Premier essai / Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

La Volkswagen Passat est ce que l’on peut appeler une valeur sûre. Un choix rationnel, pris sans grande passion, mais tout simplement parce qu’on sait qu’elle fera ce qu’on lui demande et le fera même bien. La Passat, c’est un peu cette vieille paire de Charentaises, pas très sexy au lever du lit, mais tellement confortables qu’on hésite à les quitter. Et depuis 50 ans, Volkswagen en a vendu des Charentaises : 34 millions en un demi-siècle d’une carrière ininterrompue. Et à peu près partout dans le monde. Même à l’aube de l’avènement supposé de l’électrique, Volkswagen ne pouvait décemment pas se passer d’une telle locomotive dans sa gamme. Peut-être tout simplement parce que tout le monde n’a pas forcément l’envie ou les moyens de basculer vers une ID.7 Tourer 100 % électrique. Mais puisqu'il faut quand même un peu rationaliser l’offre et sans doute faire aussi un peu d’économies, cette Passat 2024 n’est plus disponible qu’en break. Qui s’appelle toujours Variant, sûrement pour prendre ses distances avec l’électrique voisine de gamme qui, elle, s’appelle donc Tourer

Carrosserie et dimensions Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

Cette Volkswagen Passat Variant 2024 repose sur la dernière mouture de la plateforme MQB Evo qu’elle partage avec le récent Tiguan et l’imminente Skoda Superb Combi. Par rapport à la précédente génération, l’empattement a augmenté de 5 cm tandis que la longueur atteint désormais 4,92 m (+ 15 cm, soit désormais la longueur d’une Audi A6 Avant), pour une largeur de 1,85 m (+ 1,7 cm) et une hauteur identique de 1,50 m. Visuellement, elle reprend les derniers éléments caractéristiques du design Volkswagen. À savoir, en particulier, ces feux avant très fins reliés par un bandeau de diodes, des lignes lisses et sans relief « bien dégagées derrière les oreilles » pour se fondre dans la masse. Ainsi que ces blocs optiques arrière, eux aussi, reliés par un jonc lumineux rouge comme sur de plus en plus de modèles. Au moins cette ligne lisse a-t-elle des avantages, notamment aérodynamiques, avec un excellent Cx passé de 0,31 hier à 0,25 aujourd’hui. Et comme la surface frontale est quasiment inchangée, la nouvelle Passat fend à présent beaucoup mieux le vent que la précédente, avec à la clé une meilleure efficience énergétique et un silence à bord accru.

>> Longueur : 4917 mm - largeur : 1849 mm - hauteur : 1506 mm - empattement : 2841 mm

Habitacle et coffre Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

L’habitacle suit lui aussi de près les dernières tendances à la généralisation des écrans. Le combiné d’instruments traditionnel est remplacé par un écran de 10,25 pouces, complété par un écran central de 12,9 pouces, voire 15 en option, à la logique revue, particulièrement par l’accès direct aux menus principaux. Mais contrairement à ce qui prévaut désormais dans le Tiguan, la Passat n’a pas droit à cette molette sur le tunnel central permettant de piloter aisément le volume sonore ou les modes de conduite par exemple. En soi, ce n’est pas grave et vite pardonné grâce au choix de matériaux de meilleure qualité que dans le nouveau SUV de la gamme. Grâce aussi à une ambiance à bord plus « veloutée », plus raffinée et oui, osons le mot, plus « premium ». On n’est pas encore dans l’univers A6 Avant/Série 5 Touring/Classe E Break, mais plus très loin alors que la gamme de prix n’atteint pas (encore) les sommets délirants de ce trio infernal.

Autre aspect non négligeable : l’accroissement de 5 cm de l’empattement bénéficie directement aux occupants arrière qui disposent de fait de… 5 cm de plus en dégagement aux genoux. Avec son habitabilité arrière à présent royale, la Passat 2024 s’arroge une des qualités maîtresses de sa cousine de chez Skoda, la Superb Combi. Y compris pour ce qui concerne le volume de coffre, qui gagne en l’occurrence 40 l pour culminer désormais à 690 l banquette en place, voire 1920 l banquette rabattue. Une vraie soute à bagages, plus généreuse que dans le SUV Tiguan (652/1650 l).

>> Volume de chargement : 690-1920 l

Spécifications et performances Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

Cette nouvelle génération de Passat arrive avec une gamme de moteurs relativement classique et éprouvée. Et bonne nouvelle pour les uns, catastrophe pour les autres, Volkswagen a décidé de continuer dans la voie du Diesel. En particulier avec son célèbre 2.0 TDI décliné en 122, 150 ou 193 ch, en complément du 2.0 TSI à essence (204 ou 265 ch), du 1.5 eTSI microhybridé avec alternodémarreur 48 V (150 ch). Sans oublier les deux versions hybrides rechargeables de 204 ou 272 ch, dotées d’une batterie de 19,7 kWh (nets), permettant, dans le meilleur des cas, jusqu’à 100 km d’autonomie électrique alors que ces versions PHEV acceptent une recharge rapide à du 50 kW.

Conduite Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

Pour ce court galop d’essai, notre choix s’est porté sur le 2.0 TDI de 150 ch. Tout simplement parce que, quoiqu’on en dise, il s’agit d’un ensemble moteur/boite DSG 7 rapports qui s’accorde à merveille avec la vocation de grande routière confortable et infatigable revendiquée par cette Passat voyageuse au long cours. Sans chercher à profiter pleinement des qualités du châssis, en particulier cette nouvelle suspension pilotée DCC Pro optionnelle (à recommander) et sur des petites routes exigeantes de l’arrière-pays niçois, on a vu notre consommation moyenne se stabiliser autour des 5 l/100 km. Nul doute que sur autoroute et à vitesse stabilisée, une moyenne de 4,5 l/100 km, voire moins, parait tout à fait envisageable. À force de consommer moins que nos confrères qui nous ont précédé au volant, on a même vu notre autonomie… augmenter. De 940 km au début de notre parcours, après environ 50 km d’essai, l’autonomie affichée au tableau de bord approchait les… 1.000 km. Une autonomie qui augmente, voilà qui nous change des électriques ! Et surtout, voilà de quoi profiter pleinement des qualités de confort de la suspension, des sièges ergoActive (en option) tout simplement parfaits, de l’excellente installation audio qui n’éprouve aucune peine à masquer le léger grognement du 2.0 TDI lorsqu’il est sollicité. C’est la seule chose qu’on puisse lui reprocher.

Prix en Belgique Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024

Après la disparition incompréhensible des versions breaks (comme des berlines d’ailleurs) des Ford Mondeo, Hyundai i40, Mazda 6, Opel Insignia, Renault Laguna Grandtour et autres, la Volkswagen Passat 2024 se retrouve bien isolée sur le marché. Elle n’affronte plus qu’une Jaguar XF Sportbrake (4,96 m) plongée dans le coma commercial par sa marque. Voire une Citroën C5 X (4,81 m) ou encore les Peugeot 508 SW ou Volvo V60, cette dernière en fin de carrière et toutes deux moins statutaires à 4,78 m. Voire une V90 à 4,95 m, elle aussi en sursis.

Le moteur d’accès de gamme, le 1.5 eTSI microhybridé 48 V de 150 ch en finition de base Style est proposé à 43.640 €. Pour bénéficier du 2.0 TDI de 150 ch (associé à la boite DSG 7), toujours en finition de base Style, il faut tabler sur 47.015 €. À titre de comparaison, un Tiguan pareillement motorisé, à niveau de finition quasi équivalent, se négocie à 46.860 €. Une différence minime qui posera un cas de conscience au moment du choix, entre un SUV tendance et un break fonctionnel et plus sobre.

Retrouvez tous les prix de la Volkswagen Passat Variant en Belgique

Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI 2024 - verdict du Moniteur Automobile

Parce qu’il n’y a pas que l’électrique dans la vie, Volkswagen continue avec ce qu’il sait très bien faire : un break non seulement utile et pratique, mais très agréable à vivre, confortable, habitable, bien fini et faisant appel à des matériaux de qualité. Certes, visuellement, le coup de cœur n’est pas immédiat, mais il suffit de franchir la porte, s’installer au volant et rouler pour appréhender ses innombrables qualités de confort et de sobriété. Une démarche très… Volkswagen en somme. Jusque et y compris dans les prix pratiqués, l’abondance et les coûts des options. Mais sur cette question du prix, le cas Volkswagen est loin d’être isolé. Quoi qu'il en soit, les Allemands ont raison de persévérer dans un segment de marché que d’autres délaissent, tout occupés à développer des gammes électriques au sujet desquelles rien ne dit que le vent ne finira pas par tourner. On verra…