Premier essai / Morgan 3 Wheeler

Prendre place à bord de la Morgan 3 Wheeler ne s'improvise pas. L'absence de portes ne facilite pas vraiment l'accès, le modus operandi imposant d'ôter le volant à démontage rapide pour se glisser dedans. Une fois bien comprimé entre l'imposant tunnel central et la paroi de carrosserie recouverte de cuir, on réenclique le volant Momo sur la colonne de direction. Ensuite : contact, une pression sur le bouton du démarreur et le V-twin s'ébroue avec vigueur et cale l'aiguille du compte-tours VDO sur un peu plus de 500 tr/min. Les rétroviseurs tremblent comme des feuilles, tandis que les garde-boue avant dansent au rythme des coups de pistons. Un expert en bruits, vibrations et autres rugosités rendrait un rapport accablant au sujet de la 3 Wheeler, mais que de sensations !

Courte, la première sert uniquement à mettre la 3 Wheeler en mouvement, on passe la seconde sans temps mort. Paré pour une expérience unique ? Le couple des deux gros cylindres est phénoménal. Une fois le cap des 1500 tr/min franchi, les secousses et les vibrations disparaissent, le moteur bat la bonne cadence et propulse la caisse en avant. Voiture de puriste, la Morgan fait fi de toute assistance de la crémaillère, une simplicité rendue possible par le poids réduit et l'étroitesse des roues avant. Cette voiture ne se conduit pas, elle se vit. Le ressenti est total, rien ne vous échappe, pas même les variations de carrossage des roues lors des changements d'appui.

À défaut de parler de véritable automobile, la Morgan 3 Wheeler reste un engin unique. Aucune autre voiture n'est capable de distiller autant de sensations, à l'exception - mais de loin - d'une Caterham. Au volant de ce condensé de plaisir automobile, on oublie tout pour se concentrer uniquement sur chaque mètre à parcourir, en ne faisant plus qu'un avec elle. Peu d'aspects pratiques ? Tant pis, ce bolide 100% «pur fun» est si grisant et hors du commun !

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1515 du 19 janvier 2012.