Nous n'allons pas refaire toute l'histoire - parce qu'elle a déjà été racontée un milliard de fois - mais pour ceux qui ne le sauraient pas encore (nous ne pensons pas qu'ils seront nombreux) : bien que MG signifie toujours Morris Garages - et implique donc une certaine britannicité - la marque navigue sous pavillon chinois depuis des années.
De quoi éclairer d'un jour nouveau les différents badges 100 qui visent à souligner le centenaire de la marque, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. En effet, tout dépend si l'on considère la renaissance après la faillite de 2005 comme un retour en arrière ou comme un nouveau départ.
Nous penchons plutôt pour cette dernière piste. MG s'est donc réincarnée en 2006 en une marque économique qui voulait marquer des points avec son rapport qualité-prix. MG a voulu voir si cette approche serait adoptée par la clientèle européenne. La ZS EV livrée en 2019 à cet effet a immédiatement placé la concurrence européenne dans l'embarras. Plus avancé technologiquement, avec suffisamment de commodités pratiques et le tout à un prix nettement inférieur à ce qu'il fallait débourser dans d'autres concessions pour obtenir un SUV électrique similaire, le ZS s'est lentement mais sûrement frayé un chemin vers le haut du palmarès des ventes. D'autant plus que le petit SUV était également proposé avec des moteurs à essence classiques.
Avec la deuxième génération que voici, le temps n'est plus aux expérimentations et autres hésitations. Le nom est connu, la notoriété confirmée. Le ZS veut donc passer du statut d'outsider à celui de premier choix. Et ce, auprès d'un groupe de clients particulièrement large. C'est certainement ambitieux. Mais est-ce également réaliste ?
Design MG ZS Hybrid+
Impossible de confondre l'ancien et l'actuel ZS. Car le nouveau ZS s'étire sur 10,7 centimètres de plus (et gagne 0,9 centimètre en largeur et perd 0,14 centimètre en hauteur), mais aussi parce que son design ne ressemble en rien au style "bien sous tous rapports" de la première génération. En effet, les phares dits « Hunter Eyes » paraissent plus affirmés, la sportivité étant confirmée par le becquet de coffre et les (faux) embouts d'échappement arrière.
Attention, le look est toujours aussi générique (ceux qui voient une Lexus LBX à l'avant peuvent lever la main). Mais le ZS dégage aujourd'hui une élégance qui manquait à son prédécesseur.
Si vous avez remarqué que l'espace a été laissé pour une calandre traditionnelle - au lieu de la calandre fermée du ZS EV - ce n'est pas une coïncidence. En effet, le ZS ne sera proposé qu'en version Hybrid+. Ceux qui veulent encore rouler en tout électrique devront patienter jusqu'à ce que l'ES5 débarque chez nous. Un VE qui partage ses dimensions - et dans une moindre mesure son look - avec le ZS, mais qui, pour le reste, s'appuie sur des éléments techniques complètement différents.
Intérieur MG ZS Hybrid+
Si vous ouvrez la porte pour la première fois, vous ne pourrez qu'être séduit par ce qui se présente devant vous. La planche de bord est astucieuse, le levier de vitesse « aviation » est une belle touche, les deux écrans de 12,3 pouces apportent le modernisme numérique nécessaire, tandis que les options comme le volant chauffant ou les sièges réglables électriquement impliquent un standing que l'on n'attend pas vraiment pour ce prix.
Mais au second coup d'oeil, certains détails paraissent moins reluisants. Les surpiqûres décoratives s'avèrent être une simple impression dans les plastiques durs, le volant ne se règle pas en profondeur et le siège passager ne se règle pas en hauteur, il n'y a pas de chargeur à induction logé sous le grand compartiment de rangement, Apple Car Play et Android Auto ne fonctionnent que par connexion avec un câble USB (USB-A qui plus est !), le hayon doit toujours être ouvert à la main. Et ainsi de suite. Rien d'insurmontable, mais cela ajoute tout de même un peu de fadeur à l'éclat d'origine.
Toutefois, ces commentaires n'enlèvent rien au fait qu'en termes de rapport qualité-prix, MG est une fois de plus extrêmement bien servi. À commencer par les sièges proposés. Les Chinois aiment les places arrière spacieuses, une règle à laquelle ce ZS ne déroge pas. Les jambes et la tête des adultes peuvent donc facilement trouver place à l'arrière de ce ZS, même si de très grands gabarits siègent à l'avant. Bien entendu, ce parti-pris ce paie dans le coffre où vous ne pouvez loger 'que' 443 litres. Croyez-nous, beaucoup de véhicules du segment B renonceraient à une roue pour un tel volume de chargement.
Dans ce cas, il faut tenir compte des batteries. La batterie 12 volts dépasse sous le plancher, tandis que la batterie haute tension se trouve derrière la deuxième rangée. Dans le premier cas, cela signifie que vous ne pouvez pas mettre trop de choses sous le double plancher, tandis qu'avec la grande batterie, vous devez tenir compte du fait que vous n'obtenez une aire de chargement plane que si vous laissez le plancher de chargement dans sa position la plus haute.
Les écrans, ensuite. Bien qu'il y ait encore des erreurs de traduction à relever (surtout en néerlandais) et des manques d'ergonomie ici et là, l'infodivertissement de la MG peut rivaliser avec ses homologues européens assez facilement. N'oubliez pas qu'en version standard, vous devez vous contenter d'un écran de 10,25 pouces. C'est a priori le seul bémol à signaler puisque Apple Car Play/Android Auto, la navigation et toutes les autres fonctionnalités sont livrées d'origine dès la finition de base.
Spécifications et performances MG ZS Hybrid+
Le ZS partage son groupe motopropulseur avec la MG 3, ce qui signifie que sous le capot vous trouverez à nouveau le moteur atmosphérique 1,5 litre à quatre cylindres de 102 ch et 128 Nm. Un moteur à essence relié à deux moteurs électriques par l'intermédiaire d'une transmission automatique à trains planétaires et trois rapports. Le premier de ces moteurs synchrones à aimant permanent développe 136 ch et 250 Nm et se charge de l'entraînement des roues avant, le second déploie ses 81 ch et 60 Nm comme générateur d'énergie pour alimenter soit la batterie de 1,83 kWh, soit le moteur électrique, soit les deux simultanément.
Ce générateur est à son tour entraîné par le moteur à combustion. Le système hybride fonctionne alors en série, ce qui constitue également le premier des huit modes de fonctionnement que la gestion électronique peut choisir. L'hybridation parallèle - dans laquelle la batterie haute tension fournit sa puissance directement au moteur électrique (sans passer par le générateur) - est également une option, tout comme le 1,5 litre peut propulser le ZS à lui seul. Ce dernier scénario ne se produit toutefois que dans des cas très exceptionnels.
Dans la pratique, cela signifie qu'il y a généralement un partenariat entre les différents moteurs. Une combinaison qui produit 197 ch et 465 Nm, une puissance qui permet au ZS de franchir le cap des 100 km/h en 8,7 s. Bien entendu, il ne s'agit là que d'un objectif secondaire. Dans le cas présent, il est bien illustré par le gémissement agaçant du moteur à combustion interne et la montée en puissance particulièrement linéaire (et plutôt ennuyeuse). Il faut cependant reconnaître que la « poussée » supplémentaire que l'on obtient à la fin procure une certaine excitation. Cela rappelle même un peu le VTEC de Honda.
Comme dans la quasi-totalité des hybrides, la greffe sert donc principalement l'efficacience. MG annonce une moyenne d'environ 5 l/100 km (5,1 pour les versions Comfort et Luxury) - ce qui équivaut à 113 à 115 g/km de CO2 - une consommation dont nous sommes cependant restés très éloignés dans la pratique. Une première mesure de la consommation a donné une moyenne de 6,8 litres. Il faut toutefois noter que notre voiture d'essai avait un kilométrage presque vierge. Une fois que les cylindres se seront détendus, le résultat final sera probablement inférieur de quelques décilitres. Même dans ce cas, la consommation reste élevée.
Conduite et confort MG ZS Hybrid+
Est-ce parce que le logo MG évoque une certaine sportivité ? Car il n'y a qu'un seul adjectif pour le niveau d'amortissement du ZS : raide. Ce n'est jamais inconfortable, mais on sent clairement les bosses passer. Dommage, car si l'on considère que l'hybride n'a que peu ou pas d'aspirations sportives, un peu plus de tolérance aurait mieux convenu aux MacPherson à l'avant et à l'essieu de torsion à l'arrière.
Bien sûr, le réglage plus ferme permet au ZS de se frayer un chemin plus facilement (et donc plus rapidement) sur une route sinueuse. Encore une fois, nous n'appellerions pas cela de la sportivité. Mais en même temps, nous pouvons facilement penser à une poignée de concurrents qui ne tiennent pas la corde avec autant d'aisance. Et oui, cela inclut son ennemi tout désigné, le Dacia Duster.
Prix MG ZS Hybrid+
Certes, le MG ZS est devenue plus onéreux. Par rapport aux versions essence de son prédécesseur, l'augmentation de prix s'avère même significative. Et pourtant, nous n'hésitons pas une seconde à attribuer à cette MG le label « excellent rapport qualité-prix ». Pour 25.285 € - le prix de départ du MG ZS Hybrid+ en version Standard - trouvez-nous une hybride aussi performante, élégante, bien habillée et spacieuse, avec une garantie de 7 ans en plus (nous avons mentionné la seule à l'instant).
Pour 1500 € de plus, vous achetez la version Comfort, la plus intéressante (car légèrement plus complète). Si vous aimez aussi les sièges et le volant chauffants, le siège conducteur réglable électriquement, la caméra de stationnement à 360 degrés ou la sellerie en similicuir, vous pouvez encore passer au niveau Luxe, bien que pour cette version, il faille déjà débourser 29.285 €.
Verdict MG ZS Hybrid+
Les Chinois apprennent en effet très vite. Il suffit de regarder le MG ZS : d'un bambin bon marché (en apparence), il s'est mué en SUV familial appétissant. Avec non seulement une allure élégante (bien que générique), mais aussi le confort (électronique) nécessaire qui rend l'espace intérieur considérable encore plus agréable à vivre. De plus, il est équipé d'un groupe motopropulseur hybride avancé qui compense ses lacunes en matière d'efficacité par une certaine vivacité.
Bien sûr, il y a encore des petits défauts (amortissement un peu raide, quelques erreurs de manipulation, quelques erreurs de traduction...) mais ils sont moins nombreux qu'auparavant. Le rapport qualité/prix quasi imbattable de cette MG - malgré son coût plus élevé - n'en est que plus intéressant. En effet, les prix d'entrée de gamme attrayants ne sont plus là uniquement pour masquer ses défauts.
Le Dacia Duster est d'ores et déjà mis en garde...
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