Premier essai / Mini John Cooper Works Countryman All4 : Dandy turbulent

Comme la grenouille de la fable de Jean de La Fontaine, est-ce qu’à force de se prendre pour un bœuf le Countryman de Mini ne risque-t-il pas d’exagérer et de tout perdre ? En fait non. Plus il enfle, plus le Mini répond aux besoins des familles, sans renoncer à l’esprit décalé de la marque dans un segment SUV majoritairement composé d’élèves studieux, pour ne pas dire ennuyeux. De toute façon la Mini Countryman était condamnée à prendre de la masse pour créer et laisser une nouvelle niche à l’Aceman, inédit petit crossover qui viendra bientôt s’intercaler entre lui et l’imminente Mini Hatch 5 portes. 

CARROSSERIE ET DIMENSIONS Mini Countryman JCW

Par rapport au précédent Countryman (F60), le design extérieur paraît immédiatement plus lisse et fluide. Rien ne dépasse, tout est « bouché », caché ou fuyant. Fini les belles poignées de portes chromées du précédents, les nouvelles sont intégrées à la ligne. On a connu des Mini John Cooper Works plus agressives, mais jamais aussi aérodynamiques : le Countryman JCW avance un Cx de 0,26 ! Les autres points d’évolutions importants de la nouvelle génération concernent la nouvelle forme des phares, la nouvelle calandre octogonale et quelques détails typiquement décalés, comme les réflecteurs verticaux colorés à l’avant et les feux postérieurs à diodes personnalisables (style drapeau anglais ou minimaliste, par exemple). Enfin, sa partie arrière semble plus carrée, générant un subtil effet « van ».

Le Countryman III s’étire donc de 13 cm en longueur et 6 en hauteur, de quoi atteindre 4,43 m de long, 1,84 m de large et 1,66 m de haut. Son empattement gagne 2 cm, à 2,69 m, une valeur identique à l’empattement des BMW X1/X2. Du coup le gros Mini a plus d’arguments pratiques à opposer aux Peugeot 3008, l’Audi Q3, le Mercedes GLA ou encore…au BMW X1. Munich lui ouvre aussi son étagère à moteurs, toute une palette en essence, Diesel et, pour la première fois, 100 % électrique (on vous en parle bientôt). Et en matière de moteurs thermiques, le John Cooper Works All4 conserve la cerise sur le gâteau : le 2 litres turbocompressé poussé à 300 ch et emprunté aux BMW « 35i ».

HABITACLE ET COFFRE Mini Countryman JCW

Le tout nouvel habitacle du Countryman inspiré de celui des nouvelles Mini « berlines » surprend : le minimalisme de la planche de bord, l’originalité dans les moindres recoins et bien sûr ce nouvel écran central OLED rond. Grâce aux Mini Experience Modes, on modifie son apparence grâce à une combinaison de design visuel, d’éclairage d’ambiance et d’effets sonores. Le rendu est limpide et peu sensible aux reflets. Ce cadran animé est un atout qui fera craquer plus d’un geek.  La déco de l’habitacle s’adapte à la version et dans le cas de notre JCW, le ton est résolument plus sportif avec une dominance du rouge et du noir, ainsi que des tissus à motifs subtilement plus agressifs...

À propos, si vous n’aimez pas les plastiques durs à bord des voitures modernes, Mini a trouvé la parade : les recouvrir de tissu, en tout cas une partie du tableau de bord et des contre-portes, ce qui flatte autant le toucher que le regard. Nous ne sommes pas dupes, cela transpire aussi le synthétique recyclé (pas un gramme de (vrai) cuir, de chrome ou de matériau noble), mais l’ambiance est pourtant délicieuse.  

A l’avant on est assis confortablement, il y a de l’espace et grâce aux multiples réglages on atteint une position de conduite parfaite. Par rapport à un BMW X1, on est assis plus bas, ce qui n’est pas désagréable. C’est surtout à l’arrière que l’évolution est la plus marquée. Les occupants jouissent de plus de place pour les jambes, mais aussi en largeur. En outre la deuxième rangée de sièges coulisse, de quoi privilégier tantôt l’aisance aux jambes ou le volume de coffre. A ce propos, le JCW possède le plus grand de la gamme, avec minimum 505 litres. 

SPÉCIFICATIONS ET PERFORMANCES Mini Countryman JCW

Sur la route, on retrouve un Countryman JCW encore plus stable grâce à une empreinte au sol plus généreuse, tout en restant très joueur. Grâce à son deux-litres turbocompressé de 300 ch et 400 Nm le SUV Mini reste un bolide qui accélère de 0 à 100 km/h en 5,4 s et pointe à 250 km/h réels. Survitaminé, il profite aussi de l’expérience de la division M au niveau de ses liaisons au sol, de sa direction et de ses freins pour entretenir l’esprit Kart et compenser la nouvelle prise de masse. Il mort le bitume de ses 4 roues motrices et bondit d’un virage à l’autre avec un certain talent.

CONDUITE ET CONFORT Mini Countryman JCW

C’est lourd (1,6 t), mais ça passe vite, toujours! Les nouveaux modes de conduite « Mini Experience » adaptent le plaisir de conduire par des moyens physiques, numériques et visuels. Le mode GO-KART (qui s’annonce par un jingle emprunté à l’univers Mario Kart !) modifie le réglage de la suspension et optimise la réponse de la pédale d’accélérateur, mais accentue aussi la présence de la couleur rouge dans l’habitacle via l’éclairage d’ambiance, change la présentation de l’écran OLED et accompagne le tout par un son de karting en toile de fond sonore. Mwouais… Turbulent, le Countryman JCW bénéficie néanmoins de systèmes de sécurité dernier cri : 12 capteurs à ultrasons et quatre caméras panoramiques  alimentent les systèmes de gestion d’une conduite automatisée de niveau 2. 

PRIX EN BELGIQUE Mini Countryman JCW

Pour pavaner en Coutryman JCW, comptez 54.950€ minimum, ce qui deviendra vite 60.000 € et plus. Le prix, évidemment, d’une certaine exclusivité et qui souligne le caractère quasi unique de ce SUV premium thermique de 300 ch. Dans l’absolu, il s’agit peut-être du SUV compact le plus fun et stylé du marché. Il prône plus que jamais l’originalité et la distinction (en particulier dans l’habitacle) tout en revenant plus spacieux, pratique et sûr. Forcément, on craquerait facilement.