Premier essai / Nissan Leaf

La Leaf roule en ville comme un poisson louvoie dans l'eau. Elle mime le langage des dauphins, rapport à l'émetteur d'ondes sinusoïdales développé par Nissan pour que l'approche de la voiture soit perceptible par tous les usagers faibles (piétons, cyclistes, malvoyants) qui se trouvent à proximité. La Leaf s'élance sur un lécher d'accélérateur. En douceur, mais avec une franchise surprenante. La prise de vitesse est linéaire. Fini les soubresauts de boîte ou, pis, les chocs d'embrayage. Le moteur électrique se contente d'un rapport de réduction unique. Il délivre 80 kW/109 ch de 2730 à 9800 tr/min, une puissance suffisante pour nous propulser de 0 à 144 km/h d'un seul élan sans mollir. Les accélérations au démarrage et en reprises sont toujours promptes

La Leaf n'a pas seulement les performances d'une familiale conventionnelle, elle est normalement constituée. Seul détail vraiment distinctif (outre l'absence de sortie d'échappement, bien entendu) : une trappe de proue s'est substituée à la calandre ; celle-ci occulte 2 prises de branchement, l'une est destinée aux recharges rapides sur des bornes publiques, l'autre aux recharges lentes pouvant être effectuée sur le secteur à domicile. Les parcours effectués - sans rien changer à nos habitudes de conduite - dans et au nord de Lisbonne nous autorisent à confirmer que la Leaf peut effectuer 160 km sans passer par la borne de recharge. Voire plus de 200 en conduite coulée.

D'ores et déjà précommandée à 26.000 exemplaires aux États-Unis et au Japon, où elle sera livrée dès la fin de l'année, la Leaf est appelée à devenir la voiture «normale» des années à venir. Bye bye l'auto «vroum-vroum» ! Hello l'auto «zzzz» ! À n'en pas douter, ce premier essai rend l'adieu à la première aussi indolore que l'accueil de la seconde est déjà passionnel. Reste à vérifier si elle roule aussi bien et loin dans la neige à des températures sous zéro.