Le concept
Depuis le lancement du premier Kadjar, en 2018, l'offre s'est sérieusement étoffée dans la catégorie des SUV du segment C. Le Kadjar fait mieux que s'y défendre : 450.000 unités ont déjà trouvé preneur dans le monde. Sur notre marché, le SUV au losange se porte bien, mais reste devancé par certains de ses rivaux, notamment par son cousin Nissan Qashqai qui domine la catégorie avec le Volkswagen Tiguan et le Hyundai Tucson.
Dans le même temps, les Français n'avaient d'autre choix que de revoir de fond en comble les motorisations du Kadjar : suite à l'entrée en vigueur de nouvelles normes d'émissions et de nouvelles procédures de test, le 1.2 TCe (qui était encore dépourvu de filtre à particules) ne convenait plus. Aussi a-t-il été remplacé, sous le capot du Kadjar comme sous celui d'autres modèles de l'Alliance, par le nouveau 1.3 TCe, développé en collaboration avec Daimler. À bord du Kadjar, cette mécanique se décline en 140 ou 160 ch. Les motorisations Diesel ont elles aussi été renouvelées : le 1.6 dCi cède la place au nouveau 1.7 Blue dCi (avec catalyseur SCR et réservoir d'AdBlue). Il développe 150 ch. Le 1.5 dCi revient, mais dans une version poussée à 115 ch (au lieu de 110 ch).
Ce qui change
Tous les moteurs, essence ou Diesel, sont associés de série à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports, mais celle-ci peut dans la plupart des cas être remplacée si on le souhaite, par la boîte robotisée Renault à 7 rapports et double embrayage (EDC). Curieusement, la seule mécanique qui ne peut pas profiter de cette boîte est le Diesel le plus puissant (1.7 Blue dCi de 150 ch) qui n'existe qu'en boîte manuelle. Mais cette version est la seule à se décliner aussi en 4x4. Dans ce cas, la suspension arrière est assurée par un essieu multibras, en lieu et place du pont de torsion. Il s'agit toujours d'un système d'origine Nissan, que l'on retrouve aussi sur le Qashqai.
Cela signifie donc qu'il est impossible de commander un Kadjar 4x4 à boîte robotisée. Et ce n'est pas pour des motifs techniques, mais pour des raisons commerciales : chez Renault on estime en effet que le potentiel de vente d'une telle version est trop réduit. Mais bon, au sein de la catégorie, la plupart des SUV sont vendus en version 2 roues motrices. Certains des concurrents du Kadjar, comme les Peugeot 3008/5008 par exemple, n'existent d'ailleurs pas en 4x4.
Les Kadjar à traction avant peuvent toutefois disposer, comme les Peugeot, d'un système électronique destiné à améliorer la motricité. Baptisé ici Extended Grip, il est associé d'office avec des pneus M+S (Mud & Snow). Il comporte trois modes différents (asphalte, sol naturel et Expert) que l'on peut sélectionner via un bouton rotatif sur le tunnel central. Sur le Kadjar 4x4 Blue dCi, le sélecteur qui permet de choisir entre modes 2WD, Auto et Lock (répartition du couple moteur à raison de 50/50 en les essieux avant et arrière, utilisable jusqu'à 40 km/h).
Comme c'est le cas à l'extérieur (nouveaux boucliers, nouvelles signatures lumineuses, plus de chromes sur la calandre, nouvelles jantes et nouvelles couleurs de carrosserie) les évolutions sont plutôt limitées à l'intérieur. C'est ainsi que les panneaux de porte ont évolué et peuvent désormais accueillir une grande bouteille de 1,5 l, tandis que la qualité perçue est en progression, même si on déplore encore la présence de plastiques durs par endroits. Plus important est l'excellent confort procuré par les nouveaux sièges avant, ainsi que l'ergonomie améliorée, notamment pour ce qui concerne les réglages de climatisation. Pour le reste, on signalera que l'infodivertissement a été remanié (R-Link2, en option sur le 2ème niveau de finition Zen et de série dès le 3ème niveau Limited). Il comprend notamment Apple CarPlay et Android Auto, mais le Kadjar n'a toujours pas droit à la tablette verticale des autres Renault, parce que cela aurait nécessité des modifications trop importantes de la planche de bord. En pratique, le nouvel écran capacitif de 7" réagit de façon très alerte, mais nous trouvons personnellement regrettable que le bouton "physique" de réglage du volume audio ait été remplacé par des touches virtuelles (bien qu'on puisse toujours utiliser la commande située derrière le volant).
Comment ça roule
Dans le cadre de cette première prise de contact, nous avons pu conduire un TCe 140 manuel et un TCe 160 EDC. Dans les deux cas, le 1.3 se révèle être une mécanique douce et discrète qui n'éprouve pas la moindre peine à animer ce SUV qui n'est pourtant pas un poids plume (environ 1,5 tonne pour les versions essence). Il n'y a guère que dans les très basses rotations, qu'il faut faire preuve d'un peu de patience. D'un autre côté, rien ne sert de tirer les régimes au maximum autorisé : on ne gagne pas grand-chose et l'agrément ne progresse pas. Comme dans le Nissan Qashqai, la boîte EDC semble surtout privilégier la douceur, avec comme résultat des passages de rapports exemplaires, totalement exempts d'à-coups. Autre motif de satisfaction : ce n'est que rarement, pour ne pas dire jamais, que l'on éprouve le besoin de changer de vitesse manuellement. Quant à la boîte mécanique, elle n'a rien d'une punition.
Nos voitures d'essai ont fait montre d'une tenue de route très saine ainsi que d'une remarquable motricité pour un SUV entraîné par les seules roues avant, et ce non seulement sur route sèche, mais également sur chemin en gravier et dans la boue. Malgré les jantes de 19", le contact avec la route reste plutôt moelleux. Et ce sera sans doute encore mieux avec le jantes de 17" montées de série… Renault nous a même convié à un petit parcours tout-terrain avec un Diesel 4x4 : le comportement du Kadjar s'est révélé étonnamment bon, même s'il ne faut bien sûr pas compter sur des performances tout-terrain dignes d'un Land Rover…
Notre verdict
Il faut y regarder à deux fois pour distinguer ce Kadjar restylé de son prédécesseur, mais ses nouvelles motorisations et les évolutions qu'il propose en matière d'aides à la conduite et d'infodivertissement font de ce Renault un SUV tout à fait dans le coup. Le Kadjar peut en outre compter sur un prix de base intéressant en finition de base Life, si l'on s'accommode des jantes acier et des enjoliveurs en plastique. La nouvelle version haut de gamme Black Edition est nettement plus onéreuse, mais l'équipement est en rapport.
- Confort, tenue de route, motricité
- Connectivité améliorée
- Boîte de vitesses EDC agréable
- Restylage très discret
- Ax4 uniquement avec le Blue dCi 150
- EDC indisponible avec le Blue dCi 150
Dans cet article : Renault, Renault Kadjar
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!