairement ralenti la demande ces dernières années. Et par la loi de l’offre et de la demande, les prix restent bas. Ils sont passé de près de 100 $ le baril en 2014 à 35 $ ces dernières semaines.
Tensions régionales
La réunion du dimanche 17 avril a été pour le moins expéditive. Il n’aura fallu que 6 heures avant que chacun ne quitte la table sans décision sur le gel de la production au moins jusqu’en octobre 2016. Dès lors, chaque pays continuera à produire et exporter comme bon lui semble, malgré un marché très excédentaire. Cet échec est notamment à mettre sur la mésentente entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Ces deux pays sont clairement devenus ennemis. De plus, l’Arabie a perdu son aura auprès des Occidentaux qui lorgnent aussi maintenant du côté de l’Iran.
Portefeuille soulagé
Ce couac de l’OPEP a une conséquence positive pour les automobilistes (européens). Les prix à la pompe risquent de se stabiliser à des tarifs proches de la situation actuelle pour de longs mois encore, hors augmentation de taxes. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite. L’Arabie Saoudite est mise sous pression et si le baril devait encore diminuer, le royaume pourrait décider de son propre chef de fermer les robinets, sans l’Iran. La Russie, quant à elle, joue un peu le rôle d’arbitre tout en voulant placer ses pions dans l’actuel jeu géopolitique.
Gaz de schiste
Néanmoins, à l’heure actuelle de surproduction – avec un stock de 3 milliards de barils – si l’Arabie Saoudite et ses principaux alliés à l’OPEP que sont le Qatar et le Venezuela décidaient unilatéralement de geler leur production, les stocks sont tels que les prix de devraient pas flamber immédiatement. Paradoxalement, Téhéran pourrait même en profiter, avec du pétrole un peu plus cher à vendre aux Occidentaux. Et si le gaz de schiste n’est plus aussi intéressant au cours actuel du pétrole avec plusieurs puits fermés, il pourrait vite redevenir populaire avec une relance de la prospection, si les prix de l’or noir venaient à flamber.
Pétrole pas cher
Les États-Unis totalement étrangers aux manœuvres de l’OPEP ne diminueront évidemment pas leur production. Les USA, et quelques autres pays producteurs, peuvent ainsi jouer le rôle de régulateur des prix tout en ayant les capacités de s’adapter au marché. Une autre variable peut jouer sur le cours du brut : la situation économique de la Chine. La demande de pétrole ne diminue toujours pas au niveau mondial, même si elle se stabilise en Europe. Toutefois, une économie ralentie du côté de l’Empire du Milieu signifierait une baisse conséquente de consommation de produits pétroliers. Ce qui pourrait mettre à mal l’objectif d’arriver à un marché rééquilibré à l’horizon 2018. Reste enfin le risque d’un embrasement généralisé des conflits dans les pays du Moyen-Orient avec, alors, un impact sur la production. Même si la récente grève au Koweït n’a pas eu de réel effet sur les prix compte tenu de l’importance des Russes et des Américains dans le trio de tête des pays producteurs avec l’Arabie Saoudite.
Pas bon pour l’électrique
Du côté des constructeurs automobiles, le prix à la pompe, tel le gazole aux alentours de 1 €, influence le comportement des acheteurs. Le bon vieux moteur thermique reste concurrentiel face aux autres solutions. Alors que les gouvernements essaient à tout prix de réduire la dépendance au pétrole pour nos déplacements. À moins d’une fiscalité particulièrement agressive, les voitures électriques ou à hydrogène ne peuvent pas encore faire le poids dans le budget familial face aux Diesel et moteurs à essence. Le portefeuille aura toujours pour lui la raison du plus fort.
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