Le thermique n’est pas mort chez Mercedes. À côté de la grande routière électrique EQE, le constructeur étoilé propose dans le même segment une toute nouvelle génération de Classe E. C’est déjà la 6e du nom (code W214 en interne) et elle carbure toujours au pétrole, mais aromatisé d’une bonne dose d’électrons (hybridation 48 V ou plug-in). Cette familiale haut de gamme, concurrente des Audi A6 et BMW Série 5 notamment, nous revient plus fringante que jamais. Mais c’est surtout à l’intérieur que cette nouvelle Classe E fait sa révolution…
Carrosserie et dimensions Mercedes Classe E 300e
Certes, la nouvelle Mercedes Classe E conserve bien sûr son architecture trois volumes classique, mais arbore quelques nouveaux détails esthétiques, comme des poignées de porte intégrées à la carrosserie ou encore des motifs lumineux en forme d’étoiles pour les feux arrière, rappelant le logo du constructeur. Avec une longueur, une largeur et une hauteur augmentées de respectivement +14, +28 et +8 mm, les dimensions de la nouvelle Mercedes Classe E n'ont pratiquement pas changé. Par rapport à la génération précédente, l'empattement de la W214 a augmenté de 22 mm.
>> Longueur : 4949 mm - largeur : 1880 mm - hauteur : 1468 mm - empattement : 2961 mm
Intérieur et coffre Mercedes Classe E 300e
La nouvelle «E» plonge à pleines roues dans l’ère numérique. D’abord, vous pouvez la déverrouiller et la démarrer via votre montre connectée ou smartphone Apple ou Android. Et cette «clé» numérique protégée peut bien sûr être partagée par plusieurs utilisateurs. En plongeant à bord, impossible de manquer la dalle digitale de près de 40 pouces, qui court sur toute la largeur du tableau de bord. Baptisée «Superscreen», cette interface se compose de trois écrans: un derrière le volant, un écran central tactile et un autre écran (tactile lui aussi mais facturé en option) situé devant les yeux du passager. Ce dernier peut donc régler différentes fonctions de bord, mais aussi regarder la télé ou des vidéos en streaming. Et cela même lorsque la voiture est en mouvement. Pour des raisons de sécurité, cet écran est protégé du regard indiscret du conducteur, qui ne peut pas voir ce qui s’y affiche durant la conduite.
La nouvelle Mercedes Classe E intègre quelques matériaux recyclés et renouvelables. Les sièges de base sont revêtus de laine d’alpaga non teinte, associée à une mousse composée pour la première fois de matières recyclées, afin de réduire la consommation de ressources fossiles. Mais selon nous, ces sièges auraient pu être plus moelleux à ce niveau de gamme... Rien à redire par contre concernant la finition, franchement de haut niveau. Le mobilier est bien assemblé et garni majoritairement de plastiques moussés, de moquette voire de cuir par endroits. C’est raffiné et valorisant.
D’une génération à l’autre, l’empattement s’est allongé de 2,2 centimètres et on profite donc d’un brin d’espace supplémentaire à l’arrière. La place pour les jambes est généreuse, de même que la garde au toit. Trois adultes peuvent s’installer sur la banquette sans trop jouer des coudes, bien que la place centrale reste plus étroite et plus ferme que les deux autres. Le coffre, pour sa part, annonce une contenance de 540 l. Notons que si le coffre des hybrides perd toujours beaucoup de volume par rapport à celui des variantes thermiques (170 litres de moins), le plancher de chargement est désormais plat et non plus en escalier comme sur l’ancien modèle…
Spécifications et performances Mercedes Classe E 300e
Cette nouvelle «E» repose sur une évolution de la plate-forme de sa devancière, nommée «Modular Rear Architecture» (MRA) et utilisée notamment également par les Classe C et S. Pour le lancement, la gamme comptera des blocs à essence (4 ou 6 cylindres en ligne) et Diesel (2.0 à 4 cylindres de 197 ch) micro-hybridés en 48 V (alterno-démarreur donnant un coup de fouet électrique à l’accélération). On trouvera aussi dès le lancement des variantes hybrides plug-in essence-électricité (312 ch/550 Nm ou 381 ch/650 Nm), qui seront suivies plus tard par une hybride plug-in Diesel (335 ch/750 Nm). Et des variantes sportives AMG sont également attendues à terme.
La «simple» E 220 d de 197 ch convainc déjà: le 4-cylindres Diesel est devenu très silencieux, tout en se montrant sobre (5,5 l/100 km durant ce bref essai en conduite calme). Ensuite, nous avons pris place dans l’hybride plug-in E 300 e, qui associe un 2.0 turbo à essence et un moteur électrique alimenté par une grosse batterie de 25,4 kWh. Celle-ci peut se charger à la fois en courant alternatif ou continu et elle nous a permis en pratique de boucler de 85 à 90 km en électrique! Les performances sont alors peu démonstratives (129 ch/440 Nm) mais suffisantes pour s’insérer dans le trafic.
Conduite Mercedes Classe E 300e
La Classe E reste basée sur une architecture de propulsion et est également disponible avec une transmission intégrale (4MATIC), y compris dans le cas des hybrides plug-in. La voiture est posée de série sur une suspension passive en acier, mais un amortissement pneumatique adaptatif reste proposé, pour magnifier le confort, qui est en effet souverain quel que soit l’état de la route.
Cette dernière génération reçoit pour la première fois des roues arrière directrices : sous 60 km/h, celles-ci braquent (jusqu’à 5,5 degrés) dans le sens opposé des roues avant ; au-dessus de 60 km/h, elles tournent (jusqu’à 2,5 degrés) dans le même sens. Ce système permet de réduire le diamètre de braquage (de 11,6 à 10,8 m sur les variantes propulsion), de rendre la voiture plus vive en virage serré et de la stabiliser dans les longues courbes.
Un petit tour sur une route de col autrichien a prouvé que cet équipement rend la limousine plus vivante dans le sinueux. Dans tous les cas, cette Mercedes présente une tenue de route efficace et imperturbable, bien que l’on ressente dans les versions «plug-in» une certaine lourdeur au freinage et lors des changements d’appui brutaux. C’est que la E 300 e plug-in pèse 385 kilos de plus que la E 200 de base équipée du même moteur thermique!
Notons encore que cette nouvelle Mercedes introduit en Europe le changement automatique de file: cruise-control adaptatif activé, la voiture dépasse automatiquement le véhicule qu’elle rattrape, sans que vous deviez enclencher le clignotant. Mais la manœuvre ne s’effectue que sur les grands axes et à condition bien sûr qu’il n’y ait aucun autre véhicule dans l’angle mort. En pratique, le système est très prudent et prend donc son temps avant de lancer la procédure de dépassement. Mais il change ensuite de bande avec douceur et précision. Techniquement parlant, la conduite autonome sur autoroute semble en bonne voie…
Mercedes Classe E 300e – verdict du Moniteur Automobile
Mis à part les roues arrière directrices, cette nouvelle «E» n’apporte pas de nouveautés fondamentales pour la conduite. Mais c’est vrai qu’il devenait difficile de faire mieux que l’ancien modèle sur ce point... La nouvelle mise toute son évolution sur les fonctions numériques. Certains (dont nous faisons partie…) les trouveront souvent superflues dans une voiture, mais d’autres apprécieront cette touche de modernité. À chacun d’en juger. Ce qui est sûr, c’est que cette Mercedes est un carrosse hyper confortable et sécurisant dans lequel il fait bon vivre et qui incite à aligner les bornes à n’en plus finir. Cette «E» reste donc digne de ses devancières, se plaçant au sommet en matière de prestations routières (mais la nouvelle BMW Série 5 est en approche…). Le hic, c’est que l’on imagine que le tarif (actuellement non fixé pour la Belgique) restera lui aussi un cran au-dessus de la concurrence…
- Berline raffinée et hyper technologique
- Nouvelles fonctionnalités numériques souvent superflues
Dans cet article : Mercedes-Benz, Mercedes-Benz Classe E
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