Premier essai / Rolls-Royce Wraith
Une Rolls sportive ? N'y a-t-il pas là contradiction dans les termes ? À cette vieille question, les concepteurs de Goodwood répondent par la Wraith. La sportive version happy few.
La Wraith sait nous surprendre, notamment par l'intégration d'une technologie empruntée à la formule 1 : le SAT (Satellite Aided Transmission), grâce auquel les données du système de navigation sont prises en compte par la boîte automatique (ZF) à 8 rapports. But ? Que celle-ci interprète ces données en vue d'une sélection de rapports plus logique (par exemple en ne montant pas d'une vitesse lorsque le conducteur soulage l'accélérateur à l'abord d'un virage qu'il envisage, en fait, de prendre en force). Au volant, on constate le choix d'une jante épaisse, en accord avec la volonté de distiller de la sportivité dans la Wraith, ce que confirme la consistance de la direction. Un autre bouton éveille le 6.6 V12, qui signale bien sa présence, surtout lorsque la Wraith s'équipe des échappements apparents optionnels. Un ronflement profond et noble, certes, mais pas de quoi affoler un sonomètre.
Rassurons les clients de Rolls-Royce de la première heure : la Wraith prodigue ce fantastique confort de roulement, inimitable et propre à la marque. Dans les petits villages traversés à faible allure, on souhaiterait une direction plus prompte à retrouver son point milieu, ce qui aurait pour effet de fluidifier les successions de changement de direction À notre grand étonnement, Rolls-Royce a prévu un petit crochet par le circuit de Goodwood. Comme on pouvait s'y attendre, l'expérience impressionne, surtout au vu de l'aisance dont se targue la Wraith pour poser l'aiguille sur 200 km/h, sans forcer. De surcroît, elle assure lors du gros freinage précédant la zone sinueuse.
La Wraith est à l'image de ce que les concepteurs de Goodwood ont souhaité : une pure Grand Tourisme avec laquelle on se délectera d'accomplir un Bruxelles- Marseille, un New York-Washington ou un Pékin-Shangai frais comme un gardon à l'arrivée, paré à profiter des autres joies de la grande vie. Il en ira de même pour les deux ou trois passagers qui croiseront en votre compagnie. Dommage, seuls les happy few pourront s'en délecter.
L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1558 du 18 septembre 2013.
Dans cet article : Rolls-Royce, Rolls-Royce Wraith
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